*Lieu : Port de Brest 12 Quai Armand Considère, 29200 Brest
Protection des océans : E. Macron au sommet de l’hypocrisie !
Dérèglements climatiques, pollution plastique, exploration minière en eaux profondes, surpêche… Les menaces qui pèsent sur les océans sont nombreuses. Indispensables à notre survie, ils produisent une grande partie de l’oxygène que nous respirons, sont une source de subsistance pour des millions de personnes et jouent un rôle essentiel pour lutter contre les changements climatiques.
Le 11 février, à Brest, Emmanuel Macron présidera le « One Ocean Summit » qui réunira des chefs d’État et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Auparavant, les 9 et 10 février, des ateliers auront réuni plusieurs centaines de participants, dont des parlementaires, des experts scientifiques et certaines ONGs, qui adresseront des recommandations aux chefs d’État.
Diverses associations et collectifs considèrent cet événement comme une véritable opération de « Blue Washing » : exploitation minière des grands fonds, aquaculture intensive, pêche industrielle… Les activités vantées lors de ce sommet constituent une menace pour les océans et pour ceux qui en vivent. Malheureusement, ce genre d’évènement qui prétend apporter des solutions à la crise des océans permet surtout à des multinationales de réaliser des profits en exploitant les écosystèmes et les travailleurs.
Les associations Greenpeace et Pleine Mer organisent donc un rassemblement public à Brest le 11 février, date de clôture du sommet. Nous vous invitons tous les citoyens conscients qui souhaitent lutter pour la préservation de la biodiversité marine à se joindre à la mobilisation.
Greenpeace rappelle qu’un enjeu crucial se négocie à l’ONU prochainement : la protection de la haute mer. Le traité international, s’il est suffisamment ambitieux, permettrait la création d’un vaste réseau de réserves marines sur 30 % des océans d’ici à 2030 – un objectif soutenu par Greenpeace et la communauté scientifique internationale.
Selon Pleine Mer, la croissance bleue ventée lors de ce sommet est une application des théories néolibérales aux écosystèmes marins. Cette approche menace les pêcheurs artisans et les communautés littorales en encourageant la pêche industrielle, l’exploitation minière de grands fonds ou encore le développement de complexes militaro-industriels.
Comme à son habitude, Emmanuel Macron joue surtout le jeu du double-discours : malgré de belles paroles en faveur des océans, il soutient le développement de l’exploitation minière en eaux profondes, une industrie néfaste qui pourrait être une catastrophe pour le climat et la biodiversité marine.
Pour défendre les océans, nous vous invitons à rejoindre le rassemblement public qui aura lieu le vendredi 11 février. Le lieu et l’heure du rassemblement seront précisés dans les jours qui viennent.
Organisé par Association Pleine Mer Greenpeace France - 68 participants · 465 intéressés
L'actu
Notre regard singulier sur l'état de la France et la marche du monde. Au-delà des faits, le sens de l'actualité.
C’est l’objet d’un nouveau rapport de l’association Pleine Mer et de Transnational Institute. Cette étude montre comment l’industrie de la pêche peut avoir un impact sur l’émergence de nouvelles routes migratoires. On a contacté Thibault Josse pour en parler, ingénieur agro-halieute et un des deux auteurs du rapport.
Si le lien entre surpêche et migrations est peu familier du grand public, c’est pourtant un phénomène bien connu dans le secteur de la pêche. Non-dit et opacité n’ont rendu possible aucune véritable analyse systémique avant celle-ci. C’est ce lien que pointe le rapport. La pêche industrielle sur les côtes d’Afrique de l’ouest est une cause de migration. Les personnes migrantes, qui peuvent se retrouver à travailler dans le secteur en Europe, utilisent souvent des bateaux de pêche pour traverser la mer méditerranée.
Thibault Josse, coauteur du rapport, pointe du doigt les accords de pêche avec l’Europe, et les accords bilatéraux entre les pays d’Afrique de l’ouest et d’autres pays. Il nous explique que quand un pays n’est pas capable d’exploiter au maximum ses stocks de poissons, d’autres Etats, ou même d’autres entreprises, peuvent pêcher dans la zone économique exclusive de ce pays. Il s’agit de bateaux gigantesques, pouvant atteindre plus de cent mètres, à l’image du Margiris. Ces chalutiers géants, qui ne subissent aucun contrôle sur leurs techniques de pêches ou sur les quantités de poissons ramassées, participent à l’épuisement de ces ressources. Conséquence : les filets des artisans pêcheurs d’Afrique de l’Ouest sont presque vides. Au Sénégal par exemple, où près de 20% de la population vit de la pêche, c’est toute une économie qui est menacée. Poussés à la faillite, ils sont nombreux à migrer vers l’Europe.
Ce rapport, qui cite plusieurs enquêtes du Guardian ou du Globe and Mail met également en évidence des réseaux de rackets. En Irlande par exemple, certains armateurs font venir des migrants en leur faisant miroiter un visa, un travail et un salaire. Une fois arrivés, aucune des promesses ne sont tenues et une prise d’otage se met alors en place : soit la personne reste, illégalement, sans droits et avec un salaire très faible voire inexistant, soit l’armateur la dénonce à la police. Un véritable esclavage moderne.