🔴 Hier, notre députée Sophia Chikirou organisait à l'Assemblée un colloque sur les violences obstétricales et gynécologiques.
➡️ Retrouvez notre proposition de loi pour mettre fin à ces violences
Connu / TG le 12/05/23 à 12:25
Santé
Longtemps impensé féministe, l’accouchement devient un sujet de débat, et un possible levier pour s’émanciper d’un corps médical toujours dominé par le patriarcat. Enquête auprès de sages-femmes par la nouvelle revue occitane L’Empaillé.
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maison de naissance de Castres : un lieu dédié à l’accouchement faiblement médicalisé, géré par des sages-femmes. Ouvert depuis 2017, c’est le seul établissement de ce type en Occitanie
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rejoindre les quelque 85 sages-femmes qui proposent des accouchement à domicile en France. Celles-ci pratiquent l’accompagnement global. C’est une démarche qui consiste à suivre une personne tout au long de sa grossesse lors d’une dizaine de rendez-vous, puis être présente à l’accouchement et enfin assurer les rendez-vous postpartum de la première semaine de vie de l’enfant.
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pour mener un projet d’accouchement à domicile, la grossesse doit être à « bas risque obstétrical », une catégorie qui représente plus de la moitié des grossesses en France. En 2019, l’Association professionnelle de l’accouchement accompagné à domicile (Appad) a recensé près de 1200 projets de mises au monde à domicile. 370 ont été réorientés, la majorité en cours de grossesse, mais aussi pendant le travail.
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Pour l’anthropologue Françoise Héritier, cette pression masculine correspond à « la volonté d’emprise des hommes sur le corps des femmes, afin de maîtriser leur capacité d’enfanter » [1]. Une constante anthropologique à laquelle s’ajoute un autre source de violence : la casse généralisée de l’hôpital public.
Des 1700 maternités qui couvraient le territoire français en 1972, il n’en reste aujourd’hui plus que 512. Cette concentration extrême s’accompagne d’une gestion managériale qui pressurise les sages-femmes. Course entre plusieurs accouchements, femmes laissées seules pendant le travail, ocytocine délivrée depuis des salles de contrôle : l’hyper-médicalisation bat son plein. Témoin du remplacement de l’accompagnement humain par un protocole standardisé, l’usage de la péridurale a augmenté à mesure que les maternités fermaient. 4 % des accouchements étaient concernés en 1981, elle est désormais utilisée dans 70 % des naissances. « J’ai pas kiffé beaucoup de sages-femmes hospitalières, confie Aurélia. Lors de mes stages, j’en vois beaucoup qui sont usées, rincées. Elles ont moins de patience. Par exemple, j’en suivais une qui rentrait dans une chambre, sans frapper, avec un seul objectif en tête. Elle oubliait complètement d’écouter la jeune mère. Il y a tout le temps des violences de basse intensité, qui me sont difficilement supportables. »
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de plus en plus de femmes réclament un accouchement « plus humain ». Certaines préfèrent parler d’enfantement
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Selon Béatrice Cascales et Laëtitia Négrié, auteures de L’accouchement est politique, le combat se déroule comme si « le refus de la maternité est la seule réponse politique radicale ». Une position qui a eu des effets paradoxaux puisque « l’exclusion de la grossesse de l’agenda féministe a contribué à ce que le corps médical gagne du terrain sur le corps des femmes en travail ».
... autre position. Les membres du Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception (Mlac) postulent que « la réappropriation des connaissances sur le corps, la santé sexuelle et reproductive constitue une reprise de pouvoir sur sa propre vie et ses relations sociales » [4]. Une génération de sages-femmes est issue de groupes militants. Pour elles, le libre choix de la mise au monde fait partie intégrante des revendications féministes.
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Conseil national de l’ordre des sages femmes (CNOSF)
... étude qui souligne les avantages de l’approche physiologique : liberté de position (1,7 % des accouchements en position gynécologique contre 95 % de ceux qui ont lieu en maternité, bien qu’on sache que cette position entrave la poussée et augmente le temps d’expulsion), très faible taux d’épisiotomie (0,3 %) et très faible taux d’hémorragie (trois fois moins que pour les naissances bas risques obstétricaux hospitalières) [5].
... étude publiée dans The Lancet qui conclut que « le risque de mortalité périnatale ou néonatale n’était pas différent quand l’accouchement était prévu à la maison ou à l’hôpital » [6]
... la poursuite de l’expérimentation des Maisons de naissance vient d’être votée en octobre dernier
... l’autodétermination de la vie sexuelle et « reproductive » [7]
Notes
[1] Une pensée en mouvement, Odile Jacob, 2009.
[2] Haut Conseil à l’égalité, « Les actes sexistes durant le suivi gynécologique et obstétrical », juin 2018.
[3] Préface de L’accouchement est politique, Laëtitia Négrié, Béatrice Cascales, L’Instant présent, 2016.
[4] Rapport Haut Conseil à l’égalité. Issu de ce courant, l’ouvrage collectif Notre corps, nous-mêmes, initialement publié en 1977, qui vient d’être réédité aux éditions Hors d’atteinte.
[5] Rapport 2020, à consulter sur : www.apaad.fr.
[6] Étude publiée dans The Lancet en 2019, portant sur 500 000 naissances à domicile : « The Hutton et al. 2019 Analysis ».
[7] L’accouchement, une question clivante pour les mouvements féministes ? », Béatrice Cascales, Laëtitia Négrié, paru dans Travail, genre et société, La Découverte, 2018.
Connu / https://twitter.com/Bastamag/status/1389113190978625541
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Maxime Combes a retweeté Bastamag @Bastamag
#StopVOG #Feminisme 9:02 AM · 3 mai 2021·Twitter Web App - 22 Retweets 3 Tweets cités 30 J'aime
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durée : 00:52:32 - Faut-il changer de méthode contraceptive ? Lâcher ses protections périodiques parfois bourrées de perturbateurs endocriniens ? Aborder la pré-ménopause avec ou sans sérénité ? Ce matin, une émission consacrée à toutes vos questions gynécologiques, avec la complicité du mensuel Santé Magazine.