Discours sur la dette et les conséquences désastreuses de la politique austéritaire voulue par Michel Barnier. Le 14 octobre 2024.
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Ndlr : transcription sous la vidéo
Mis à jour le 27 janvier 2024 à 11h09
Durée de lecture : 10 minutes - Agriculture Alternatives Politique
Prix planchers, audit sur les dettes agricoles, moratoire sur le libre-échange, Sécurité sociale de l’alimentation… Les écologistes fourmillent d’idées pour répondre à la crise agricole. Seront-ils entendus ?
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Clés : Économie ; Macron ; Retraite
Bonjour tout le monde et bienvenue pour ce nouvel Instant Porcher ! L’Instant Porcher c’est un petit moment qu’on se prend, entre nous, avec Thomas Porcher, chaque semaine pour décrypter l’actualité. Car on le sait, les discours sont politiques et les comprendre est un véritable enjeu démocratique.
Au programme aujourd’hui,
La dette. Comme un chiffon qu’on agite pour justifier réformes et coupes budgétaires (enfin, ça dépend pour quoi et pour qui surtout). L’INSEE indique ceci : à la fin du quatrième trimestre 2022, la dette publique s’établit à 2 950 milliards d’euros, presque 3000 milliards. C’est une augmentation depuis les années 2000, et évidemment elle avait fortement augmenté pendant la crise sanitaire et le quoi qu’il en coûte. A force, on ne sait même plus ce que ça veut dire, d’où elle vient et quel danger ou non elle représente. Qu'est-ce qu'elle signifie vraiment ? Pourquoi utiliser un argument factuellement faux pour justifier, par exemple, la réforme des retraites ? On décrypte tout cela.
Mardi 28 mars, la Société générale, BNP Paribas, Exane (filiale de BNP Paribas), Natixis (groupe BPCE) et le géant bancaire britannique HSBC ont été visées par des perquisitions simultanées, et la place financière de Paris a vu une opération hors normes. Ces banques sont soupçonnés de blanchiment aggravé de fraude fiscale aggravée. BNP et Exane sont de surcroît soupçonnées de fraude fiscale aggravée.
Un scandale financier révélé par Le Monde en 2018, appelé le “cumcum”. ll tire son nom d’une “pratique répandue dans les institutions financières, consistant à mettre en place des opérations complexes sur les marchés, dans le but de contourner l’impôt sur les dividendes dû par les actionnaires d’entreprises cotées en Bourse. Ce « hold-up » fiscal, qui a longtemps prospéré dans une zone grise légale, pourrait connaître un sérieux coup d’arrêt du fait de l’offensive coordonnée des autorités judiciaires et fiscales”, écrit Le Monde. Cela représente plusieurs milliards d’euros qui échappent au fisc. Analyse de Thomas.
Samedi dernier, et ce n’était pas un poisson d’avril, le JDD a mis en Une Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur. “Je refuse de céder au terrorisme intellectuel”, en fustigeant l’extrême gauche et présentant son plan “anti ZAD”. Alors il y a plusieurs choses à dire : Déjà, viser la NUPES ou LFI en parlant d’extrême gauche est factuellement faux et ne fait que déplacer la fenêtre d’overton à l’extrême droite. Ensuite, l’expression “terrorisme intellectuel”. Cette théorie vient clairement de l’extrême droite. Encore une de leur théorie ré-employée dans la sphère politique.
Enfin, cela continue dans la stratégie mensongère de diaboliser les manifestants et les manifestations et de toujours justifier l’énorme répression inégale, et qui a pu faire 200 blessés dont 2 comas à Sainte Soline dans la manifestation anti bassines ; ou encore les nombreuses violences policières et/ou nasses illégales constatées dans les manifestations anti réforme des retraites. On décrypte tout cela avec Thomas, c'est l'Instant Porcher.
Clés : EDF, Etat, Faillite
L’Etat vient de ponctionner EDF de quelque 8 milliards d’euros, accélérant sa descente aux enfers. Le groupe est étranglé par ses dettes, la conséquence de sa mauvaise gestion depuis plus de vingt ans.
Si l’année 2021 s’est terminée en fanfare pour EDF grâce à des prix de marché astronomiques lui permettant d’engranger de grosses marges sur ses ventes d’électricité, 2022 commence mal. Très mal. A cause de ces mêmes prix de marché qui font flamber la facture des professionnels et entreprises (qui ne sont plus protégés par des tarifs garantis) et celles des particuliers qui ont quitté l’ex-monopole public pour la concurrence, l’Etat a décidé de ponctionner l’électricien public pour sauver ses concurrents privés, contraints d’acheter sur les marchés le volume d'électricité consommé par leurs clients, en augmentant de 20 TWh le volume obligatoire d’électricité que doit vendre EDF à prix garanti à ses concurrents.
C’est ce qu’on appelle l’Arenh, l’accès régulé à l’électricité nucléaire historique : 100 TWh par an, vendus au tarif de 42 euros par MWh. Seul petit geste fait par le gouvernement : le tarif sera porté à 46,2 euros par MWh pour les 20 TWh supplémentaires.
Un impact quasi-mortel
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Pour comprendre l’impact quasi-mortel de la décision du gouvernement, ... décrypter le jargon financier utilisé par l’entreprise. L’EBITDA, notion comptable anglo-saxonne évoquée par le communiqué de presse, est plus ou moins l’équivalent de l’excédent brut d’exploitation (EBE), notion comptable bien franchouillarde : elle correspond à ce qui reste dans les caisses de l’entreprise après avoir payé ses charges annuelles (comme les salaires) et ce qui lui permet de financer les investissements, rembourser les dettes ou payer des dividendes à ses actionnaires.
En 2020 (les comptes 2021 d’EDF doivent être publiés en février prochain), l’EBE du groupe ressortait à 16,174 milliards d’euros. On comprend donc que si l’Etat lui pique 8 milliards pour sauver les électriciens privés, ça va mal finir pour EDF : ça représente la moitié de son EBE.
Des réacteurs à l'arrêt
... son parc nucléaire en exploitation est dans un piteux état. Depuis la fin de l’année dernière, ses quatre plus gros réacteurs de 1450 MW de puissance (ceux de Chooz et de Civaux) sont à l’arrêt en raison de la découverte d’une fissure sur une tuyauterie de sécurité (RIS, circuit d’injection de sécurité) qui permet de fournir le réacteur en eau en cas de rupture du circuit primaire. Et EDF a déjà annoncé que pour les deux de la centrale ardennaise, la mise à l’arrêt se prolongerait une bonne partie de l’année.
Conséquence directe de cet incident, EDF a été obligé de revoir à la baisse sa prévision de production d’électricité nucléaire pour l’année en cours. L’entreprise vise maintenant entre 300 et 330 TWh, bien loin de ses niveaux historiques : en 2011, l’électricien avait ainsi produit 421,1 TWh d’électricité nucléaire. Forcément, moins de production va signifier moins de ventes, donc moins d’excédent brut d’exploitation ...
Plus grave, le même problème technique (la fissure sur le RIS) a également été découvert sur un réacteur de 1300 MW à Penly. Cette fois, ce sont 20 réacteurs du même type qui ont été construits en France et qui sont donc potentiellement concernés
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En fait, c’est juste la goutte d’eau de trop.
Histoire de la dette
... Dès le milieu des années 2000, juste après son introduction en bourse, l’entreprise a été obligée d’emprunter tous les ans pour verser des dividendes à ses actionnaires (entre 1,5 et 3 milliards selon les années). Le plus gros : l’Etat qui détient 85 % du capital. Depuis 2016, l’Etat a d’ailleurs accepté de ne plus toucher ses dividendes en cash mais en actions pour soulager un peu la pression sur la trésorerie de l’entreprise.
Mais l’avidité des actionnaires n’est pas la seule cause des difficultés. Depuis la fin des années 1990, EDF n’a pas été correctement gérée : l’entreprise a perdu des dizaines de milliards d’euros dans des opérations d’acquisition à l’étranger, souvent inutiles et surpayées
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En 1998, au moment où la construction du parc nucléaire se termine, la dette financière d’EDF s’élevait à 22 milliards d’euros. En 2020, elle ressort à plus de 61 milliards d’euros (hors dette locative). ... Toujours en 1998, le chiffre d’affaires du groupe s’élevait à 29,5 milliards d’euros. Il a atteint 69 milliards en 2020. Soit une augmentation de 134 %. Sur cette même période, l’EBE passait de 12 milliards à 16 milliards : +33 % seulement ! Evidemment un niveau insuffisant pour permettre un véritable désendettement
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De plus, depuis le milieu des années 2010, les performances opérationnelles des centrales nucléaires ne cessent de se dégrader. Alors qu’au début de cette décennie, la production nucléaire couvrait autour de 75 % de la consommation d’électricité du pays, ce taux est tombé à 69 % en 2020. ... succession de problèmes génériques ... problèmes de maintenance qui obligent à rallonger les durées des arrêts de tranche ... la durée moyenne d’indisponibilité des réacteurs est maintenant supérieure à 90 jours par an selon le dernier rapport indépendant World Nuclear Report https://www.worldnuclearreport.org/IMG/pdf/25._figure_25_nuke_france_dailyunavailabilities2020.pdf. Sans oublier l’impact des périodes de confinement provoquées par la Covid-19
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nouveau report dans le calendrier de l’EPR de Flamanville, et une augmentation de 300 millions d’euros de sa facture finale à 12,7 milliards (hors frais financiers et coûts de démarrage). L’électricien prévoit maintenant le chargement du combustible au cours du deuxième trimestre 2023.
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Sauf subvention publique massive de la part de l’Etat, il parait impossible qu’EDF puisse financer un tel investissement
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Connue / tg 19/01/22 à 23:55
Ndlr :
- enquête sourcée, sérieuse +
- mesures caricaturales du néolibéralisme : mettre l'état au service du marché et/ou des entreprises privées ! DÉNONCER ACT