Action de Greenpeace devant le ministère de la Transition écologique. Paris, le 6 novembre 2023. © Mathieu Génon / Reporterre
En bref — Forêts
Mis à jour le 28 mai 2024 à 09h43 - Durée de lecture : 2 minutes - Clés : Forêts Climat
Le changement climatique force de nombreuses espèces à migrer vers des zones plus hospitalières. Une étude, publiée le 27 mai dans la revue de l’Académie des sciences des États-Unis (PNAS), montre que la migration des arbres pourrait être fortement entravée par l’inadéquation entre leurs besoins et la vie fongique des sols où ils emménagent.
Comme la plupart des plantes, les arbres vivent en symbiose avec des champignons mycorhiziens, de microscopiques organismes filamenteux qui se connectent à leurs racines afin de les approvisionner en nutriments, en échange de carbone. Les chercheurs estiment que 60 % des arbres de la planète vivent en symbiose avec un certain type d’entre eux, les ectomycorhiziens.
Dans le cadre de cette étude, ils se sont penchés sur le sort des forêts nord-américaines. Selon eux, le changement climatique « impactera négativement » 35 % des relations entre les arbres qui y vivent et les champignons ectomycorhiziens. Tous deux n’ont en effet pas les mêmes niches climatiques, et ne réagissent pas de la même manière au bouleversement des températures. Ils risquent donc d’aller s’établir à des endroits où l’autre espèce n’est pas. « Leurs interactions risquent de s’éteindre localement », note l’étude. Les arbres les plus vulnérables appartiennent à la famille des pins.
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Selon l’auteur principal de cette étude, l’écologue Michael Van Nuland, il est « absolument vital » de continuer à faire des recherches sur la manière dont le changement climatique affecte les symbioses mycorhiziennes. « Ces relations soutiennent toute la vie sur Terre. Il est crucial que nous les comprenions et protégions. »
Un jardin non ouvert au public dans l'enceinte du Jardin des Plantes de Paris ©Radio France - Denis Cheissoux
Un lieu tenu secret du grand public, dans l'enceinte du Jardin des Plantes de Paris, en compagnie du biologiste et naturaliste Marc-André Selosse
Avec
- Marc-André Selosse Professeur du Muséum National d'Histoire Naturelle et membre de l’institut universitaire de France.
Direction le Jardin des Plantes en bord de Seine à Paris.
Le naturaliste et biologiste Marc-André Selosse nous ouvre les portes d’un jardin qui, faute d’être extraordinaire, est écologique.
C’est un secteur clos où l'intervention humaine se fait la plus discrète possible afin de laisser place à la biodiversité naturelle.
Un petit laboratoire pour les champignons, pour mieux comprendre la vie des sols, en reconstituant différents milieux forestiers d’Ile-de-France.
Un coin de nature dans le Jardin des Plantes de Paris Un coin de nature dans le Jardin des Plantes de Paris © Radio France - Denis Cheissoux
Marc-André Selosse prône le savoir-vivre : oui, il faut savoir lire, écrire, compter … et savoir-vivre avec le vivant sous toutes ses formes.
Il milite pour plus de sciences naturelles quasi absentes à l’école primaire, faiblement enseignées au collège (1h30 maximum par semaine), et optionnelles ensuite.
Ecoutez cette ode au sol, aux microbes - car il faut se décomposer pour redonner naissance ensuite - dans un coin de nature en plein Paris.
Puis, nous avons la chance de réentendre la voix du grand Jean-Marie Pelt qui nous conte le sol, à sa manière.
À écouter : Ces microbes qui construisent les plantes, les animaux et les civilisations
Le temps d'un bivouac
54 min
Pour aller plus loin
"Nature et préjugés", de Marc-André Selosse (Editions Actes Sud, à paraître en mars 2024)
Fédération Biogée
Clés Environnement Sciences et Savoirs Biodiversité Sciences Sciences naturelles
Ndlr : valorise l'action de Nicole Bonnefoy, sénatrice de Charente : justifié ? Approfondir
13 minutes
... initiatives de cette fin de saison :
- un projet d’économie sociale et d’économie circulaire qui vient d’obtenir le prix de l’inspiration décerné par le crédit coopératif : Mycotopia dont le but est de valoriser depuis le siège de l’association à Marseille les déchets agricoles grâce aux champignons.
- Pabete, plateforme collaborative qui offre une solution de garde d’animaux entre particuliers.
- A Amiens, une association à but non lucratif vient de voir le jour dans une intention qui change des habitudes à l’égard des personnes âgées. Elle s’appelle « Cheveux blancs et rêves dorés » et elle part d’un principe plus que louable en donnant la possibilité à nos aînés de réaliser un souhait, un rêve ou un projet. « L’idée nous est venue en constatant que pour de nombreuses personnes, l’âge devenait l’ennemi du grain de folie ». « Cheveux blancs et rêves dorés » a beaucoup d’ambitions comme d’accompagner les personnes âgées dans l’organisation de leur projet et dans le financement de ceux-ci ou dans l’aide aux animateurs et animatrices des Ehpad afin que les pensionnaires qui le désirent puissent réaliser leur projet un peu fou. Le dernier exemple de rêve exaucé est celui d’Yvette, 71 ans, qui vient de réaliser un saut en parachute….J’aime particulièrement la citation inscrite en ouverture du site de l’association : « ce ne sont pas les rêves brisés qui nous démolissent, ce sont ceux qu’on n’a pas le courage de rêver.
- autre initiative qui vient de démarrer pour la première fois à Nîmes : Une salle sous les étoiles. Jusqu’au 26 juillet ce nouveau festival programme chaque soir un concert ou un spectacle suivi d’une projection d’un long métrage Reda Kateb est le parrain de cette première édition dont les bénéfices sont intégralement reversés au cinéma d’art et d’essai de Nîmes, le Sémaphore. A noter que les organisateurs souhaitent toucher tous les publics avec l’aide de la CAF qui offre 50 places par soir pour les bénéficiaires des associations de quartier. Belle démarche.
L'équipe Philippe Bertrand, Producteur ; Anne Lhioreau, Réalisatrice ; Joelle Levert, Attachée de production
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ma démarche naturaliste me pousse à noter et nommer tout ce que je vois ... les références, comme ceux de Régis Courtecuisse. Puis en 1996 j’ai adhéré à la Société mycologique du Dauphiné ... j’ai passé mon DU en 2019 à l’université pharmaceutique de Lille ... Champignon Magazine https://champignonmagazine.com/
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Quelques conseils
Les applications ne sont pas efficaces, évitez de vous y fier !
Privilégiez les guides, tels les guides de références proposés par Regis Coutecuisse et Bernard Duhem ou celui de Guillaume Eyssartier chez Belin.
Puis pour finir ... le beau Morilles de France et d’Europe de Philippe Clowez et Pierre-Arthur Moreau.
59 min - Disponible du 12/10/2019 au 17/12/2019
Prochaine diffusion le samedi 26 octobre à 09:55
Et si l’avenir de la médecine se jouait dans notre ventre ? Aux avant-postes de la recherche, cette nouvelle enquête des auteurs de "Mâles en péril" et "Le jeûne, une nouvelle thérapie ?" explore notre flore intestinale.
Tapis au creux de nos entrailles, 100 000 milliards de micro-organismes ont signé un pacte avec nous : "le gîte et le couvert" en échange de la santé. Ces bactéries, phages et champignons essentiels à notre équilibre nous sont transmis à la naissance et constituent notre microbiote, ou flore intestinale. Longtemps méconnu, ce microbiote dévoile peu à peu ses secrets et mobilise des milliers de chercheurs dans le monde. Il laisse espérer une révolution scientifique. Non seulement les microbes qui le composent s'avèrent indispensables à notre bien-être, mais ils ouvrent un nouveau champ thérapeutique : le transfert d'excréments humains se révèle ainsi efficace dans le traitement de certaines pathologies intestinales.
À la recherche des microbes perdus
En Occident, on estime que le microbiote d'une personne sur quatre est appauvri, avec à la clé des troubles de gravité variable, tels que l'asthme, les affections intestinales inflammatoires, l'obésité et le diabète de type 2. La recherche dresse la cartographie de bactéries stars, dont la disparition est associée à ces maladies : Faecalibacterium prausnitzii, Roseburia, Akkermansia muciniphila... Comme d'autres espèces, notre flore intestinale pâtit de divers facteurs liés à l'industrialisation et à nos modes de vie : une alimentation de mauvaise qualité, déficiente en fibres, bourrée d'additifs chimiques, un recours grandissant aux césariennes de confort et un usage précoce des antibiotiques. Pour récupérer ces microbes perdus, diverses pistes se dessinent, dont la spectaculaire "transplantation fécale", qui suscite des espoirs, y compris pour le traitement de certains cancers. D'une start-up américaine qui mise sur le don de selles au régime alimentaire des Hadza, chasseurs-cueilleurs tanzaniens "microbiotiquement" prospères, Sylvie Gilman et Thierry de Lestrade (Mâles en péril), avec l'aide des chercheurs les plus à la pointe, signent un tour d'horizon limpide, empreint d'humour et de pédagogie.
Réalisation : Sylvie Gilman, Thierry de Lestrade
Pays : France - Année : 2019
Biologie végétale
La symbiose entre champignons et arbres influe sur le climat
Champignons et bactéries relient les arbres et tissent un réseau de communication global, le « Wood Wide Web ». La cartographie de ces symbioses à l’échelle mondiale révèle leur rôle clé dans la régulation du climat.
Loïc Mangin| 28 mai 2019| 2mn
(P. Silar et M. Cohen, G. Lepesant, dans le cadre du projet SPC « Énergies de demain »)
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La biomasse initiale était les résidus de la taille des oliviers dans une région espagnole de monoculture de ces arbres, la Sierra Magina. Au moment de la formulation du projet, elle était intégralement brulée. A l’issue d’une enquête sociologique sur le terrain, il s’est avéré qu’un traitement fongique serait considéré comme inacceptable par les acteurs et que les résidus n’étaient plus brulés mais compostés au pied des arbres (ce qui les valorise comme engrais contrairement à leur incinération). L’enquête a montré que le compostage n’est probablement pas une bonne idée à long terme car les résidus contiennent des champignons potentiellement pathogènes de l’olivier. La dynamique interdisciplinaire du projet l’a donc fait évoluer tel (cf. Fig. 14). Il a fait l’objet d’une présentation à la « 4th International Conference on Sustainable Solid Waste Management, Limassol, 23–25 June 2016 », publiée par la suite dans un numéro thématique du « Journal of Environmental Management ». Le projet SPC ayant été prolongé, la participation du LIED se poursuit via une collaboration interdisciplinaire génétique/biochimie/chimie avec M. Dicko pour mieux comprendre l’impact de l’action des champignons sur les molécules (valorisables ou au contraire dommageables) présentes dans la biomasse après un traitement fongique.