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CGEDD : Conseil Général de l'Environnement et du Développement Durable
CGAAER : Conseil Général de l'Alimentation, de l'Agriculture et des Espaces Ruraux
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Le logiciel MARTHE (Modélisation d’aquifères avec un maillage rectangulaire, transport et
hydrodynamique) permet la modélisation numérique bidimensionnelle (voire 3D) des écoulements et
transferts dans les systèmes aquifères en intégrant les influences climatiques (notamment pluies,
évapotranspiration...) et les influences anthropiques (notamment prélèvements...)
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De l’autre, les diverses associations de protection de la nature et de l’environnement (APNE), Fédération départementale des pêcheurs y compris, qui dénoncent la méthode employée pour l’élaboration du PT et du CTGQ et les résultats auxquels elle est parvenue :
- Élaboration du PT contestée car l’association des APNE est jugée insuffisante. D’autre part, la réflexion sur le projet de territoire est considérée comme non aboutie : pour les APNE, c’est l’ancien CTGQ (antérieur à l’instruction de 2015) « repeint en vert » mais sans évolution de contenu.
- Un volume de référence trop élevé, intégrant une erreur de double compte (cf. paragraphe 1.1), et aboutissant à un volume ouvert à l’irrigation bien supérieur au volume mobilisé actuellement. Un surdimensionnement de 2,5 Mm³ a été avancé oralement par une APNE, mais sans confirmation
formelle. - Un projet accusé de profiter à une minorité d’agriculteurs malgré la mobilisation de montants de financements publics jugés considérables.
- Absence de réflexion et d’engagements concrets sur l’évolution du modèle agricole sous-jacent au projet « 19 retenues » et crainte du développement de cultures à haute valeur ajoutée et non de pratiques protectrices de l’environnement (développement du bio, modification des assolements...).
- Absence de réflexion sur l’évolution des sols et du paysage : rétablissement de haies, fossés, prise en compte de la biodiversité, notamment oiseaux de plaine...
Il faut signaler que cette opposition est partagée par l’Agence régionale de santé (ARS), qui a émis un avis défavorable au projet, mettant en avant l’insuffisance de lien entre l’approche, presque exclusivement quantitative, développée par le projet de territoire (PT) et le CTGQ et la préservation de la qualité des eaux. Dans un contexte de forte sensibilité de l’alimentation en eau potable (43 captages prioritaires dans les
Deux-Sèvres) l’ARS craint que le projet d’irrigation ne s’accompagne d’une intensification des pratiques culturales génératrice d’aggravation de la dégradation de la qualité des eaux. Elle constate que le PT n’apporte aucune référence ni aucune garantie à ce titre.
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Hugues AYPHASSORHO, Roland RENOULT, Ingénieurs généraux des ponts, des eaux et des forêts
/ Jennifer Gallé, Cheffe de rubrique Environnement + Énergie
Auteurs
- Géraldine Picot-Colbeaux, Hydrogéologue, BRGM
- Marie Pettenati, Hydrogéologue, BRGM
- Wolfram Kloppmann, Chercheur en géochimie isotopique, chargé de mission, expert scientifique, BRGM
Les eaux souterraines françaises sont de plus en plus sollicitées pour l’eau potable, l’agriculture, l’industrie et les loisirs, au point que la situation devient critique dans certains départements en été et que des préfets recourent à des restrictions d’usage de l’eau (73 départements concernés en août 2020).
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la ville du Cap a frisé la catastrophe en 2018 quand ses réservoirs, après trois ans de sécheresse, étaient tombés à 11 % de leur capacité ... « gestion intégrée de la ressource en eau », qui vise à préserver le niveau des nappes d’eau souterraine, les débits des cours d’eau et à lutter contre les inondations et la salinisation des eaux en milieu côtier.
Parmi ces solutions, on trouve la recharge maîtrisée des aquifères à laquelle nous allons nous intéresser.
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les « aquifères », terme désignant les formations rocheuses ou sédiments qui contiennent ces eaux
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Près de la moitié de cette eau souterraine est saline, impropre à la consommation et à son usage le plus « gourmand », l’irrigation. L’eau souterraine exploitable est ainsi rare et répartie de façon inégale sur la planète.
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En France, cela se traduit par une baisse du niveau des nappes de 0,5 à 10 mètres selon les aquifères et les scénarios climatiques considérés.
Sachant qu’avec le niveau marin qui monte sous l’influence du réchauffement climatique, les nappes littorales seront davantage menacées par des intrusions salines.
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Toutes les ressources en eau et technologies doivent être prises en compte dans la gestion intégrée des ressources en eau. La recharge maîtrisée des aquifères constitue en cela un outil précieux.
Clés : changement climatique eau sécheresse ressources naturelles nappes phréatiques