Connu / TG du 25/11/22 à 7:37
podcast Aberration écologique pour les uns, système indispensable pour les autres… les mégabassines divisent. Ces retenues d’eau, destinées à l’agriculture, pompent dans les nappes phréatiques en hiver. Dans ce podcast, Martine Valo, journaliste au « Monde », nous explique en quoi les conflits autour des mégabassines reflètent un défi majeur des années à venir : la gestion de l’eau.
Par Claire Leys et Martine Valo
Publié hier à 05h00, mis à jour hier à 07h34
Temps de Lecture 1 min.
Ecoutez l'épisode du 24 novembre 2022
En France, il y a longtemps que la guerre de l’eau a commencé. Année après année, les sécheresses s’intensifient, les rivières se vident et les cultures brûlent… Alors, un peu partout sur le territoire, d’immenses réserves d’eau sortent de terre, alimentées par le pompage des nappes phréatiques en hiver. Elles permettent aux agriculteurs détenteurs de grandes parcelles d’irriguer leurs champs en été, notamment en période de sécheresse.
Ces mégabassines divisent les citoyens des territoires concernés, jusqu’à provoquer de vives tensions, voire des affrontements, comme à Sainte-Soline (Deux-Sèvres), le 29 octobre. Les opposants aux retenues d’eau voient dans le système de pompage un accaparement des ressources en eau ainsi qu’un péril pour la biodiversité.
Comment fonctionnent les mégabassines ? Combien de projets compte-t-on en France ? Quelle est la position de l’Etat ? Dans cet épisode du podcast « L’Heure du Monde », Martine Valo, journaliste au service Planète du Monde, nous aide à comprendre ce sujet épineux.
Un épisode de Claire Leys. Réalisation : Quentin Tenaud. Musique du générique : Amandine Robillard. Présentation et rédaction en chef : Morgane Tual. Dans cet épisode : extraits de journaux de RTL et France Inter, diffusés les 29 et 30 octobre 2022. Extrait de l’intervention de la première ministre, Elisabeth Borne, à l’Assemblée nationale, le 2 novembre 2022. Archives INA de deux reportages de France 2 (diffusé le 4 mars 2021) et France 3 (diffusé le 26 juillet 2019).
« L’Heure du Monde » est le podcast quotidien d’actualité du Monde. Ecoutez chaque jour, à partir de 6 heures, un nouvel épisode, sur Lemonde.fr ou sur Spotify. Retrouvez ici tous les épisodes.
Pour en savoir plus sur les mégabassines :
- Explications. Mégabassine de Sainte-Soline : 7 questions pour comprendre le projet et les manifestations pour l’empêcher
- Reportage. Dans les Deux-Sèvres, confrontation entre les opposants et les défenseurs des « mégabassines » d’irrigation
- Analyse. Les mégabassines, symbole d’un agrobusiness intenable ou réponse adaptée aux sécheresses ?
- Tribune. « Les mégabassines sont le symbole d’un modèle néfaste aux paysans et à nos territoires : l’agriculture productiviste »
Planète Agriculture & Alimentation - Temps de Lecture 5 min.
Le tribunal d’Agen a décidé de ne pas confirmer, en appel, la sévérité des sanctions émises contre Serge Bousquet-Cassagne et Patrick Franken en juillet 2020. Les deux hommes sont condamnés à des amendes et des peines de prison avec sursis.
Le chantier illégal du lac de Caussade, à Pinel-Hauterive (Lot-et-Garonne), le 21 février 2019. MEHDI FEDOUACH / AFP
Pour un délit environnemental, la condamnation, tombée en juillet 2020, était des plus rares : neuf mois de prison ferme pour le président de la chambre d’agriculture du Lot-et-Garonne, Serge Bousquet-Cassagne, huit mois ferme pour son vice-président, Patrick Franken. Les deux hommes avaient fait appel ; ils ont vu, jeudi 13 janvier, leurs peines ramenées à dix mois avec un sursis probatoire de dix-huit mois et échappent, pour l’heure, à la prison.
Comme décidé en première instance, ils devront s’acquitter de 7 000 euros d’amende chacun et, au titre du préjudice moral à l’égard des plaignants, de 25 000 euros de réparation pour France Nature Environnement (FNE) et pour la Société pour l’étude, la protection et l’aménagement de la nature dans le Sud-Ouest (Sepanso), ainsi que de 15 000 euros pour l’Association nationale pour la protection des eaux et rivières, truites, ombres, saumons. Ils devront aussi verser 32 900 euros à Enedis, dont des installations ont été endommagées lors du chantier de Caussade.
Lire aussi Article réservé à nos abonnés Dans le Lot-et-Garonne, le barrage de Caussade à nouveau jugé illégal, mais toujours en activité
Le tribunal d’Agen a donc choisi de ne pas confirmer la sévérité des sanctions dans cette affaire de construction illégale d’une retenue de 920 000 mètres cubes d’eau, soit un ouvrage d’une superficie de 20 hectares et de 12 mètres de profondeur. M. Bousquet-Cassagne s’est immédiatement réjoui de ce « camouflet pour les associations environnementales ». « On savait pertinemment que la justice de notre pays n’allait pas nous mettre en prison pour avoir fait un lac », s’est-il félicité à la sortie de l’audience.
« La prison ferme se justifiait »
« Pour la première fois sont infligées des condamnations au pénal dans un dossier d’atteinte à l’environnement, c’est important que ce soit reconnu, commente sobrement Lionel Feuillas de FNE. Notre préoccupation, maintenant, est de savoir si l’Etat va faire exécuter son arrêté préfectoral de mise en demeure de 2019, exigeant la remise en état du site. »
L’avocate des associations, Alice Terrasse, ne cache pas sa déception. « Ce procès aurait dû se tenir devant un tribunal spécialisé dans les dommages environnementaux. La prison ferme se justifiait à l’égard de deux personnes, élues, qui ont usé de leurs réseaux politiques locaux et qui bénéficient d’un traitement complaisant, estime-t-elle. Leur ouvrage, illégal, est actuellement exploité au su de tous. Cela pose question sur l’absence de l’Etat. »
Le barrage de Caussade, érigé sur un affluent de la rivière Le Tolzac, est devenu une illustration explosive des tensions autour de la ressource hydrique dans certaines régions agricoles françaises. La décision du tribunal intervient alors que la réflexion nationale en cours intitulée « Varenne agricole de l’eau et du changement climatique » doit aboutir à des décisions fin janvier sur l’approvisionnement des filières agricoles. Les représentants de ces dernières espèrent en obtenir l’assurance de pouvoir affronter dans de meilleures conditions les sécheresses récurrentes, en particulier en stockant la ressource hydrique.
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Delphine Batho a retweeté Stéphane Foucart @sfoucart · 15 janv.
L’histoire ahurissante (et son dénouement) du barrage de Caussade, par @mvalo
lemonde.fr
Barrage de Caussade : les commanditaires de la retenue d’eau illégale échappent à la prison
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