Et si on prenait davantage le temps de vivre ? Le mouvement "slow" est né en Italie dans les années 1980, avec la slow-food en opposition aux fast-food. Depuis, l'éloge de la lenteur est prôné dans tous les domaines, par des hommes et des femmes engagés qui revendiquent que rien ne sert de courir.
Chaque été au Caylar, sur le plateau du Larzac, le festival Roc Castel est consacré au voyage lent. ©Radio France - Cécile Bidault / France Inter
Vivre moins vite. Stopper cette course effrénée après le temps, le temps qui passe et nous avale dans nos vies toujours plus pressées, plus pressantes, toujours plus débordantes, essayer de ne plus être toujours aussi débordés : on est nombreux à en rêver. Selon une étude de l’Observatoire Société et Consommation parue cette année, plus de la moitié des Français aspirent à calmer le rythme de leur vie quotidienne, et les deux tiers ont le sentiment que le monde change beaucoup trop vite.
Dans notre société moderne, on entend souvent que rapidité rime avec efficacité, mais est-ce vraiment le cas ? Ne perdons-nous pas notre temps à essayer d’en gagner, parfois jusqu’à l’épuisement ? Dans ce reportage, on a décidé de prendre le temps de vous emmener à la rencontre de femmes et d’hommes qui ont choisi de changer de rythme, pour des raisons personnelles ou écologiques, parfois radicalement.
“On est dans un monde où il faudrait toujours accélérer mais cette accélération permanente, à un moment, c’est invivable. On voit bien qu'il y a une espèce d'impasse. Plus on approche de cette impasse, plus il y en a qui accélèrent et plus il y en a qui s'interrogent.” Vincent Berthelot fait partie de ceux qui se sont questionnés, en urgence, et il a décidé de ralentir, dans sa vie. Il a créé l'agence des facteurs humains, qui délivre des lettres en mains propres, des messages "importants mais pas urgents".
La tendance du "slow"
Autre adepte du slow, Laure Dodier cette mère de famille de la région bordelaise a créé Ma slow boîte, qui accompagne les entrepreneurs et les entrepreneuses dans leur volonté de changer de rythme. "Je travaillais entre soixante et soixante-dix heures par semaine. Comme j'avais déjà fait un burn-out, j'ai mis le stop après une troisième ou quatrième crise de nerfs. Aujourd'hui, je suis à 25 heures par semaine, et finalement ça marche. Les entreprises passées à la semaine de quatre jours, il y en a beaucoup qui augmentent leurs performances".
Dans le magazine Interception, on démarre aujourd’hui à toute petite vitesse. Dans le village du Caylar, sur le plateau du Larzac, où se tient chaque été le festival Roc Castel, “Eloge du voyage lent”. En chemin, on a rencontré Gaylord, 38 ans, jadis manager dans la restauration rapide. Il a construit une roulotte qu’il tracte à vélo sans assistance électrique, en prenant tout son temps.
“La France qui ralentit”, reportage signé Cécile Bidault.
Clés : Société Transports Mobilité Burn-out
La prise d'eau des Ricous. C'est là que le canal de Gap récupère l'eau du Drac ©Radio France - Célia Quilleret
Les nouvelles vagues de chaleur qu'ont connu plusieurs régions françaises cet été et les niveaux très faibles de nombreuses nappes phréatiques font de l'eau une denrée de plus en plus rare et de plus en plus convoitée.
Le 25 mars 2023, à Saint Soline, dans les Deux-Sèvres, les forces de l’ordre s'opposaient à des manifestants rassemblés contre la construction de bassins artificiels au milieu de champs. Des stockages d’eau puisée en hiver dans la nappe phréatique, pour irriguer les terres agricoles du département pendant l’été. Une hérésie au service d’un modèle agricole productiviste pour les uns… une solution inéluctable face au changement climatique pour les autres.
Ces bassines seraient même le symbole d’une "guerre de l’eau" dans laquelle la France a basculé alors que cette eau de pluie, de neige, de nappe autrefois abondante et régulée par des saisons stables, est devenue incertaine, soumise aux aléas d’une météo imprévisible.
Eau agricole, eau à boire, eau de confort, eau industrielle… Comment gérer cette source de vie qui devient source de conflit ? Quel partage entre tous les usages ? Comment concilier la préservation de la ressource et de l’environnement avec des intérêts économiques dont dépendent aussi les territoires ?
Interception vous emmène aujourd’hui dans trois lieux représentatifs d’une France où l’enjeu du partage de l’eau est en train de s’imposer.
Dans les Hautes-Alpes, où l’eau de neige et des glaciers n’est plus une évidence…
Dans la plaine vosgienne, où l’eau minérale de Vittel est menacée...
Dans les Pyrénées-Orientales, qui connaissent une sécheresse historique et où les vendages ont commencées mi-août, de nuit et par 32°.
"L’eau, source de conflit", un reportage de Célia Quilleret, Marie Roussel et Antoine Giniaux.
Prise de son : Thibault Nascimben et Romain Luquiens
Réalisation : Jérôme Chélius, assisté de Martine Meyssonier
Mixage : Delphine Bodet
Vidéo : L'eau en Héritage - Le partage de la ressource, Association de Protection, d'Information et d'Etudes de l'Eau et de son Environnement https://veille-eau.com/videos/l-eau-en-heritage-le-partage-de-la-ressource
France Nature Environnement : De Caussade à Vittel, contre-exemple d'un juste partage de l'eau https://fne.asso.fr/actualites/de-caussade-a-vittel-contre-exemples-d-un-juste-partage-de-l-eau
Porteur d’aide publique - Organiser et gérer le partage de l'eau entre les usages https://aides-territoires.beta.gouv.fr/aides/927e-aide-organiser-et-gerer-le-partage-de-leau-en/