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Les députés de la NUPES lèvent des pancartes pendant que la Première ministre, Elisabeth Borne, promulgue l'article 49.3 de la Constitution, le 16 mars 2023. ©Getty - Aurélien Meunier
Qu’attend-on aujourd’hui d’un représentant du peuple ?
Avec philosophie
Qu’attend-on des représentants du peuple en démocratie ? Doivent-ils écouter le peuple, le parti ou leur conscience ? Qu’est-ce qui doit primer : leur jugement ou leur comportement ?
Avec
- Erwan Sommerer maître de conférences en Science politique à l'Université d'Angers, et membre du Centre Jean Bodin
- Samuel Hayat chercheur en science politique au CEVIPOF (CNRS / Sciences Po)
À l'occasion de notre émission d’actualité du vendredi, Géraldine Muhlmann et ses invités se demandent ce qu'on attend aujourd'hui d'un représentant du peuple.
Un "tumulte" légitime ?
Est-il anormal, voire choquant, que le ton monte à l'assemblée ? Pour Erwan Sommerer, il est au contraire nécessaire d'"admettre que les assemblées législatives sont des lieux où l'on débat de manière virulente, conflictuelle passionnée". C'est d'ailleurs ainsi que la République a été pensée par ses fondateurs, tels Robespierre et les jacobins. La conflictualité est alors considérée légitime entre les représentants du peuple, mais également en dehors des institutions : "le fait que le tumulte prenne place à l'extérieur des assemblées était quelque chose de parfaitement accepté en tant qu'expression légitime du souverain peuple".
Rousseau et le commissaire du peuple
Pour Samuel Hayat, le philosophe Jean-Jacques Rousseau s'oppose à une certaine tradition démocratique prônant la "participation directe et permanente du peuple". L'idée qu'il faut selon lui retenir du Contrat social est plutôt celle de "commissaire du peuple". Les députés "doivent en permanence se situer sous la surveillance et la subordination du peuple". Pour lui, il s'agit d'un élément fortement démocratique "la place du peuple, pour qui les représentants sont des serviteurs est d'une certaine manière vide, et elle peut en permanence être activée par des personnes prenant la parole en tant que peuple."
À réécouter : Pourquoi avoir inventé le 49.3 ?
Sans oser le demander
58 min
L'émission est à écouter dans son entièreté en cliquant sur le haut de la page.
Pour en parler
Samuel Hayat, chercheur en science politique au CEVIPOF (CNRS / Sciences Po).
En lien avec le sujet de l'émission, il a notamment publié :
- Samuel Hayat, Démocratie, éditions Anamosa, 2020.
- Samuel Hayat, La représentation avant le gouvernement représentatif, avec Yves Sintomer et Corinne Péneau, Presses Universitaires de Rennes, 2020.
- Samuel Hayat, Le porte-parole. Fondements et métamorphoses d’un rôle politique, avec Nicolas Kaciaf et Cédric Passard, Presses Universitaires du Septentrion, 2022.
Erwan Sommerer, maître de conférences en Science politique à l'Université d'Angers, et membre du Centre Jean Bodin. Ses travaux portent sur le lien entre pluralisme, conflits et liberté en période de crise politique et institutionnelle, notamment sous la Révolution française. Il est également membre du collectif de rédaction de la revue Réfractions, qui fête ses 25 ans d'existence cette année.
En lien avec le sujet de l'émission, il a notamment publié :
- Erwan Sommerer, Sieyès, le révolutionnaire et le conservateur, éditions Michalon, 2011.
- Erwan Sommerer, L'anarchisme sous la Révolution française, éditions du Monde Libertaire, 2017.
Références sonores
- Archives de l'Assemblée nationale, le 16 mars 2023
- Archive d'Elisabeth Borne, JT 20h, TF1, le 16 mars 2023
- Archive de l'intervention des forces de l'ordre à la place de la Concorde, France 2, le 17 mars 2023
- Lecture par Jules Barbier d'un extrait de Jean-Jacques Rousseau, Contrat social, III, 15 (1762)
- Lecture par Jules Barbier d'un extrait de l'abbé Sieyès, Qu’est-ce que le Tiers-Etat ? (1789)
- Archive de Jacques Rancière, Médiapart, le 31 janvier 2013
- Chanson "We the people", A Tribe Called Quest
Connu / TG le 17/03/23 à 10:28
Connu / ld diversite de april.org du 2/3/23
Samuel Legris : Étudiant en master de Sociologie, École normale supérieure Paris-Saclay / Sorbonne Université samuel.legris@ens-paris-saclay.fr
Cet article rend compte de la grande hétérogénéité des consciences sociales parmi les Gilets
jaunes. À partir d’une analyse socio-discursive des représentations du monde social de
protestataires rassemblés sur un rond-point du Berry, il vise à appréhender les conflits internes qui ont émaillé la mobilisation et leurs conséquences. À l’aune de ces résultats, la structuration du mouvement des Gilets jaunes contre ceux d’en haut est discutée.
: Gilets jaunes, mouvement social, structuration, représentations sociales, analyse socio-discursive
...
Connue / tg 25/06/22 15:34 (en milieu rural)
Élection présidentielle 2022 Fragments de campagne - Temps de Lecture 6 min.
« Fragments de campagne ». Yaëlle Amsellem-Mainguy et Benoît Coquard, sociologues, analysent, dans un entretien au « Monde », le sentiment, exprimé par certains jeunes vivant loin des grandes villes, d’être invisibilisés.
Une jeune montre sur son smartphone la chaîne Youtube de l’influenceuse Magali Berdah, qui interviewe les candidats à la présidentielle. CLAIRE JACHYMIAK / HANS LUCAS POUR «LE MONDE»
C’est une population qui passe souvent sous les radars. Benoît Coquard, sociologue à l’Institut national de la recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae), auteur de Ceux qui restent (La Découverte, 2019), a mené une enquête auprès des jeunes ruraux de milieux populaires du Grand-Est, dans des campagnes en déclin. Yaëlle Amsellem-Mainguy, sociologue à l’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire (Injep), autrice de Les Filles du coin. Vivre et grandir en milieu rural (Presses de Sciences Po, 2021), a enquêté sur les jeunes femmes de milieux populaires dans quatre régions. A l’aune de l’élection présidentielle, les deux chercheurs éclairent le sentiment, exprimé par certains jeunes ruraux, d’être invisibilisés.
Lire le récit : Article réservé à nos abonnés « Ce qui nous manque c’est des représentants qui nous ressemblent » : rester, partir ou revenir, le tiraillement des jeunes ruraux
Comment situez-vous les jeunes ruraux par rapport au reste de la jeunesse et comment expliquer qu’ils ne soient pas plus pris en compte dans les politiques publiques ?
Yaëlle Amsellem-Mainguy : La représentation de la jeunesse est très urbano-centrée : plutôt de classe moyenne supérieure, diplômée, connectée, blanche, rendant de fait difficile la construction d’un contre-modèle rural, dans lequel les classes populaires sont surreprésentées. Dans le même temps, les jeunes ruraux sont souvent définis par défaut, sous l’angle des manques, et largement homogénéisés. Pourtant, leurs situations diffèrent selon les milieux sociaux, le genre, les territoires – en déclin ou attractifs –, mais aussi l’histoire industrielle locale et les emplois disponibles.
Ce n’est pas seulement en tant que jeunes et en tant que ruraux qu’ils sont invisibilisés, mais parce qu’ils sont pour beaucoup issus de milieux populaires, travaillent dans des secteurs précarisés, se trouvant parfois sur des marchés du travail sur lesquels l’Etat n’a plus de prise. Ces jeunes grandissent avec la contrainte de se positionner par rapport à la ville, avec cette injonction à la mobilité pour faire des études ou réussir sa vie. Or, la grande majorité n’y aspire pas et ne vit pas comme un échec le fait de rester en ruralité. Il y a donc un véritable enjeu à aller voir qui sont ces jeunes ruraux dans leur diversité, ce qui les préoccupe, pour justement être à même de produire des politiques publiques qui leur soient adaptées.
« Ce qui nous manque, c’est des représentants qui nous ressemblent (…), t’as pas un seul petit péquenaud de notre milieu.» Que vous inspire cette phrase d’une jeune à propos de la présidentielle ?
Benoît Coquard : C’est un constat lucide, puisque les classes populaires rurales ne sont pas représentées dans le champ politique. Certains candidats cherchent à masquer leur éloignement d’avec ces populations en mettant en avant leurs origines rurales, et tenter ainsi de faire oublier la distance sociale entre les « élites » politiques et les ouvriers, les employés… Mais ce genre de « storytelling » ne trompe guère.
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"c'est une manière d'offrir une perspective de transformation du monde."
François Ruffin est journaliste et fondateur du journal « Fakir ». Auteur de plusieurs livres, il est aussi le réalisateur de « Merci, patron ! ». Il est député de la Somme (France insoumise) depuis 2017.
Lire aussi : L’Écologie du XXIe siècle présenté par Hervé Kempf https://reporterre.net/L-Ecologie-du-XXIe-siecle
Transcription : ... interview de Marion Susini - Vidéo : ingrid Bailleul
Cellule investigation de Radio France
36 minutes
Pendant des années, certains parlementaires français ont pu abuser de leur enveloppe de frais de mandat sans être inquiétés. La justice vient d’ouvrir 15 enquêtes préliminaires pour de possibles détournements. Mais les règles récemment mises en place par les assemblées laissent encore des possibilités de fraude.
L'Assemblée nationale, le 19 décembre 2018. Parmi les 15 parlementaires visés par une enquête, sept (cinq sénateurs et deux députés) siègent toujours dans les assemblées.
L'Assemblée nationale, le 19 décembre 2018. Parmi les 15 parlementaires visés par une enquête, sept (cinq sénateurs et deux députés) siègent toujours dans les assemblées. © AFP / PHILIPPE LOPEZ
► Une enquête de Sylvain Tronchet, pour la cellule investigation de Radio France.
La France aura-t-elle son scandale des notes de frais des parlementaires comme au Royaume-Uni en 2009 ? Rien n’est moins sûr, tant l’opacité organisée depuis des années par l’Assemblée nationale et le Sénat sur ce sujet semble difficile à lever. Néanmoins, la récente ouverture d’enquêtes préliminaires par la justice pourrait mettre au jour des pratiques illégales au sein des assemblées. Notre enquête montre qu’elles avaient cours encore récemment, et que la réforme actuellement mise en œuvre laisse encore de la place pour les fraudeurs, bien loin de la volonté affichée lors de la présentation de la loi pour la confiance dans la vie politique votée en septembre 2017.
15 anciens et actuels députés et sénateurs dans le collimateur de la justice
...
Des signalements de la HATVP (Haute autorité pour la transparence de la vie publique) auprès du parquet national financier en sont à l’origine. La HATVP soupçonne ces sept députés et huit sénateurs d’avoir détourné à leur profit personnel leur indemnité représentative de frais de mandat (IRFM).
...
De possibles abus de prêts accordés par l’Assemblée nationale
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Acheter son logement, et le payer sur ses frais de mandat
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Un complément de rémunération qui ne disait pas son nom
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Abus, mode d’emploi : le cas Anne-Christine Lang
... la déclaration sur l’honneur et l’établissement d’une liste de dépenses autorisées, en 2015, n’ont pas empêché les dérives Anne-Christine Lang était à l’époque membre du groupe socialiste. Elle y est arrivée en 2014, suite à l’entrée au gouvernement de Jean-Marie Le Guen, dont elle était la suppléante. Cette députée de Paris siège toujours à l’Assemblée, mais sous l’étiquette LREM.
...
La réforme de 2017, une occasion ratée
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Quand la déontologue de l’Assemblée critique la réforme du système
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Quand députés et sénateurs s’attribuent de "l’argent de poche"…
...
La transparence des frais, seule solution efficace ?
...
En 2011, un projet de loi en ce sens avait été déposé. Il était présenté par François de Rugy, alors député EELV, qui enterra l’idée une fois devenu président de l’Assemblée nationale.
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Si vous vous retrouvez dans les bases de cet appel chez vous, dans votre groupe local de gilets jaunes, ou autre, contactez-nous sur giletsjaunescommercy@gmail.com et coordonnons-nous sur la base d’assemblées populaires et égalitaires !
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REFUSONS LA RÉCUPÉRATION ! VIVE LA DÉMOCRATIE DIRECTE ! PAS BESOIN DE "REPRÉSENTANTS" RÉGIONAUX !
Depuis près de deux semaines le mouvement des gilets jaunes a mis des centaines de milliers de personnes dans les rues partout en France, souvent pour la première fois. Maintenant, partout dans le pays, des centaines de groupes locaux s’organisent entre eux, avec des manières de faire différentes à chaque fois.
Ici à Commercy, en Meuse, nous fonctionnons depuis le début avec des assemblées populaires quotidiennes, où chaque personne participe à égalité. Nous avons organisé des blocages de la ville, des stations services, et des barrages filtrants. Dans la foulée nous avons construit une cabane sur la place centrale. Nous organisons aussi des « soupes solidaires » pour vivre des beaux moments ensemble et apprendre à nous connaître. En toute égalité.
Mais voilà que le gouvernement, et certaines franges du mouvement, nous proposent de nommer des représentants par région ! C'est à dire quelques personnes qui deviendraient les seuls « interlocuteurs » des pouvoirs publics et résumeraient notre diversité.
Mais nous ne voulons pas de « représentants » qui finiraient forcément par parler à notre place !
À quoi bon ? À Commercy une délégation ponctuelle a rencontré le sous-préfet, dans les grandes villes d’autres ont rencontré directement le Préfet : ceux ci-font DÉJÀ remonter notre colère et nos revendications. Ils savent DÉJÀ qu’on est déterminés à en finir avec ce président haï, ce gouvernement détestable, et le système pourri qu’ils incarnent !
Et c’est bien ça qui fait peur au gouvernement! Car il sait que si il commence à céder sur les taxes et sur les carburants, il devra aussi reculer sur les retraites, les chômeurs, le statut des fonctionnaires, et tout le reste ! Il sait aussi TRÈS BIEN qu’il risque d’intensifier UN MOUVEMENT GÉNÉRALISÉ CONTRE LE SYSTÈME !
Ce n’est pas pour mieux comprendre notre colère et nos revendications que le gouvernement veut des « représentants » : c’est pour nous encadrer et nous enterrer ! Comme avec les directions syndicales, il cherche des intermédiaires, des gens avec qui il pourrait négocier. Sur qui il pourra mettre la pression pour apaiser l’éruption. Des gens qu’il pourra ensuite récupérer et pousser à diviser le mouvement pour l’enterrer.
Et puis surtout, c'est sans compter qu'il y a une chose très importante, que partout le mouvement des gilets jaunes réclame sous diverses formes, bien au-delà du pouvoir d’achat ! Cette chose, c’est le pouvoir au peuple, par le peuple, pour le peuple. C’est un système nouveau où « ceux qui ne sont rien » comme ils disent avec mépris, reprennent le pouvoir sur tous ceux qui se gavent, sur les dirigeants et sur les puissances de l’argent. C’est l’égalité. C’est la justice. C’est la liberté. Voilà ce que nous voulons ! Et ça part de la base !
Si on nomme des « représentants » et des « porte-paroles », ça finira par nous rendre passifs. Pire : on aura vite fait de reproduire le système et fonctionner de haut en bas comme les crapules qui nous dirigent. Ces soi-disant « représentants du peuple » qui s’en mettent plein des poches, qui font des lois qui nous pourrissent la vie et qui servent les intérêts des ultra-riches !
Ne mettons pas le doigt dans l'engrenage de la représentation et de la récupération. Ce n'est pas le moment de confier notre parole à une petite poignée, même s'ils semblent honnêtes. Qu'ils nous écoutent tous ou qu'ils n'écoutent personne !
Depuis Commercy, nous appelons donc à créer partout en France des comités populaires, qui fonctionnent en assemblées générales régulières. Des endroits où la parole se libère, où on ose s'exprimer, s'entraîner, s'entraider. Si délégués il doit y avoir, c'est au niveau de chaque comité populaire local de gilets jaunes, au plus près de la parole du peuple. Avec des mandats impératifs, révocables, et tournants. Avec de la transparence. Avec de la confiance.
Nous appelons aussi à ce que les centaines de groupes de gilets jaunes se dotent d’une cabane comme à Commercy, ou d’une « maison du peuple » comme à Saint-Nazaire, bref, d’un lieu de ralliement et d’organisation ! Et qu’ils se coordonnent entre eux, au niveau local et départemental, en toute égalité !
C'est comme ça qu'on va gagner, parce que ça, là haut, ils n’ont pas l’habitude de le gérer ! Et ça leur fait très peur.
Nous ne nous laisserons pas diriger. Nous ne nous laisserons pas diviser et récupérer.
Non aux représentants et aux porte-paroles autoproclamés ! Reprenons le pouvoir sur nos vies ! Vive les gilets jaunes dans leur diversité !
VIVE LE POUVOIR AU PEUPLE, PAR LE PEUPLE, POUR LE PEUPLE !
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Connu / https://twitter.com/Filatre/status/1082275234596773889
"
Dominique Filatre @Filatre 7 janv.
Il n'y a pas que les madeleines à Commercy, les gilets jaunes sont aussi délectables ! 😊
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"
.#GiletJaune
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🔴▶▶#GiletJaune🗣J'ai pris Tchernobyl sur la tête, j'ai été sevré au biberon au bisphénol A, j'ai mangé des joués au phtalate, on nous a fait bouffer du fluor dans la bouche..."
👉Coup de gueule de Jérôme Rodriguez sur les déclarations de Benjamin Griveau.
👉Le gilet jaune à tenu à répondre au porte parole du gouvernement, l'accusant d'insulter les français.
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Le mouvement des Gilets jaunes est remarquable, à bien des titres, spécialement parce que les aspirations à plus de justice sociale y apparaissent fortement associées à l’attente d’une transformation profonde de la démocratie, dans toutes ses dimensions. Le système institutionnel bien sûr, mais aussi la représentation de toutes les catégories sociales, ou encore les formes multiples de la participation démocratique et la prise en charge d’intérêts structurellement marginalisés sont questionnés.
Nous, chercheuses et chercheurs en sciences humaines et sociales assemblé·e·s au sein du Groupement d’intérêt scientifique « Démocratie et participation », sommes interpellé·e·s par ce que nous interprétons comme un appel à une république plus « participative » et par des pratiques qui s’attachent d’ores et déjà à la mettre en œuvre au quotidien, entre citoyennes et citoyens. Sans être formulé dans ces termes – la démocratie participative n’étant pas explicitement revendiquée – cet appel prend cependant forme au croisement de propositions plus ou moins creusées qui s’y rattachent fortement : assemblée citoyenne, référendum d’initiative populaire, débats décentralisés. Ces revendications démocratiques, leur émergence comme leur structuration via l’usage des réseaux sociaux ou l’organisation d’assemblées populaires, témoignant d’une profonde défiance à l’égard de la représentation et d’une aspiration à l’horizontalité, ne sont pas en elles-mêmes nouvelles. Ce qui est plus original, c’est qu’elles ne sont pas portées par le petit cercle de leurs promoteurs habituels. Autrement dit, alors que nous observons et contribuons depuis des années à des expériences participatives souvent pensées et pratiquées du haut vers le bas, une forme de demande sociale s’exprime sous nos yeux.
Il serait tentant d’annoncer aux Gilets jaunes que les dispositifs participatifs ne manquent pas et que nous sommes prêt·e·s à leur en livrer le mode d’emploi. Ce serait pourtant contraire à notre posture de chercheuses et chercheurs en participation, et présomptueux, de considérer que les réponses institutionnelles et procédurales aux attentes démocratiques des Gilets jaunes existent, que nous n’avons pas besoin de leurs propositions et qu’il suffirait d’élargir ou de généraliser ce qui se fait déjà. De surcroît, l’aspiration à une vie démocratique ne saurait être enfermée dans quelques solutions procédurales vite digérées. D’autant moins que de multiples expériences participatives, aussi étudiées et renseignées soient-elles, montrent d’importantes limites tant dans leur capacité à élargir le spectre de « ceux qui participent » que dans leur influence réelle sur les décisions. Par contre, l’observation et l’étude de ces dispositifs, que les chercheuses et chercheurs réuni·e·s au sein du Gis mènent depuis plusieurs années, peuvent fournir de précieux éléments sur les opportunités mais aussi sur les risques de ce qui va se construire dans les semaines et les mois qui viennent.
Prise au sérieux, la participation conduit d’abord à ouvrir de vraies possibilités de débats pluralistes, d’interpellation et de proposition pour les citoyennes et citoyens, et à garantir leur indépendance en dehors des échéances électorales. Cela peut concerner l’ensemble des politiques publiques (notamment économiques, fiscales et monétaires), et ce à tous les niveaux. Elle conduit ensuite à reprendre à nouveaux frais la question de l’articulation de cette démocratie participative avec la démocratie représentative, dont les limites sont bien établies à tous les échelons territoriaux, de la commune à l’Europe. De plus, la participation ne saurait conduire à délégitimer les autres formes d’expression ou d’expérimentation démocratiques, y compris celles qui s’expriment sur un mode radical. Nos recherches montrent à cet égard que la vitalité des formes plus conflictuelles d’interpellation est bien souvent une condition d’épanouissement des dispositifs participatifs comme d’aboutissement de décisions mieux ajustées à l’état réel de notre société. Enfin, pour être crédible, la concertation à venir doit s’entourer de toutes les garanties désormais bien identifiées (marges de manœuvre politique, moyens financiers et humains cohérents, animation neutre et indépendante, calendrier réaliste…). La réunion de ces conditions suppose à minima l’assurance de la transparence des échanges et un contrôle démocratique sur le traitement, les synthèses et les comptes rendus de l’immense matériau qui sera rassemblé, ainsi qu’un retour sur l’usage qui en sera fait dans les décisions publiques, justifiant ce qui est gardé ou non des propositions faites dans le débat.
Au-delà de cette expérimentation à laquelle nous sommes prêt·e·s à contribuer, nous réaffirmons l’urgence sociale, politique et environnementale d’une vie démocratique, parce que celle-ci conditionne la capacité de nos sociétés à aborder de front les déchirures qui la traversent et à relever les défis à venir.
La direction collégiale et le Conseil scientifique
du Gis Démocratie et Participation
ndlr :
- connu / Loïc Blondiaux @LoicBlondiaux https://twitter.com/LoicBlondiaux/status/1073896519076667392
- de nombreux attributs de la médiation sont présents.
- ne serait-ce pas une manière de tirer la "couverture" "gilets jaunes" à eux ? => questionner ACT
Politique|A.R.| | MAJ : 05 décembre 2018, 22h53 |6
Jean-François Barnaba, figure contestée des Gilets jaunes, touche un salaire de fonctionnaire territorial de 2 600 euros net par mois. Capture RMC
Cette désormais figure des contestataires, invitée sur tous les plateaux pour la clarté de ses propos, est un fonctionnaire « privé d’emploi » mais payé chaque mois.
Ceux qui regardent plusieurs journaux télévisés ont presque l’impression de le connaître. Jean-François Barnaba, présenté sur tous les plateaux comme un « Gilet jaune de l’Indre » est une star depuis quelques jours, et notamment son passage dimanche soir dans L’Emission politique de France 2. Mais qui dit soudaine popularité médiatique dit profil passé au crible. D’autant que l’homme de 62 ans, aux talents d’orateur qui accrochent la caméra, semble fin connaisseur des mécanismes politiques.
2 600 euros net par mois
C’est ainsi que l’émission Quotidien de TMC et l’Obs ont découvert que s’il répondait toujours présents aux médias, c’est parce qu’il avait beaucoup de temps. Mais cette désormais figure des contestataires n’est pas au chômage : il est en fait fonctionnaire, sans mission depuis dix ans. Une situation qu’il est le premier à regretter, selon le site du magazine.
Il s’agit d’un statut particulier, FMPE, fonctionnaire momentanément privé d’emploi. Selon l’administration de l’Indre, il serait seul agent dans ce cas dans le département. Et cette situation s’éternise, puisqu’il n’a plus reçu de mission depuis le 31 décembre 2008. Pour autant, Jean-François Barnaba touche un salaire de fonctionnaire territorial de 2 600 euros net par mois.
En « conflit avec sa hiérarchie »
Egalement contacté par un journaliste de Quotidien, le Gilet jaune a expliqué être « actuellement privé d’emploi car en conflit avec sa hiérarchie ».
Jean-François Barnaba en a semble-t-il profité pour écrire un livre en 2016, Vortex, qu’il a auto-publié chez Edilivre. Dans sa biographie, l’auteur est par ailleurs présenté comme un chef d’orchestre, directeur de conservatoire, conseiller technique et directeur de la culture des collectivités. « Depuis toujours immergé dans les univers de l’art, de la politique et de l’administration », est-il précisé. Des informations que l’intéressé a confirmées auprès de l’émission de TMC.
D’autres Gilets jaunes se sont depuis interrogés sur le parcours et la représentativité du fonctionnaire, mais comme la majorité des « leaders » qui se contestent tous plus ou moins et ont bien du mal à se structurer. Et Jean-François Barnaba a d’ores et déjà prévenu qu’il faudrait compter avec lui car, a-t-il confié à Quotidien, « cette médiatisation, ça me donne une responsabilité, je ne peux pas disparaître du jour au lendemain ».
Politique Gilets jaunes Jean-François Barnaba Indre
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Jean-François Barnaba sera accompagné d'une équipe de télévision de TF1.
© (Capture écran, BFM)
Le Blancois Jean-François Barnaba, Gilet jaune devenu la star des plateaux de télévision parisiens, revient dans l'Indre, vendredi, pour la première fois depuis samedi dernier, après son ascension médiatique fulgurante.
Jean-François Barnaba est de retour dans l'Indre. Ce Gilet jaune du Blanc, que personne ne connaissait encore la semaine dernière, est devenu, en l'espace de quelques heures, la star des plateaux télé, à Paris.
Une rencontre avec les défenseurs de la maternité ?
Très attendu par les Gilets jaunes de l'Indre, son retour dans le département est programmé à vendredi 7 décembre. "Je serai accompagné d'une équipe de Sept à Huit (magazine dominical diffusé sur TF1)", prévient-il. Pour l'instant, son programme exact n'est pas défini mais Jean-François Barnaba est en contact avec un Gilet jaune du Blanc. "Je souhaite bien sûr rencontrer les Gilets jaunes de l'Indre, mais je voudrais aussi, si c'est possible, pouvoir m'entretenir avec le collectif qui demande la réouverture de la maternité du Blanc." Il voudrait aussi faire étape à Châteauroux.
Son compte Facebook de nouveau accessible
Fort de cette nouvelle notoriété, Jean-François Barnaba reçoit "entre 150 et 200 invitations par heure" sur son compte Facebook. Bloqué depuis la nuit de lundi à mardi, celui-ci lui est de nouveau accessible depuis mardi soir. Pas sûr qu'il puisse répondre à tout le monde.
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Bertrand SLEZAK
Journaliste, responsable de la rédaction de l'Indre
@SLBE81
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L'Obs > Société
Le "gilet jaune" Jean-François Barnaba, fonctionnaire sans mission... depuis 10 ans
Le "gilet jaune" Jean-François Barnaba, fonctionnaire sans mission... depuis 10 ans
Jean-François Barnaba, "gilet jaune" de l'Indre. (Capture d'écran/France Inter)
INFO OBS. La star médiatique des "gilets jaunes" est toujours rémunérée 2.600 euros net par mois alors qu'il ne travaille plus pour son département depuis le 31 décembre 2008. Il est le premier à le déplorer.
Par Matthieu ARON
Publié le 05 décembre 2018 à 19h57
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Il est devenu la superstar des plateaux de télé. Impossible de le rater. Avec plus d'une cinquantaine d'interventions en direct depuis une semaine, on ne voit plus que lui avec sa chevelure poivre et sel, on n'entend plus que lui avec sa voix policée. Le matin sur France-Inter, invité de Léa Salamé, tout au long de la journée sur BFMTV, ou le soir, en prime time sur France 2. Est-ce son âge, 62 ans, sa rondeur, son sourire, son faux air d'Henri Guybet − l'acteur populaire des années 1970, abonné aux rôles de "Français moyen", inoubliable Salomon, le chauffeur de Louis de Funès dans "Rabbi Jacob" − qui rassurent les programmateurs ? Ou bien son sens "apparent" de la modération ? Quoi qu'il en soit, ses talents d'orateur, sa connaissance très fine des arcanes de la politique, et son désir revendiqué de se lancer dans la bataille pour les futures élections européennes détonnent. Qui est-il vraiment ? Quel est son parcours ? La question ne lui est jamais posée.
Première surprise : Jean-François Barnaba touche un salaire de fonctionnaire territorial de 2.600 euros net alors qu'il ne travaille plus pour le département depuis… près de dix ans. Jean-François Barnaba a un statut de FMPE (fonctionnaire momentanément privé d'emploi). Sauf que, dans son cas − "le seul dans tout l'Indre", selon l'administration du conseil départemental −, le caractère momentané de son absence s'éternise. "Depuis le 31 décembre 2008, il n'a réalisé aucune mi
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Matthieu ARON
Journaliste
L’histoire façonne la culture politique de chaque pays et il existe probablement autant de variations sur ce thème que de nations. Alors pour éviter de se noyer dans de vaines comparaisons – tout en versant sa dime au chaos qui s’installe au fur et à mesure que les institutions internationales nées de la 2nde GM se désagrègent – concentrons-nous sur la doulce France et sur la mère des élections, la présidentielle. Celle qui détermine la vie politique du pays pendant cinq ans.
Sur l’électorat en âge de voter, soit 53.689.151 personnes, il y eut 36.054.394 suffrages exprimés (hors bulletins blancs et nuls), dont 8.656.346 voix pour le futur vainqueur, Emmanuel Macron. Hors le second tour qui a consisté en un non-choix, on peut donc considérer que seulement 16,12% du corps électoral français a voté pour le programme de M. Macron. Le même calcul appliqué au premier tour des législatives donnant un total de 11,90% du corps électoral votant pour LREM.
À ces scores picrolinesques, le PR ne représentant même pas un électeur sur 6 et l’AN un électeur sur 8, il convient de rajouter les tares de la Cinquième aggravées par l’inversion du calendrier électoral et le quinquennat, qui ont transformé les ministres en secrétaires et les députés en godillots. La séparation des pouvoirs n’étant plus que formelle, c’est donc un seul homme – devenu inarrêtable – qui concentre entre ses mains tous les pouvoirs.
Rajoutez-y quelques prises de conscience (tardives et apparemment douloureuses), telles que :
– ledit président nous a été vendu comme un paquet de lessive par une presse appartenant à plus de 95% aux milliardaires,
– qu’il obéit à une feuille de route très précise impliquant de reporter taxes et impôts sur les classes dominées pour mieux en dispenser les dominants,
– qu’il poursuit une politique déjà bien entamée par ses prédécesseurs consistant à privatiser les services publics au prétexte de la dette, tout en légiférant par ordonnances pour détruire les ultimes protections sociales des travailleurs,
– que les corps intermédiaires sont totalement dévitalisés suivant le principe édicté par Sarkozy en son temps du « j’écoute mais je ne tiens pas compte ».
Les gilets jaunes sont donc au-delà de leurs différentes (et souvent contradictoires) revendications, le symptôme d’institutions politiques perçues désormais comme largement illégitimes.
Sentiment d’illégitimité ne pouvant que s’accroitre, M. Macron n’étant pas un politicien professionnel sachant interpréter les humeurs de la populace – à laquelle il voue d’ailleurs un profond et évident mépris.
Le choix est donc cornélien pour ceux qui l’ont porté au pouvoir par la grâce de leur argent : soit risquer une paralysie totale pendant les 3 ans 1/2 à venir en appelant à dissoudre l’AN et à de nouvelles élections, dans l’espoir de tout changer pour ne rien changer. Soit poursuivre dans la politique d’autiste et se maintenir par la violence contre le peuple, avec l’espoir que de nouvelles élections, forcées et non plus choisies cette fois-ci, portent au pouvoir une extrême-droite qui proposera au peuple la poursuite des politiques néolibérales en échange d’une chasse généralisée aux migrants, métèques et autres boucs émissaires.
"Sois jeune et tais-toi"
Porte-parole des gilets jaunes : “Ma vie a complètement changé”
Par Florent Vairet | 28/11/2018 à 18:12, mis à jour le 28/11/2018
Jason Herbert jongle avec ces trois emplois et ses nouvelles responsabilités au sein du mouvement des gilets jaunes. @Image BFMTV
Les jeunes se sont imposés dans la représentation des gilets jaunes. Jason Herbert, 26 ans, fait partie des huit porte-parole désignés. Il nous explique les raisons de son engagement, et l’impact que la surmédiatisation a eu dans sur sa vie depuis lundi, jour de son élection.
Samedi prochain, les gilets jaunes appellent de nouveau à descendre dans la rue. Samedi dernier, ils étaient plus de 280.000 à travers la France. Parmi les mécontents, des jeunes, des hommes, des femmes, des retraités. Tous les sexes, tous les âges semblent être représentés dans ce mouvement hétéroclite. Pourtant, parmi les huit porte-parole nationaux désignés par un collège de 30 porte-parole régionaux, seuls des jeunes de moins de 33 ans ont été élus.
Parmi eux, Jason Herbert. A 26 ans, ce Charentais cumule déjà trois jobs : conseiller prud’homal, rédacteur web pour un journal local et chargé de communication à l’intercommunalité du GrandAngoulême. Pour ce jeune “slasheur”, l’engagement était inévitable.
“Faire avancer le mouvement”
“Je travaille et je n’arrive pas à vivre dignement alors que je n’ai aucun crédit”, explique-t-il. Poussé par la cherté des loyers dans le centre ville d’Angoulême, Jason Herbert est parti vivre à 30 km de son lieu de travail. “C’était aussi une envie de fuir la bétonisation du centre, une envie de vert, je voulais respirer !”
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Résultat : il débourse environ 250 euros par mois pour son carburant. “Aucune solution alternative ne me permettrait de me rendre à mon travail”. Et ne lui parlez pas de véhicule électrique. “J’aurais adoré mais je n’en ai pas les moyens. Et je n’ai aucune envie de m’endetter”, assène-t-il.
Le mouvement des gilets jaunes est né à la suite de la décision d’augmenter les taxes sur les carburants. Le 10 octobre, un appel est lancé sur Facebook. Tout au long du mois de novembre, la contestation prend de l’ampleur sur internet. Le 17 novembre, 280.000 personnes défilent à travers la France, selon le ministère de l’Intérieur.
Alors quand les organisateurs lui proposent d’être sur la liste des candidats au porte-parolat du mouvement, il hésite un peu, avant de franchir le pas. “J’étais convaincu que j’y avais toute ma place”. Il dit qu’on est venu le chercher pour ses capacités en communication qui pouvaient aider le mouvement. “Après plusieurs jours de blocages, de blessés et même de morts, je voyais la situation s’enliser et le capital sympathie des automobilistes se réduire à néant, alors j’ai voulu aider à faire avancer les choses”, confie-t-il. “Autrement, je l’aurais regretté.”
Plus de 80 demandes de médias
A 26 ans, il ne craint pas la pression qu’implique ses nouvelles responsabilités. Jason ne s’attarde pas non plus sur la polémique qui monte sur le mode de désignation des porte-parole par une trentaine de leaders régionaux réunis en visio-conférence. Il dit s’en tenir à son rôle de porte-parole et faire simplement remonter les revendications du terrain.
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Il n’empêche, depuis lundi, jour de son élection, sa vie a “totalement changé”. “En une fraction de secondes, ma vie privée a été décortiquée dans les moindres détails. J’ai reçu des centaines de menaces”. Y compris physiques, lors d’échanges parfois musclés avec des passants dans sa ville Angoulême, où désormais tout le monde le reconnaît.
Il s’attendait à l’emballement médiatique, mais avait-il conscience de l’ampleur de la vague ? Sur son téléphone portable, il compte plus de 83 interlocuteurs différents depuis lundi 13h. “Ce sont à 99% des médias”. “Hier, j’ai commencé à 7h du matin avec BFM, j’ai terminé le soir à 23h avec RMC.” Et ce matin, il retrouvait cette même radio au micro de Jean-Jacques Bourdin qui l’a interviewé, juste avant le Premier ministre. Il dit ne plus avoir le temps de déjeuner car toutes les pauses sont dédiées aux médias.
Comme lui, ils sont huit jeunes porte-parole à avoir été élus. Le plus vieux est âgé de 33 ans. Il s’agit de Eric Drouet, chauffeur routier à Melun et l’instigateur de la manifestation du 17 novembre. Julien Terrier, 31 ans, gère en tant qu’auto-entrepreneur une société de rénovation près d’Annecy. Priscillia Ludosky, 32 ans, habitant la région parisienne est à l’origine de la pétition "pour une baisse des prix du carburant à la pompe" qui a réuni près d’un million de signatures. Mais il y a aussi Maxime Nicolle, 31 ans, intérimaire dans les Côtes-d’Armor, et Mathieu Blavier, 22 ans, étudiant dans les Bouches-du-Rhône.
La jeunesse impliquée dans le mouvement
Comment expliquer cette représentation du mouvement exclusivement par des jeunes? “C’est un mouvement qui est né et qui s’organise sur les réseaux sociaux. Même si les personnes de tous âges y sont présentes, les jeunes sont inévitablement plus actifs et plus agiles”, analyse Jason Herbert. “Les jeunes manifestent en même temps qu’ils relaient les événements sur internet”, ce qui leur donne une plus grande visibilité.
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Une analyse partagée par la sociologue et spécialiste de la culture du web Monique Dagnaud. Concernant l’engagement de la jeunesse dans le mouvement, cette directrice de recherche au CNRS identifie quelques raisons. “Globalement, les jeunes de ce mouvement habitent les petites villes ou les campagnes, et nombre d’entre eux sont auto-entrepreneurs et d’indépendants”, observe la spécialiste.
“Ces populations connaissent plus souvent la précarité économique que les jeunes actifs des grandes métropoles. Le statut auto-entrepreneur est plus une façon de se créer un emploi, à défaut de de devenir un premier de cordée en lançant une startup à succès. Le mouvement des gilets jaunes apparaît pour cette jeunesse qui se sent délaissée, et dont la mobilité repose exclusivement sur la voiture, comme un bon moyen d’exprimer leur colère”, conclut-elle.
Info Marianne
Gilets jaunes : les 8 porte-parole poursuivent finalement l'aventure
Par Alexandra Saviana
Publié le 26/11/2018 à 19:48, modifié le 27/11/2018 à 19:33
Après l'annonce, ce lundi 26 novembre, de la nomination de huit "communicants officiels" du mouvement des gilets jaunes, le profil de l'un d'entre eux, un ex-journaliste syndiqué, a posé problème. Ce mardi, les gilets jaunes nous ont rappelés pour nous dire que son cas avait été résolu.
Jason Herbert continue l'aventure !Mise à jour, mardi 27 novembre
Après réflexion, les gilets jaunes nous ont rappelés ce mardi soir pour nous indiquer que la participation de Jason Herbert à la délégation ne serait finalement pas remise en question. Plaidant un problème de communication entre les membres, l'un des huit porte-parole désignés, Maxime Nicolle, nous a assuré que le Charentais resterait bien "communicant officiel". Concernant son appartenance syndicale qui faisait tiquer lundi, comme nous vous l'expliquions dans l'article ci-dessous, le cas a été résolu en s'appuyant sur le communiqué publié par le mouvement, selon lequel "le soutien des syndicats est accepté à l'unique condition qu'il ne serve par les intérêts d'une branche d'activité qu'ils représentent, mais seulement des citoyens". "Or, poursuit Maxime Nicolle, Jason nous a expliqué qu'il n'afficherait pas ses convictions syndicales, il a donc été décidé qu'il restait". Une première médiation efficace.
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"nous avons découvert qu'il y a une personne sur les huit qui aurait apparemment caché qu'elle était syndiquée". Et de promettre : "Si c'est vérifié, la personne sera sortie de la délégation (…), elle ne pourra pas rester".
Cette personne, c'est Jason Herbert, un Charentais de 25 ans, ex-journaliste, aujourd’hui chargé de communication et… membre du Conseil national des journalistes de la CFDT-Journalistes. Difficile, pourtant, de dire que son engagement syndical était "caché" : une simple recherche sur Internet permet de trouver un article du site de la CFDT qui lui est consacré, indiquant qu'il y est "inscrit depuis le 29 mars 2017". Une recherche un peu plus approfondie nous apprend encore qu'il est devenu en début d'année l'un des plus jeunes conseillers prud'homaux de France.
Un engagement qui suffit à rendre le jeune homme suspect aux yeux de certains gilets jaunes… "On veut à tout prix préserver la neutralité du mouvement. Il n'y a que comme ça que l'on pourra garder notre crédibilité auprès de gens qui se battent tous les jours pour leur survie", plaide Maxime Nicolle. Gloups.
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par Alexandra Saviana
@alex_svn
Journaliste société
Clés : Gilets jaunes syndicats