Contribution au développement de stratégies préventives face au risque de crues éclair
par Emma Haziza
Thèse de doctorat en Science et Génie des Activités à Risque
Sous la direction de Michel Desbordes et de Sophie Sauvagnargues.
Soutenue en 2007
à Paris, ENMP , en partenariat avec Centre de recherche sur les risques et les crises (Sophia Antipolis, Alpes-Maritimes) (laboratoire) .
Le jury était composé de Bernard Chocat, Claude Gilbert, Francis Mene, Philippe Ramon, Franck Guarnieri.
mots clés Risque Décision Sécurité civile Analyse transdisciplinaire Crue éclair Risques climatiques -- Inondations -- Prise de décision -- Protection civile
Résumé Durant les mois de septembre à décembre, le pourtour méditerranéen se trouve particulièrement confronté, de par sa morphologie et ses caractéristiques météorologiques, à un type de risque particulier : la "crue éclair". L'ampleur des dernières grandes crues catastrophiques qu'ait connu cette zone (Nîmes, 1988 ; Vaison la Romaine, 1992 ; Aude, 1999 ; Gard, 2002, 2005, Hérault 2003, 2005) soulignent une vulnérabilité grandissante face à des enjeux qui ne cessent d'évoluer. Cependant, l'analyse de l'existant met en relief des perspectives d'amélioration, notamment en termes de compréhension transdisciplinaire de la dynamique de ces phénomènes extrêmes. Bâti sur une structure d'analyse spatio-temporel, le modèle de données élaboré au sein de cette thèse décompose des événements passés récents tant en termes de déroulement de l'alerte hydro-météorologique que d'un point de vue des impulsions décisionnelles (Préfets, Elus) et des réponses opérationnelles. Rapprochant dans le temps les données observées et mesurées aux prévisions réalisées et aux données "terrain" ainsi relevés, cette méta-analyse fonde ainsi ses objectifs sur des corrélations entre paramètres encore très souvent ignorés, permettant de souligner les facteurs clés de l'alerte et de dégager les paramètres aggravants de chaque crise.
L'Agence européenne de l'Environnement publie ce lundi une série de cartes auxquelles France Inter a eu accès. Elles illustrent de façon éloquente les conséquences de la crise climatique sur le territoire français d'ici à la fin du siècle. Et appellent à des actions urgentes de la part des pouvoirs publics.
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scénario plus favorable, selon lequel les pays parviendraient à respecter l'Accord de Paris sur le climat, avec une hausse des températures limitée à 2°C. L'impact sera moindre, mais néanmoins bien réel. Le long des côtes françaises, le niveau de la mer grimperait alors en moyenne entre 20 et 40 centimètres.
Des inondations plus fréquentes dans les zones littorales
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Hauts-de-France, façade atlantique, bassin méditerranéen : les zones côtières les plus exposées
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"Dans le courant de ce siècle, l'entrée du Tunnel sous la Manche, le port du Havre, le chantier naval de Saint-Nazaire, des parties entières de l'île d'Oléron, du Languedoc-Roussillon seront régulièrement sous les eaux, à tel point que les activités économiques, touristiques, ou le simple fait d’avoir des maisons ne sera plus possible", insiste Pascal Canfin, Président de la Commission environnement du Parlement européen.
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"Ces cartes montrent qu'il faut absolument arrêter la politique de l'autruche", poursuit l'ancien ministre.
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Sur la moitié sud de la France et la côte atlantique, le risque de feux de forêt augmenterait de 20 à 30 % dans le scénario d'une hausse des températures limitée à 2°C. Si celles-ci augmentent de 4°C, les risques de feux de forêt augmenteraient de plus de 40% sur la majeure partie de l'hexagone selon les les projections de l'Agence européenne de l'Environnement.
Connu / https://twitter.com/JMJancovici/status/1228336498128359424
Méconnue et d’une grande richesse écologique, la plus vaste forêt alluviale du sud-est de la France se déploie aux portes de Lyon. Reporterre vous fait visiter cet écosystème en partie insulaire qui soit son originalité aux inondations et aux crues du Rhône.
Vernaison (Rhône), reportage
Les habitants des bords de l’eau pataugent. Mardi 23 janvier à 20 h, plus de vingt départements étaient en vigilance orange pour « risque de crue génératrice de débordements importants », et cinquante en vigilance jaune. A Paris, le niveau de la Seine devrait atteindre 5,70 mètres jeudi matin, et la SNCF a d’ores et déjà annoncé l’arrêt du RER C et la fermeture de sept stations. La faute à des pluies cinq fois plus abondantes que d’habitude, qui font de ce début d’année 2018 le deuxième mois de janvier le plus pluvieux depuis 1900, selon le ministère de la Transition écologique et solidaire.
Mais les crues ne servent pas seulement à embêter les usagers de transports en commun. « Ce sont des perturbations naturelles qui permettent de maintenir des milieux pionniers en bord de rivière et évitent que la forêt n’envahisse tout, souligne Maxime Zucca, chargé de mission naturaliste à Natureparif. Différentes zones de la rivière présentent des écosystèmes différents en fonction du régime de crue : forêt alluviale quand elles sont modérées, prairies alluviales quand elles sont plus fortes. »
Chacun de ces milieux accueille un cortège d’espèces très dépendantes de ces flux et reflux d’eau douce. « Par exemple, les brochets se reproduisent dans les prairies alluviales en période de crue, là où les autres poissons ne vont pas qui pourraient dévorer leurs alevins », illustre le naturaliste.
Malheureusement, avec l’artificialisation des cours d’eau, ces écosystèmes gorgés d’eau deviennent rares et précieux. À tel point que les gestionnaires d’espaces naturels tentent de les recréer manuellement à l’aide de tractopelles. Reporterre vous emmène en balade dans une forêt alluviale naturelle exceptionnelle, près de Lyon.
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ancienne saulaie qui s’étendait auparavant sur des kilomètres avant que l’urbanisation n’ait progressivement eu raison d’elle. Ce qui caractérise une forêt alluviale, « ce ne sont pas des bois durs, comme les chênes ou les hêtres de 500 ans. Il s’agit plutôt de bois tendres, des bois d’eaux, fragiles : peuplier, saule, frêne, etc. Dès qu’il y a un coup de vent [à partir de 62 km/heure, selon l’échelle de Beaufort], les premières branches commencent à tomber, explique Clément Cognet. La production de bois mort est ainsi bien supérieure à celle d’une forêt normale ».
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« C’était la première fois en Europe qu’on redonnait vie à un fleuve »
... Une lône désigne, d’abord régionalement, un bras de fleuve qui se perd dans la terre et dont le rôle est primordial à la gestion des crues et à la biodiversité. « On a redonné vie au Rhône en 1989.
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« On va aller détruire un espace naturel riche pour faire des pépinières en pots » ... Et Vincent Gaget de conclure : « On a sauvé cet espace en 1989. En 1992, on l’a sauvé une seconde fois [d’un projet de golf]. On a créé un syndicat pour gérer un territoire qui a de l’intérêt pour le périurbain lyonnais, et pour la biodiversité en général. Aujourd’hui, on nous dit qu’on a encore besoin d’étendre le système économique...
Lire aussi : « Les inondations sont bénéfiques pour la biodiversité et contre la sécheresse » https://reporterre.net/Les-inondations-sont-benefiques-pour-la-biodiversite-et-contre-la-secheresse
Effondrement dans les Alpes, lacs asséchés, vendanges aléatoires… Cet été, les signes du changement climatique se sont répétés et multipliés en Auvergne-Rhône-Alpes, au point que sa conscience gagne la population. Malgré cela, explique notre chroniqueuse, l’exécutif régional ne change pas d’orientation.
Corinne Morel Darleux est secrétaire nationale à l’écosocialisme du Parti de gauche et conseillère régionale Auvergne - Rhône-Alpes.
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Le lien entre ces éboulements (on parle d’écroulement au-delà de 100 m3) de plus en plus fréquents et la fonte du pergélisol, qui sert de ciment aux géants de roche, est aujourd’hui avéré.
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l’assèchement spectaculaire du lac d’Annecy. Un lac alimenté par des sources de montagne qui sert de repère, tout à la fois lieu de plaisance, de baignade, repos du regard et petit écosystème entre pression foncière et préservation du littoral montagnard. Alors que le lac était placé au premier stade de vigilance pour les crues cet hiver après des pluies importantes, son niveau est aujourd’hui tombé plus bas que durant la canicule de 2003, plus bas, en fait, que ce qu’on n’a jamais vu — et c’est un effet curieux qui vous glisse dans le dos que de voir le fond du lac mis à nu… À tel point que l’usage de l’eau a été restreint et la région d’Annecy placée en situation d’alerte renforcée.
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Pour la grêle, la calamité peut monter à 80 % de pertes
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j’adorerais vous dire que, du coup, ça a provoqué des discussions enflammées sur la manière de faire face en tant que collectivité, d’aider les agriculteurs à diversifier leurs cultures et à privilégier les moins gourmandes en eau, les plus résistantes et adaptées à un climat de plus en plus mouvant. J’aimerais tant écrire que les yeux se sont grand ouverts autour de la table et que l’exécutif a soudain réalisé que financer des canons à neige précipitait les stations dans de futurs déficits abyssaux. Que la dernière salve de subventions a été immédiatement transférée vers les programmes de tourisme estival, et la politique du tout-ski dans nos montagnes remisée. J’aurais naturellement voulu vous dire que le projet de nouvelle autoroute A45 entre Lyon et Saint-Étienne a été abandonnée, le Lyon-Turin remplacé au profit d’un report immédiat des camions sur les rails de la ligne existante, les trains de l’étoile de Veynes assurés de rouler pour les décennies qui viennent, un grand programme de rénovation thermique lancé, que les crédits affectés au développement de la résilience ont été doublés, et les subventions de santé environnement rétablies.
Las. L’effet d’inertie du système et les blocages idéologiques sont plus puissants que les montagnes qui s’effondrent et que les lacs qui s’assèchent, plus puissants que le rapport du Giec et que les milliers de personnes réunies dans les marches pour le climat ou à Alternatiba. Pour l’instant.
La croyance dans la technique semble inépuisable. Et c’est ainsi que les « solutions » qui ont été discutées en commission Montagne, c’est le remplacement des anciens canons à neige par de nouveaux, moins énergivores, donc plus « verts ». Et j’ai eu beau expliquer la gabegie d’énergie grise provoquée par le fait de produire ces canons tout neufs pour remplacer les anciens, au-delà de leur consommation quand ils fonctionnent, rien n’y a fait. Autre trouvaille, l’équipement de GPS sur les engins des stations pour sonder le manteau neigeux et déterminer où il faut aller cracher la neige artificielle, au mètre cube près. Là aussi un dispositif moderne en diable, présenté tout fièrement comme une rationalisation qui permet des économies d’énergie et d’eau. Le coût en ressources de tels équipements semble purement et simplement ne pas exister. Et évidemment, tout cela ne dit pas ce qu’on fera de ces enneigeurs quand la pression sur l’eau sera trop forte : les restrictions d’eau autour du lac d’Annecy conduiront-elles à l’arrêt des canons à neige ? Et que ferons-nous quand la température sera trop élevée pour les faire fonctionner ?
Côté agriculture, même constat : au lieu de s’attaquer aux causes du dérèglement climatique, au lieu de trouver des stratégies d’adaptation, on effleure la surface en agissant à la marge sur les premiers effets, au risque parfois d’aggraver le mal. Ainsi de l’iodure d’argent utilisé pour contrer la grêle, dont on ne connaît pas le niveau de toxicité, notamment en cas d’accumulation dans les sols. Ou encore des canons anti-grêle, qui envoient des ondes de choc telles qu’elles peuvent briser les grêlons… et les oreilles des voisins, à 130 décibels — soit l’équivalent d’une sirène de pompier, alors que la limite autorisée est fixée à 65 décibels ; et à haute dose : 4.700 tirs en une année pour le seul village de Mercurol, dans la Drôme. Tout ça génère une élévation considérable du niveau de tensions entre habitants naturellement, ce qui est aussi un des risques afférents à la pénurie d’eau et aux aléas climatiques qui vont se multiplier. Ce n’était sans doute pas nécessaire d’y ajouter le bruit des canons.
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quand un autocariste m’explique que la région a envoyé balader ses arguments de véhicules moins polluants pour le transport scolaire en zone rurale pour privilégier le « mieux-disant » en matière de coût, ça choque. Il n’est pas complètement impossible qu’on soit en train d’arriver à un point de bascule : ceux qui pensent encore que le climat est un truc d’écolos bobos urbains feraient bien d’y songer.