L'Obs Politique
EXCLUSIF. En réponse à Jospin, Mélenchon évoque une « nouvelle force politique » pour 2022
Le leader de La France insoumise a choisi « l’Obs » pour répondre à l’ancien Premier ministre. Il s’explique sur son tempérament, le peuple, son mouvement, l’union de la gauche et revendique l’héritage de son histoire commune avec François Mitterrand et Lionel Jospin... dessine les contours de ce que pourrait être sa candidature à la présidentielle.
Temps de lecture 11 min
Jean-Luc Mélenchon lors de l’université d’été de La France insoumise, à Chateauneuf-sur-Isère (Drôme), le 23 août 2020. (PHILIPPE DESMAZES / AFP)
Jean-Luc Mélenchon lors de l’université d’été de La France insoumise, à Chateauneuf-sur-Isère (Drôme), le 23 août 2020. (PHILIPPE DESMAZES / AFP)
Dans son livre « Un temps troublé » (Seuil), comme dans son interview à « l’Obs », Lionel Jospin vous pose des questions. Vous avez choisi de lui répondre avec nous. Vous le connaissez depuis longtemps, vous avez été son ministre, quel regard portez-vous sur lui aujourd’hui ?
Dans le monde militant, les personnalités attentives comme lui sont rares ; encore plus dans les milieux dirigeants. Il force le respect. Je le revois entrer dans la salle où on discutait les textes des conventions nationales au Parti socialiste. Quarante personnes se tenaient là, la moitié ne disait rien, n’était là que pour que ça se sache. Lui enlevait sa veste, sortait son crayon, prenait des notes et répondait à tout le monde. Avec Lionel, la réunion prenait alors une force de dignité. Autre bon souvenir, au Congrès de Brest du PS en 1997, il dit « les 35 heures, c’est moi, le rouge/rose/vert, c’est moi. Je mérite une carte de membre d’honneur de la Gauche Socialiste », mon courant, alors que nous ne représentions à peine que 10 % des votes internes. Quel autre dirigeant a jamais eu cette classe ? Je ne me suis jamais senti en opposition avec lui, mais en divergence. Avec lui, la discussion est toujours possible. Ce ne fut pas le cas avec ses successeurs. Le dernier en date [Olivier Faure, NDLR] est de surcroît insultant.
EXCLUSIF. Lionel Jospin sort du silence
Avez-vous été surpris par le ton qu’il emploie à votre endroit ?
Il s’adressera toujours aux autres de cette façon. Il appartient à une variété ...
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L’ancien Premier ministre réussit un exploit : « insoumis », écologistes et socialistes saluent en chœur son interview dans « l’Obs ».
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En sortant de son long silence dans « l’Obs » et dans « Un temps troublé » (Seuil) en librairie ce jeudi 3 septembre, Lionel Jospin réalise l’exploit de réconcilier la gauche, toute la gauche.
La place de l’ancien Premier ministre a toujours été singulière dans cette famille. Il est le seul à avoir gouverné avec une majorité vraiment plurielle, allant des communistes aux écologistes. Il est aussi celui qui a été éliminé au premier tour de la présidentielle, victime de la division finale.
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Son analyse au scalpel de l’« infléchissement libéral » du quinquennat de François Hollande (qui ne s’est pas encore exprimé), son auscultation incisive d’Emmanuel Macron et sa volonté de tracer un chemin pour la gauche écologique, sans invectives contre les « insoumis » et les écologistes et sans brandir la centralité socialiste, se remarquent. Et permettent cette union inédite.
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Connu / https://twitter.com/DavidCormand/status/1301164900379774977
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Delphine Batho a aimé
David Cormand Tournesol Drapeau de l'Union européenne @DavidCormand · 2 sept.
Interview solide d’une très grande lucidité de Lionel Jospin. Quand la politique structure une vision des enjeux essentiels et se détache des contingences du commentaire et de l’anecdote, elle est utile et permet de tracer des perspectives.
Citer le Tweet L'Obs @lobs · 2 sept. Cercle rouge
EXCLUSIF. Lionel Jospin sort du silence.
L'ancien Premier ministre prend la parole après de longues années d'absence. Et il n'épargne ni @EmmanuelMacron, ni @fhollande, ni @JLMelenchon.
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