"Michel Desmurget, chercheur au CNRS dénonce « la fabrique du crétin digital »: « la multiplication des écrans engendre une décérébration à grande échelle » assure-t-il. Lisez son itv et supprimez les écrans de vos enfants (et les vôtres)! https://t.co/bkJkrcAIzB"
55 min - Disponible du 12/10/2019 au 17/12/2019
Prochaine diffusion le samedi 19 octobre à 23:20
Que savons-nous de notre ventre, cet organe bourré de neurones, que les chercheurs commencent à peine à explorer ? Selon cette captivante enquête scientifique, il semblerait que notre cerveau ne soit pas le seul maître à bord.
Il y a quelques années, les scientifiques ont découvert en nous l’existence d’un deuxième cerveau. Notre ventre contient en effet deux cents millions de neurones qui veillent à notre digestion et échangent des informations avec notre "tête". Les chercheurs commencent à peine à décrypter cette conversation secrète. Ils se sont aperçus par exemple que notre cerveau entérique, celui du ventre, produisait 95 % de la sérotonine, un neurotransmetteur qui participe à la gestion de nos émotions. On savait que ce que l'on ressentait pouvait agir sur notre système digestif. On découvre que l'inverse est vrai aussi : notre deuxième cerveau joue avec nos émotions.
Espoirs thérapeutiques
Certaines découvertes ouvrent aujourd’hui d’immenses espoirs thérapeutiques. Des maladies neurodégénératives, comme Parkinson, pourraient trouver leur origine dans notre ventre. Elles commenceraient par s’attaquer aux neurones de notre intestin, hypothèse qui, si elle est vérifiée, débouchera peut-être sur un dépistage plus précoce. Plus étonnant encore, notre abdomen abrite une colonie spectaculaire de cent mille milliards de bactéries dont l’activité influence notre personnalité et nos choix, nous rend timides ou, au contraire, téméraires. Des États-Unis à la Chine en passant par la France, ce documentaire, nourri d'interviews et d'infographies éclairantes, offre une synthèse des recherches les plus récentes menées sur notre deuxième et intrigant cerveau.
Réalisation : Cécile Denjean - Pays : France - Année : 2013
Mots-clés : cerveau école éducation Enseignement neuropédagogie neurosciences
Alors que les enseignants reprennent la classe vendredi prochain, entretien filmé avec Michel Blay, coauteur de Neuropédagogie. Le cerveau au centre de l’école (Tschann, 2019). Il critique une vision de l’apprentissage qui le réduit à un entraînement individuel du cerveau, négligeant le poids de l’Histoire, des échanges et des interactions entre élèves.
C’est un des mantras de l’action de Jean-Michel Blanquer au ministère de l’éducation nationale : rendre la pédagogie plus scientifique en l’appuyant sur les travaux des neurosciences. Le Conseil scientifique de l’Éducation nationale, installé le 10 janvier 2018, est ainsi présidé par le neurobiologiste Stanislas Dehaene, professeur au Collège de France.
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ces prétentions typiques du nouvel impérialisme neuronal sont bien exagérées, observe le philosophe des sciences Michel Blay, coauteur avec le sociologue Christian Laval de Neuropédagogie. Le cerveau au centre de l’école (Tschann, 2019). Au mieux, les neurosciences n’ont fait que confirmer ce que savaient déjà les pédagogues. Surtout, elles sont porteuses d’une vision très idéologique de l’apprentissage, conçu comme un entraînement individuel du cerveau, et passant outre les échanges et interactions entre élèves.
#Technologie #Société
Il y a dix ans, en 2007, Maryanne Wolf, chercheuse en neurosciences cognitives, dressait avec Proust et le Calamar, traduit en 13 langues dont le français en 2015, un premier constat : les nouvelles technologies ont profondément modifié notre façon de lire, et par conséquent, celle dont nous pensons. Dix ans plus tard, la directrice du Center for Dyslexia, Diverse Learners, and Social Justice de l'université UCLA s’attaque au futur de nos cerveaux-lecteurs, avec une préoccupation non dénuée d’inquiétude, au coeur de son nouveau livre Reader, come home : the reading brain in a digital world (Harpers Collins, août 2018) : comment préserver la pensée critique, l’empathie et la réflexion, alors que nos cerveaux sont de moins en moins entraînés à la « lecture profonde », c'est à dire ralentie, entière, éloignée des distractions numériques, et que bon nombre d’entre nous assurent avoir des difficultés à « lire comme avant » ? À la suite d'une tribune parue fin août dans le Guardian, nous l’avons contactée, pour évoquer ce sujet qui divise les chercheurs depuis des années, puisque les deux supports, print et digital, stimulent différemment notre intelligence. Maryanne Wolf appelle de son côté à ne pas les opposer, et plaide pour une éducation qui sache alterner les bienfaits des deux pour nos cerveaux.
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« Si l’espèce humaine commence à être de moins en moins empathique, de moins en moins analytique, nous serons gouvernés par des démagogues »
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« La lecture profonde est centrale : tout ce qui sert à l'analyse critique en est issu »
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« Beaucoup de gens parlent de leur difficulté à se plonger dans une lecture : si vous lisez 12 heures par jour sur écran, vous n'arrivez plus à lire de "l’ancienne manière" ».
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« L’accent doit être mis sur la préservation et le développement des capacités que nous développons sur chaque médium »
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Image à la Une : Ron Searcey / UCLA
#Santé #Société
Aujourd’hui, en stimulant certaines zones du cerveau, nous sommes capables de traiter des pathologies comme la maladie de Parkinson. Mais les avancées spectaculaires des neurosciences et des neurotechnologies mettent en péril nos mémoires, et nos souvenirs, qui pourraient d’ici quelques années être la cible de cyberattaques. Ces conclusions sont celles de Laurie Pycroft, chercheur en neurochirurgie à l’université d’Oxford, et d'une équipe d'experts en cybersécurité du Kaspersky Lab ayant travaillé avec lui sur un rapport intitulé « Le marché de la mémoire : dans le futur, les cybermenaces cibleront votre passé ». À les entendre, d’ici dix ans, les premiers implants permettant de booster nos mémoires seront commercialisés. Et d’ici une vingtaine d’années, la technologie sera assez avancée pour qu’une « grande emprise sur les mémoires » soit possible. Nous avons contacté Laurie Pycroft pour faire le point sur les risques à moyen et plus long terme, quelque part entre dystopie à la Black Mirror et projets fous façon Elon Musk.
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« Les dispositifs utilisés comme interfaces avec le cerveau sont aujourd'hui assez simples. Mais ils vont devenir beaucoup plus complexes »
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« Le réseau hospitalier est déjà dramatiquement peu sécurisé »
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« Ce qui est montré dans "Black Mirror" sera probablement faisable dans un futur proche »
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« Un attaquant pourrait infecter leurs implants avec des logiciels malveillants qui les feraient se sentir motivés à l’écoute d’un certain son ou à la vue d'une personne en particulier »
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« Les interfaces cerveau-machine, sous une forme ou une autre, sont presque inévitables »
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