france-5 Magazines 1 h 5 min Français tous publics Vidéo sous-titré -
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé
diffusé le 04/04/23 à 17h44 Disponible jusqu'au 04/05/23
Transports, santé, éducation, sécurité, téléphonie, Internet… Alors que l’intelligence artificielle s’impose de plus en plus dans nos vies, des centaines d’experts mondiaux et patrons de la tech appellent à une pause dans son développement, évoquant "des risques majeurs pour l’humanité".
Dans une pétition parue sur le site futureoflife.org la semaine dernière, ils réclament un moratoire jusqu’à la mise en place de systèmes de sécurité, dont notamment de nouvelles autorités réglementaires, la surveillance des systèmes d’IA, des techniques pour aider à distinguer le réel de l’artificiel et des institutions capables de gérer les "perturbations économiques et politiques dramatiques (en particulier pour la démocratie) que l’IA provoquera".
Cette pétition réunit le cofondateur d’Apple, de nombreux universitaires, des ingénieurs de Microsoft et Elon Musk, propriétaire de Twitter et fondateur de SpaceX et de Tesla. Également signataire, Yoshua Bengio, pionnier canadien de l’IA, a exprimé ses inquiétudes, lors d’une conférence de presse à Montréal : "Je ne pense pas que la société est prête à faire face à cette puissance-là, au potentiel de manipulation par exemple des populations qui pourrait mettre en danger les démocraties". "Il faut donc prendre le temps de ralentir cette course commerciale qui est en route", a-t-il ajouté, appelant à discuter de ces enjeux au niveau mondial, "comme nous l’avons fait pour l’énergie et les armes nucléaires".
Mais de quoi parle-t-on ? Le secteur de la tech traverse une révolution profonde, avec l'avènement de nouvelles formes d'intelligence artificielle. Mais en quelques mois, la vague de l'IA dite "générative", emmenée par ChatGPT (texte) et par Midjourney (image) a fait vaciller bien des certitudes, tant par exemple les images produites par les IA ont atteint un niveau de réalisme sans précédent. Ainsi on a pu voir ces dernières semaines sur les réseaux sociaux des images d’Emmanuel Macron en train de ramasser des déchets, le pape François emmitouflé dans une longue doudoune blanche façon rappeur américain, Barack Obama et Angela Merkel bâtir des châteaux de sable... Dans ce boom de l’IA, les deepfakes, cette technologie permettant de plaquer, le visage d’une personne sur celui d’une autre déjà présente dans une vidéo, sont également de la partie.
Dans ce contexte, le Commissaire européen Thierry Breton qui prépare actuellement la règlementation européenne sur l’intelligence artificielle (Artificial Intelligence Act) a déclaré que celle-ci devrait inclure une réponse aux préoccupations concernant les risques liés à ChatGPT. "Les solutions d'IA peuvent offrir de grandes opportunités aux entreprises et aux citoyens, mais peuvent aussi présenter des risques. Les gens devraient être informés qu'ils ont affaire à un chatbot et non à un être humain. La transparence est également importante au regard du risque de partialité et de fausses informations", a-t-il expliqué.
Alors face à la révolution technologique en cours, sommes-nous prêts ? Quels sont les risques ou les opportunités pour nos démocraties et nos économies ? L'Intelligence artificielle (IA) est déjà bien présente dans nos vies sans que nous nous en doutions. Où s’applique-t-elle ? Quels sont les domaines où tout pourrait changer ? Enfin alors que selon l’INSEE l’illectronisme, l’incapacité à utiliser des appareils numériques, touchait 17 % de la population en 2019. Comment lutter contre la fracture numérique ?
Nos experts :
- Philippe Dessertine, directeur de l’Institut de Haute Finance
- Gaspard Koenig, philosophe, auteur de "La fin de l’individu : voyage d’un philosophe au pays de l’intelligence artificielle"
- Laurence Devillers, professeur en intelligence artificielle : Université La Sorbonne, experte en interaction humain / machine, auteur de "Les robots "émotionnels"
- Nicolas Berrod, journaliste au service futurs "Le parisien" "Aujourd’hui en France"
Tr.: ... réseaux de neurones pour l'apprentissage profond ...
...
Pourquoi un site web basse technologie ?
On nous avait dit qu’Internet permettrait de « dématérialiser » la société et réduire la consommation d’énergie. Contrairement à cette projection, Internet est en fait lui-même devenu un gros consommateur d’énergie de plus en plus vorace. Selon les dernières estimations, le réseau tout entier représente 10 % de la consommation mondiale d’électricité et la quantité de données échangées double tous les deux ans.
https://www.bcg.com/publications/2012/energy-environment-technology-industries-smarter-2020-role-ict-driving-sustainable-future.aspx
https://www.lowtechmagazine.com/2015/10/can-the-internet-run-on-renewable-energy.html
Pour éviter les conséquences négatives d’une consommation énergivore, les énergies renouvelables seraient un moyen de diminuer les émissions des centres de données. Par exemple, le rapport annuel ClickClean de Greenpeace classe les grandes entreprises liées à Internet en fonction de leur consommation d’énergies renouvelables http://www.greenpeace.org/usa/global-warming/click-clean/.
...
Des sites web qui enflent toujours davantage
Tout d’abord, le contenu consomme de plus en plus de ressources. Cela a beaucoup à voir avec l’importance croissante de la vidéo, mais une tendance similaire peut s’observer sur les sites web.
...
l’on n’a pas conçu le site internet pour être rapide, mais pour une basse consommation d’énergie
...
Ci-dessous sont détaillées plusieurs des décisions de conception que nous avons faites pour réduire la consommation d’énergie. Des informations plus techniques sont données sur une page distincte. Nous avons aussi libéré le code source pour la conception de notre site internet.
https://homebrewserver.club/low-tech-website-howto.html#software
https://github.com/lowtechmag/solar
Site statique
... généré une fois pour toutes et existe comme un simple ensemble de documents sur le disque dur du serveur. Il est toujours là, et pas seulement quand quelqu’un visite la page. Les sites internet statiques sont donc basés sur le stockage de fichiers quand les sites dynamiques dépendent de calculs récurrents. En conséquence, un site statique nécessite moins de puissance de calcul, donc moins d’énergie.
...
Bien qu’un serveur avec un site statique puisse toujours être piraté, il y a significativement moins d’attaques possibles et les dommages peuvent être plus facilement réparés.
...
choisi d’appliquer une ancienne technique de compression d’image appelée « diffusion d’erreur ». Le nombre de couleurs d’une image, combiné avec son format de fichier et sa résolution, détermine la taille de cette image. Ainsi, plutôt que d’utiliser des images en couleurs à haute résolution, nous avons choisi de convertir toutes les images en noir et blanc, avec quatre niveaux de gris intermédiaires.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Diffusion_d%27erreur
Police de caractère par défaut / Pas de logo
...
Au lieu d’un logo dessiné, qui nécessiterait la production et la distribution d’image et de polices personnalisées, la nouvelle identité de Low-Tech Magazine consiste en une unique astuce typographique : utiliser une flèche vers la gauche à la place du trait d’union dans le nom du blog : LOW←TECH MAGAZINE.
Pas de pistage par un tiers, pas de services de publicité, pas de cookies
...
Avec un serveur auto-hébergé, nous pouvons obtenir et visualiser ces mesures de données avec la même machine : tout serveur génère un journal de ce qui se passe sur l’ordinateur. Ces rapports (anonymes) ne sont vus que par nous et ne sont pas utilisés pour profiler les visiteurs.
...
À quelle fréquence le site web sera-t-il hors-ligne ?
...
Le serveur web est maintenant alimenté par un nouveau panneau solaire de 50 Wc et une batterie plomb-acide (12V 7Ah) qui a déjà deux ans
...
Le serveur web consomme entre 1 et 2,5 watts d’énergie (selon le nombre de visiteurs), ce qui signifie qu’il consomme entre 24 et 60 Wh d’électricité par jour. Dans des conditions optimales, nous devrions donc disposer de suffisamment d’énergie pour faire fonctionner le serveur web 24 heures sur 24. La production excédentaire d’énergie peut être utilisée pour des applications domestiques.
https://www.lowtechmagazine.com/2016/05/how-to-go-off-grid-in-your-apartment.html
...
Quelle est la période optimale pour parcourir le site ?
L’accessibilité à ce site internet dépend de la météo à Barcelone en Espagne ... Un indicateur de batterie donne une information cruciale parce qu’il peut indiquer au visiteur que le site internet va bientôt être en panne d’énergie ... d’autres informations concernant le serveur du site web sont affichées grâce à un tableau de bord des statistiques. Celui-ci inclut des informations contextuelles sur la localisation du serveur : heure, situation du ciel, prévisions météorologiques, et le temps écoulé depuis la dernière fois où le serveur s’est éteint à cause d’un manque d’électricité.
Matériel & Logiciel
... article plus détaillé d’un point de vue technique : Comment faire un site web basse technologie : logiciels et matériel.
https://homebrewserver.club/low-tech-website-howto.html
SERVEUR : Ce site web fonctionne sur un ordinateur Olimex A20
https://homebrewserver.club/low-tech-website-howto.html#configuring-the-webserver
...
SOFTWARE DU SERVEUR : le serveur web tourne sur Armbian Stretch, un système d’exploitation Debian construit sur un noyau SUNXI
...
LOGICIEL DE DESIGN : le site est construit avec Pelican, un générateur de sites web statiques. Nous avons publié le code source de « solar », le thème que nous avons développé.
...
CONNEXION INTERNET. Le serveur est connecté via une connexion Internet fibre 100 MBps
https://homebrewserver.club/low-tech-website-howto.html#network
...
39 minutes
Directrice de recherche à l'Institut national d'études démographiques, Emmanuelle Cambois travaille sur les inégalités liées au vieillissement. Pour cette dernière estivale de "Chacun sa route", elle répond aux questions d'Elodie Font sur les enjeux démographiques, les conséquences sanitaires et générationnelles.
Des recherches démographiques sur la vieillesse
Emmanuelle Cambois est directrice de recherche à l'Institut national d'études démographiques (INED) et responsable de l'unité de recherche "Mortalité, santé, épidémiologie" qu'elle a dirigée de 2009 à 2013.
Elle est par ailleurs directrice de l'Institut de la Longévité, des Vieillesses et du Vieillissement depuis 2018 afin de poursuivre entre autres ses études concernant la mesure de l'état de santé des populations ou encore les inégalités socio-économiques et de genres liées au phénomène de vieillissement.
C'est notamment sur ce dernier axe qu'elle concentre un intérêt tout particulier, au croisement des interactions entre santé, parcours professionnel et genre.
Des papys et mamies-boomers dans la société
La presse a mis en valeur depuis quelques temps l'expression de "papy-boom" qui reflète l'état démographique de la France et de bien d'autres pays européens. On constate en effet un vieillissement général de la population qui est dû à deux facteurs principaux :
- L'allongement de l'espérance de vie et
- La diminution relative de la part des jeunes dans la population.
Ce double-mouvement renverse alors la pyramide des âges établie : un dynamisme inverse qui tend à avoir en somme peu de jeunes personnes pour globalement plus d'individus âgés au sein de la population.
Les papys et mamies-boomers à la tête de cette pyramide résultent de diverses générations de babys-boomers qui sont intervenues au fil des décennies après la Seconde Guerre mondiale jusqu'aux années 1970.
Diverses générations donc, avec des entrées différées dans l'âge de la vieillesse et de la retraite et avec des enjeux multiples en fonction des origines socio-économiques ayant ainsi des répercussions sur les parcours de santé.
Si des profils ont connu des parcours de vie favorables à une bonne santé lors de l'entrée en vieillesse, il n'en demeure pas moins que certaines catégories de la population plus sujettes aux inégalités voient diminuer leur espérance de vie en fonction des troubles physiques et psychiques.
Des troubles qui renforcent par ailleurs les inégalités de genre
Si les femmes ont tendance à vivre plus longtemps que les hommes dans les chiffres avec moins de pratiques à risques qui les exposent à des maladies létales, elles sont toutefois touchées majoritairement par des maladies invalidantes en raison de l'environnement sociétal...
Il en va alors de la politique publique et sanitaire d'accompagner les individu.e.s de manière égale dans les différentes étapes de leur vie pour leur assurer une entrée pérenne et sereine dans les âges de vieillesse.
Enfin, Emmanuelle Cambois soulève les nombreux enjeux intergénérationnels. Avec le rallongement de l'espérance de vie, plusieurs générations se côtoient dans les familles et les espaces, avec une multiplicité de points de vue sur la société. Des générations à ne pas essentialiser sous le dénomination de "jeunes" et de "personnes âgées" tant elles sont hétérogènes.
Et vous, quel regard portez-vous sur le vieillissement ?
N'hésitez pas à poser toutes vos questions à notre invitée Emmanuelle Cambois et à nous faire part de vos témoignages : quels rapports entretenez-vous concernant la vieillesse ? quelles conséquences votre parcours socio-professionnel et familial a-t-il eu sur votre entrée en retraite ? comment interagissez-vous avec les générations plus jeunes ?
Pour participer
Réagissez, commentez et posez vos questions sur les réseaux sociaux, la page Facebook de l'émission, Twitter, et au 01 45 24 7000, nos invités répondent en direct à vos interrogations.
->Envoyez-nous via les réseaux sociaux et par mail vos questions et vos réactions.
Chronique de Camille Dufétel pour "L'Info Durable" au cours de l'émission