La distance sociale. Voilà ce qui restera de la crise au lendemain de la crise. La distance qui devient distanciation, suffixe qui marque l'action, l'action de prendre ses distances, de les garder, d'en prendre soin de ces distances, puisqu'elles seules semblent prendre soin de nous.
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Le dernier (kilomètre) sera le premier (mètre).
Du dernier kilomètre de livraison au premier mètre de distanciation sociale, ce qui frappe aujourd'hui, à l'estomac, c'est que ce sont peu ou prou les mêmes acteurs techno-industriels qui sont à la fois prescripteurs, utilisateurs, concepteurs et fournisseurs de ces technologies de contrôle des corps en mouvement, de contrôle des sociabilités.
Et comme pour le dernier kilomètre, la question que pose la surveillance et le contrôle du premier mètre est celle de l'annihilation de toute possibilité de déviance, celle de la normalisation du contrôle, et celle de l'asservissement à la trace déjà laissée.
Du premier mètre au dernier kilomètre, une automatisation de la surveillance. Qui comme toutes les autres est également et d'abord l'automatisation de la surveillance des inégalités. Une surveillance, une mise à leur place, un contrôle des déplacements qui touche en priorité les plus pauvres, les plus exposés, les plus démunis, les plus asservis ; nous en faisons déjà l'observation quotidienne.
"La crise sanitaire ne fait qu’aggraver les inégalités et les violations des droits des personnes les plus vulnérables."
Comme le rappelait Cécile Coudriou, présidente d’Amnesty international France, au journal Le Monde. Et la revoilà, la boucle de rétroaction de l'injustice que pointe Virginia Eubanks
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Membres du Conseil scientifique associés à cet avis :
Jean-François Delfraissy, Président - Laetitia Atlani-Duault, Anthropologue - Daniel Benamouzig, Sociologue
Lila Bouadma, Réanimatrice - Jean-Laurent Casanova, Immunologie/Pédiatrie - Simon Cauchemez, Modélisateur - Franck Chauvin, Haut Conseil de la Santé Publique - Pierre Louis Druais, Médecine de Ville
Arnaud Fontanet, Epidémiologiste - Marie-Aleth Grard, Milieu associatif - Aymeril Hoang, Spécialiste du numérique - Bruno Lina, Virologue - Denis Malvy, Infectiologue - Yazdan Yazdanpanah, Infectiologue - Correspondant Santé Publique France : Jean-Claude Desenclos
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Grâce au confinement, le taux de transmission de SARS-CoV-2 dans la population française a été réduit d’au moins 70%. Cette réduction extrêmement importante de la transmission a permis de casser la dynamique d’expansion de SARS-CoV-2. Elle doit être maintenue dans la durée pour pouvoir largement résorber les admissions en réanimation pour COVID-19 et plus généralement, le nombre de cas de COVID-19 sur le territoire national.
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3 instruments :
- distanciation sociale
- protections matérielles
- immunisation
Connu / https://twitter.com/OlivierSchneid/status/1254348963001630720
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Olivier Schneid @OlivierSchneid
Passionnant avis du 16 avril du Conseil scientifique qui, outre de "proposer de maintenir crèches, écoles, collèges, lycées et universités fermés jusqu’au mois de septembre", décrit les enjeux du déconfinement
Flèche vers le bas 11:57 AM · 26 avr. 2020·Twitter Web App 3 Retweets 5 J'aime
Olivier Schneid @OlivierSchneid · 26 avr.
"Le confinement pratiqué depuis le 17 mars a permis de réduire la transmission du virus de 84%, avec un nombre de reproduction estimé à 0,5 pendant le confinement, alors qu’il était de 3,3 avant l’initiation du confinement", précise-t-il.
Olivier Schneid @OlivierSchneid ·26 avr.
En cas de non-respect de règles très strictes, qu'il détaille, "La résurgence de l’épidémie après le confinement reste possible. Dans pareil cas, un nouveau confinement ne pourra être exclu", avertit-il.
Olivier Schneid @OlivierSchneid · 26 avr.
Concernant les populations de moins de 25 ans, public à propos duquel on a pu lire tout et son contraire, voici le passage in extenso :
Olivier Schneid @OlivierSchneid 26 avr.
"En l’état actuel des connaissances, le risque de formes graves est faible. Le risque de contagiosité individuelle chez les jeunes enfants est incertain, mais parait faible. A l’inverse, le risque de transmission est important dans les lieux de regroupement massif...
Olivier Schneid @OlivierSchneid · 26 avr.
que sont les #écoles et les universités, avec des mesures barrières particulièrement difficiles à mettre en œuvre chez les plus jeunes. En conséquence, le Conseil scientifique propose de maintenir crèches, écoles, collèges, lycées et les universités fermés jusqu’en septembre."
Olivier Schneid @OlivierSchneid · 26 avr.
"Le Conseil scientifique prend acte de la décision #politique prenant en compte les enjeux #sanitaires, mais aussi #sociétaux et #économiques, de réouverture progressive et prudente des crèches, écoles, collèges et lycées", poursuit-il.
Olivier Schneid @OlivierSchneid · 26 avr.
En cas de réouverture dès maintenant, il insiste sur la mise en conformité des sanitaires dans les écoles et à disposition de solutions hydro-alcooliques, agencement des salles permettant le respect des distances interindividuelles, etc.
Olivier Schneid @OlivierSchneid · 26 avr.
ainsi que sur le nécessaire respect des mesures barrières, ""de façon raisonnable et individualisée" au domicile des enfants "pour éviter le risque de contagion dans le cadre du foyer familial".
Cleo @CleoSchweyer · 26 avr.
Compte tenu de ce que j'y ai lu, je suis plus décidée que jamais à garder mes enfants à la maison
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Traduit en fr / https://www.facebook.com/notes/jean-marc-jancovici/les-%C3%A9conomies-ne-pourront-pas-se-redresser-apr%C3%A8s-les-arr%C3%AAts-de-production/10157466062803191/
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Les économies ne pourront pas se redresser après les arrêts de production / Jean-Marc Jancovici·Mercredi 1 avril 2020·Temps de lecture estimé : 18 minutes Public
Article de Gail Tverberg publié sur son blog Our Finite World le 31 Mars 2020
Les citoyens semblent réclamer des fermetures pour empêcher la propagation de COVID-19. Il existe cependant une difficulté majeure. Une fois qu'une économie a été fermée, il est extrêmement difficile pour elle de revenir au niveau qu'elle avait atteint auparavant. En fait, plus l'arrêt dure longtemps, plus le problème risque d'être critique. La Chine peut fermer son économie pendant deux semaines au cours du Nouvel An chinois, chaque année, sans trop de dommages. Mais, si l'arrêt est plus long et plus étendu, des effets néfastes sont probables.
L'une des principales raisons pour lesquelles les économies du monde entier auront du mal à redémarrer est que l'économie mondiale était en très mauvaise posture avant le choc du COVID-19 ; la fermeture de pans entiers de l'économie pendant un certain temps entraîne un nombre encore plus important de personnes à bas salaires ou sans emploi. Il sera très difficile et très long de remplacer les entreprises en faillite qui ont fourni ces emplois. ... Les règles de distanciation sociale ont un impact beaucoup plus négatif sur l'économie d'aujourd'hui que sur celle d'il y a 100 ans. ... Les fausses informations (en réalité de la propagande) publiées par la Chine tendaient à renforcer l'attente que les fermetures pourraient vraiment être utiles. Mais si l'on regarde la situation réelle, les travailleurs chinois se retrouvent nouvellement licenciés alors qu'ils tentent de retourner au travail. Cela entraîne des protestations dans la région de Hubei. ... Un problème très grave est le fait que les prix de nombreux produits de base (dont le pétrole, le cuivre et le lithium) vont tomber bien trop bas pour les producteurs, ce qui entraînera une rupture des approvisionnements. On peut s'attendre à ce que des chaînes d'approvisionnement brisées entraînent la perte de nombreux produits auparavant disponibles. En fin de compte, l'économie mondiale pourrait s'effondrer.
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Atteindre les limites des ressources est parfois décrit comme "La population a dépassé la capacité de charge de la terre". Le groupe de personnes vivant dans la région ne pouvait pas cultiver suffisamment de nourriture et de bois de chauffage en utilisant les ressources disponibles à l'époque (telles que les terres arables, l'énergie du soleil, les animaux de trait et la technologie de l'époque) pour leur population croissante.
Les effondrements ont été étudiés par de nombreux chercheurs. Dans leur livre Secular Cycles, Peter Turchin et Sergey Nefedov analysent huit économies agricoles qui se sont effondrées.
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Les économies ont tendance à croître pendant de nombreuses années avant que la population ne devienne suffisamment élevée pour que la capacité de charge des terres qu'elles occupent soit approchée. Une fois la capacité de charge atteinte, elles entrent dans une phase de stagflation, au cours de laquelle la croissance de la population et du PIB ralentit. La dette croissante devient un problème, tout comme les disparités de salaires et de richesses.
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le cycle économique actuel a commencé avec l'utilisation des combustibles fossiles dans les années 1800. L'économie mondiale a connu une période de stagflation dans les années 1970, lorsque l'approvisionnement en pétrole a été limité pour la première fois. La Grande Récession de 2008-2009 semble marquer le début de la période de crise dans le cycle actuel. Si j'ai raison dans cette évaluation, l'économie mondiale est dans la période où nous devrions nous attendre à ce que des crises, telles que des pandémies ou des guerres, se produisent.
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La plupart des économistes n'ont pas compris que les économies sont, en termes physiques, des structures dissipatives. Il s'agit de systèmes auto-organisés qui se développent, du moins pendant un certain temps. Les ouragans (alimentés par l'énergie de l'eau chaude) et les écosystèmes (alimentés par la lumière du soleil) sont d'autres exemples de structures dissipatives. Les êtres humains sont également des structures dissipatives ; nous sommes alimentés par le contenu énergétique des aliments. Les économies ont besoin d'énergie pour tous les processus que nous associons à la génération du PIB, tels que le raffinage des métaux et le transport des marchandises. L'électricité est une forme d'énergie.
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La croissance de la consommation d'énergie est en corrélation avec la croissance de l'économie mondiale
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Les fermetures ont temporairement réduit les protestations, mais elles ne règlent certainement pas les situations sous-jacentes. Au contraire, les fermetures augmentent le nombre de personnes ayant des salaires très bas ou aucun revenu. Les fermetures réduisent également la quantité totale de biens et de services disponibles à l'achat, quel que soit le montant ajouté au système. De nombreuses personnes finiront par s'appauvrir réellement.
Dès que les fermetures prendront fin, il sera évident que l'économie mondiale est en plus mauvais état qu'elle ne l'était avant la fermeture. Plus les fermetures dureront, plus l'économie mondiale sera en mauvais état. Ainsi, lorsque les entreprises redémarreront, nous pouvons nous attendre à encore plus de protestations et à des politiques de division. Certains gouvernements peuvent être renversés ou s'effondrer sans être poussés. Je crains que l'économie mondiale ne s'effondre encore davantage.
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Ndlr : approche "business as usual" sans UN MOT sur l'URGENCE CLIMATIQUE :-(
Fait mesurer le défi que nous avons devant nous pour PLPDLA...
Le but de ce billet (un peu inhabituel) est d’illustrer de façon simple l’incroyable efficacité potentielle des mesures de distanciation sociale (limiter les rencontres, hygiène, télétravail, fermeture des écoles…) lorsque l’on est face à une épidémie qui vire à la pandémie.
Une épidémie est une réaction en chaîne, et cela change tout sur l’impact potentiel de mesures de ce type, par rapport à d’autres sources de danger.
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3 populations : les sains, les infectés, et les remis (ceux qui ont eu le virus et ont guéri). Et on va modéliser deux phénomènes simples :
Les gens infectés vont infecter les gens sains.
Les gens infectés vont progressivement guérir.
Pour cela, on a besoin de 3 paramètres :
La durée D de la maladie, pendant laquelle on est contagieux.
Le nombre moyen C de contacts que l’on a chaque jour avec d’autres gens.
La probabilité P qu’un contact entre un infecté et un sain conduise à une transmission du virus.
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Le nombre total de personne qu’il contaminera sera donc le produit de ces trois termes, que l’on note traditionnellement R0
R_0 = C x P x D : On appelle ce paramètre le taux de reproduction
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Il y a un effet de seuil monstrueux. Pour éteindre une épidémie de façon « naturelle », il faut que le R0 soit sous le seuil fatidique de 1. Alors combien vaut le R0 dans le cas du Covid-19 ? On n’en sait rien exactement. Probablement entre 2 et 4.
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Téléchargez le modèle-jouet : http://www.science-etonnante.com/EpidemioSIR.xlsx
Edit du 13/03/2020 : Pas mal de gens ont fait des petites applis qui illustrent le modèle de façon interactive :
https://jflorian.shinyapps.io/SIRmodel/
Ndlr : selon [appel en commu] : Pas mal de doutes sur cet article (pseudo-scientifique) autour du concept de distanciation sociale. critique : https://www.franceculture.fr/emissions/radiographies-du-coronavirus-la-chronique/radiographies-du-coronavirus-du-lundi-16-mars-2020
- Distance spatiale / Proximité sociale ? + inversement