47,1 k abonnés - 108+ - 1 516 vues - 40 commentaires #LaMidinale
En cette rentrée des classes, Laurence De Cock, enseignante et autrice de "Une journée fasciste, Célestin et Elise Freinet, pédagogues et militants" aux éditions Agone, est l'invitée de #LaMidinale.
Tr: ... à 11:59 ça ne fait pas disparaître la question sociale, ça la met au coeur du projet de l'école. C'est-à-dire que l'école devient un instrument de remédiation - parmi d'autres, elle ne peut pas faire tout toute seule - à la question des injustices sociale. Et ça se travaille aussi d'un point de vue pédagogique. Donc la question des classes sociales ne disparaît pas. Elle est travaillée pédagogiquement. À des fins critiques pour qu'idéalement, les élèves sortent de l'école en se disant "cette injustice sociale, on n'en veut plus. Et je ne veux pas être celui qui participe à la produire". ... les pédagogies alternatives, en soi, ça ne veut rien dire. ... détournées par les entreprises, par le gouvernement lui-même qui au moment de la bascule néolibérale : "si on peut utiliser les pédagogies alternatives comme un moyen de ne pas mettre des moyens dans l'école, tant mieux. Macron favorise ces alternatives, l'innovation pédagogique, un espèce de mantra qui est la condition pour toucher des moyens. Donc tout ça ne veut pas dire grand chose ... Ce qui m'intéresse, ce sont les pédagogies qui sont émancipatrices, qui ont à coeur de travailler à l'abolition des dominations, la fin des injustices sociales. Elles assument que l'école soit à la fois un lieu dans lequel on travaille, ya contraintes, savoirs car ils émancipent. Mais ya aussi un travail sur les valeurs, sur la coopération, sur les manières de faire. Et toutes les pédagogies ne font pas ça. Je défends celle de FRESNET, mais yen a d'autres. Montesori n'est pas inintéressant par ailleurs, mais a une approche plus individualiste des apprentissages. Et Steiner est sectaire. Ça n'a aucun sens de rapprocher ces trois là. On oublie "ALTERNATIVES". En revanche, on se forme sur les différents pédagogues et puis il faut que ça devienne un support de formation des enseignants car la plupart des enseignants n'en ont jamais entendu parler.
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La droite s'est emparée des savoirs, des valeurs. /Abaya république, laïcité ...
Pour la gauche, l'important sont les savoirs critiques qui donnent à penser, qui ne se présentent pas comme toujours déjà là, à prendre ou à laisser. Des supports de réflexion. Comment on en est arrivé là en maths, en histoire, qui, comment, pourquoi ? ... des mises en doutes ... un rapport critique ... chantier énorme : réécriture du référentiel, du curriculum, qui reformule ces savoirs, ces contenus d'enseignement dans ces termes là. Donc il faut montrer que le savoir est l'aboutissement d'un processus de construction de savoirs. Sur la question de valeurs, c'est la même chose. Une valeur ne s'assène pas. Ça n'est pas un catéchisme républicain. Une valeur s'éprouve, se met en pratique.Ya des normes, des interdits ... connaissances, mise à l'épreuve des connaissances ...
/gauche : ... FSU ... Syndicats ... l'école doit répondre à deux questions fondamentales : 1- qu'est-ce qu'on apprend ? 2- comment on l'apprend ... sinon on est à côté de la plaque ... / union de la gauche centrée sur l'école ... c'est pas encore tout à fait le cas
/Sophie BINET /école privée ... les révolutionnaires ont tranché pour rendre l'école publique désirable. C'est ma position ... On ne convainc pas les gens par l'interdiction ... Les responsables politiques doivent à tout prix mettre le paque sur les conditions de l'école publique. Et ça passe notamment - c'est dans le programme de plusieurs partis politiques pendant les présidentielles - par une révision totale des subventions publiques. ... pas d'argent public pour les écoles privées ... c'est pas liberticide, ya un état éducateur. C'est la position que je défends ... On sait que c'est un sujet ultra-sensible ... la gauche doit avoir du courage politique. Et surtout le remettre dans le débat public comme un possible. Ça peut passer par un conditionnement des subventions aux écoles privées via la mixité sociale ...
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J’étais jeudi dernier à l’usine Eurostamp, qui a vu ses factures d’électricité multipliées par dix, vendredi avec les pompiers et les gendarmes à Flixecourt, samedi matin avec un livreur du Courrier qui se fait virer en fin d’année, ce lundi avec les employés du textile, demain avec les ouvriers de Carelide… Voilà pour qui on se bat. Ma bataille, notre bataille à gauche, avec les insoumis, les écolos, les communistes, les socialistes, ça doit rester pour les Français, pour leurs salaires, pour leurs enfants. Pour qu’ils puissent vivre de leur travail, payer leurs factures. Pour leurs retraites, surtout, maintenant, avec une contre-réforme qui arrive, qui réclame un front syndical et une gauche unie pour défendre les caristes, les auxiliaires de vie, les ouvriers. Voilà où je mets mon énergie : pour le pays. »
Puisque vous êtes venus ici attirés par le miel des ragots, vous ne repartirez pas sans une dose de costaude, de vraie politique.
« Avant, chez Zara, chaque employée avait son métier. Maintenant, c’est ‘polyvalence’ : il faut courir de la caisse aux cabines d’essayage, faire du merch’, du merchandising, entre les ‘zones froides’ et les ‘zones chaudes’, de l’approvisionnement, les livraisons… Les nouvelles technologies devaient aider à améliorer l’emploi : elles suppriment des emplois, et elles intensifisent les emplois qui restent. »
Ce témoignage, d’Elodier Ferrier, recueilli cette après-midi à l’Assemblée, illustre cette incroyable statistique : en 1984, 13,2% des employés des commerces et services subissaient trois contraintes physiques (porter des charges, se baisser, etc.). C’est désormais 46,9%. Un bond de 33 points ! Dans une France de la start-up nation où, supposément, le travail serait allégé par le numérique, la robotique, etc. Et il en est de même, en pire, pour les ouvriers : +42 points (de 21,2% à 63,4%). Et en général pour les salariés : de 12% à 34%. C’est une donnée essentielle, évidemment, pour le débat sur les retraites : si le travail n’était que luxe, calme et volupté, on pourrait s’y adonner jusqu’à l’Ehpad. Mais non : il s’est alourdi, endurci…
Je pourrais continuer avec la relocalisation, pour l’instant bidon : 97% des vêtements sont fabriqués hors de France ! On ne serait même pas en string ! La moitié des usines de masques qui ont fermé, les autres presque à l’arrêt !
Mais tout cela, à coup sûr, comme au temps de Versailles, intéresse bien moins que la cour des « grands » : Mélenchon, Autain, Ruffin, etc. Je ne veux pas me laisser prendre à ce miroir : que jamais l’on n’oublie pourquoi, pour qui nous sommes ici.