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➡️ La sobriété gagnante : https://lasobrietegagnante.fr/
164 milliards : c'est le déficit commercial de la France sous Macron. Un trou, un gouffre, gigantesque, mais qu'ils veulent masquer, oublier. Alors, comment stopper l'hémorragie ? Benjamin Brice y répond, dans "La Sobriété gagnante" : non plus par l'obsession d'exporter, par la compétitivité, mais par moins importer. Sauver notre économie et la planète en même temps !
Publié le 24 juin 2022 / Benjamin Brice
Catégories : Billets ; Étiquettes : Déficit commercial, Relations internationales
Le numéro 4 de la revue Germinal est sorti sous le titre : Le socialisme face aux rivalités mondiales.
Ce numéro comprend des contributions de Anaïs Voy-Gillis, Matthieu Auzanneau, Alexandre Escudier, Nathan Cazeneuve, Caroline Mini, etc. La table des matières complète se trouve sur le site de la revue.
J’ai également contribué à ce numéro avec un texte intitulé : Pourquoi la gauche devrait prendre au sérieux le déficit commercial https://twitter.com/BenjaminBriceFR/status/1537364918973890562?s=20&t=Y00Q12mYsEVGUY976fmp9Q. Il me paraît en effet absurde d’abandonner ce thème aux libéraux et aux nationalistes, alors qu’il a des conséquences majeures pour nos engagements écologiques, notre position au sein de l’Union européenne, les tensions sociales qui parcourent le pays et le financement des dépenses publiques. Il est temps de réinvestir ce sujet !
Voici le texte de la conclusion de mon article pour avoir une idée du contenu ...
RÉSUMÉ
Le constat
Les urgences environnementales vont réclamer à la fois d’importants investissements et un effort collectif du côté de la consommation. Les gouvernants français se montrent cependant réticents à agir avec résolution, parce que le pays a déjà beaucoup d’autres difficultés à surmonter : chômage de masse, inégalités, déficits, tensions identitaires, rejet du système politique.
L’idée
Dans le cas de la France, l’effort de sobriété qu’il va falloir entreprendre tôt ou tard ne doit pas être vu comme une contrainte. Au contraire, c’est l’occasion de renouveler des politiques socio-économiques qui sont aujourd’hui en échec. La sobriété peut être gagnante.
La voie
Pour que l’effort de sobriété soit collectivement et socialement bénéfique, il doit être associé à une politique ambitieuse de relocalisation d’activités industrielles. De la sorte, la France pourrait à la fois réduire son empreinte environnementale, rééquilibrer les relations entre classes sociales et entre territoires, dégager des moyens pour agir, retrouver de la crédibilité auprès de ses partenaires et raffermir l’amitié civique entre les citoyens.
La sobriété gagnante en quelques points
L’échec des orientations politiques actuelles
Le dérèglement climatique et l’érosion de la biodiversité représentent deux faits majeurs de notre conjoncture politique. La trajectoire d’accumulation matérielle des Occidentaux combinée à l’imitation de leurs modes de vie par des centaines de millions de nouveaux consommateurs se heurte de front aux limites de la planète.
Cette situation appelle de grandes actions. Nous devons à la fois changer de trajectoire, anticiper les conséquences des bouleversements environnementaux en cours et nous préparer à une aggravation tensions géopolitiques, dans un contexte de remise en cause du leadership occidental. Après des décennies de paix et d’abondance, peut-être les Français (et les Européens) sont-ils en train de redécouvrir la menace des conflits et des pénuries.
Hélas, nous avons du mal à agir avec résolution, car la France cumule déjà de nombreuses difficultés : désindustrialisation, chômage de masse, manque de moyens financiers, colère sociale face aux inégalités, déséquilibre entre territoires, tensions identitaires, populisme, discrédit du système politique. Les périls extérieurs nous saisissent dans une période de doute profond.
Or, ces difficultés ne valent-elles pas constat d’échec ? Les derniers gouvernements de droite et de gauche ont tous misé sur des politiques de compétitivité : libéralisation de l’économie, baisse du coût du travail, promotion de la flexibilité, réduction de l’imposition du capital et des dépenses publiques. Non seulement les résultats sont décevants en termes de compétitivité (le déficit extérieur s’accroît alors que nos partenaires européens ont des excédents), mais ces politiques sont de plus en plus en décalage avec les urgences du présent : l’écologie, la cohésion sociale et la capacité de résilience du pays.
Ce dont nous avons cruellement besoin, c’est donc d’un autre cap. Mais lequel ?
Ne différons pas le grand effort de sobriété sur la consommation
Nous vivons collectivement au-dessus de nos moyens. Les scientifiques ne cessent de nous alerter à ce sujet : notre consommation nécessite trop de combustibles fossiles, trop de minerais, trop de sols, trop de faune, trop de flore, etc. Il va falloir réviser en profondeur nos modes de vie (surtout dans les pays riches qui servent de modèles aux autres), parce qu’ils ne sont pas soutenables sur le long terme. Et le plus tôt sera le mieux.
Vivre à la hauteur de nos moyens demande ainsi que nous nous lancions dans un véritable effort de sobriété sur la consommation. Nous avons d’ailleurs suffisamment de recul pour constater que la croissance continue de notre abondance matérielle n’a pas constitué une garantie de satisfaction, de bien-être ou de cohésion sociale.
Mais une plus grande sobriété ne serait-elle pas désastreuse pour l’activité économique et la prospérité du pays ? Cela n’a rien d’évident dans le cas de la France, car nous vivons également au-dessus de nos moyens du point de vue économique. En effet, nous finançons à crédit l’augmentation de notre consommation importée, ce qui alourdit notre empreinte environnementale et réduit nos marges de manœuvre budgétaires, dans une période qui exige des investissements massifs.
En fait, loin de représenter le sacrifice de nos intérêts collectifs, une politique de sobriété pourrait permettre de mieux aligner notre consommation sur nos moyens, de débattre collectivement de nos besoins et d’ouvrir ainsi une véritable perspective d’amélioration pour le pays. Pourquoi différer cet effort ?
Combiner l’effort de sobriété à une politique de relocalisation d’activités industrielles
La désindustrialisation a eu un coût économique et social majeur pour la France : chômage et précarité élevés au sein des classes populaires, concentration de la valeur ajoutée dans les métropoles (avec une forte hausse du coût du logement) et enfin déficit commercial structurel, ce qui conduit les gouvernants à réclamer toujours plus d’efforts de compétitivité dans le but de stimuler les exportations. Beaucoup de nos déséquilibres viennent finalement d’une soumission sans discernement aux arbitrages de la mondialisation.
Mais quel est le rapport entre un grand effort collectif de sobriété et la relocalisation d’activités industrielles ?
D’une part, les produits « Made in France » ont la plupart du temps une empreinte environnementale moindre que leurs équivalents étrangers (électricité bas carbone, normes environnementales plus strictes, distances plus courtes). D’autre part, le surcoût de la main-d’œuvre locale oblige à rompre avec la logique des prix bas, cette logique qui a entraîné la hausse de la consommation importée et la multiplication du volume des marchandises à notre disposition.
Sur le principe, il n’y a pas d’objection à produire davantage sur le territoire, quitte à ce que cela soit plus cher (Ipsos-CEVIPOF, avril 2021)
Cela signifie certes une moindre quantité de biens consommés, mais, autant que possible, des produits de meilleure qualité et plus bénéfiques à la collectivité.
La logique des prix bas a quelque chose de très séduisant, en ce qu’elle avantage le consommateur. Mais il s’agit de considérer le tableau dans son ensemble : le consommateur français gagne en fin de compte beaucoup moins que ce qu’il perd simultanément en tant que travailleur, en tant que contribuable, en tant que citoyen et en tant qu’habitant de cette planète.
Accompagner la sobriété d’une grande entreprise de relocalisation d’activités industrielles, c’est lui donner un contenu qui le rende à la fois acceptable socialement et bénéfique pour l’ensemble de la collectivité.
Des moyens pour agir et une promesse d’amitié civique
Actuellement, le manque de moyens nous rend de plus en plus impuissants à changer les choses dans le pays ; l’obsession de nos dirigeants pour la réduction des dépenses publiques a d’ailleurs peu à peu rétréci toutes nos ambitions collectives. Or, qu’il s’agisse de justice sociale, de sécurité, de souveraineté ou de rayonnement international, nous avons besoin d’investir davantage dans l’éducation, dans la santé, dans la justice, dans la défense, dans la recherche et dans l’avenir.
Une politique de sobriété (combinée à de la relocalisation industrielle) permettrait justement de dégager des moyens supplémentaires : moins de déficit extérieur, moins d’allocations chômage et de minima sociaux, plus de cotisations sociales grâce aux emplois créés, tout cela représente de l’argent qui pourraient servir à répondre aux urgences du présent et à relever enfin les défis de long terme.
En définitive : un véritable effort de sobriété matérielle, un ambitieux projet de relocalisation d’activités industrielles, des moyens pour agir ; voilà qui paraît plus propre à remobiliser les énergies qu’une éternelle perspective d’adaptation aux arbitrages de la mondialisation. Avec à la clé le renforcement de l’amitié civique au sein de la cité, cette amitié qui se forge dans l’action collective et qui donne envie aux citoyens de se gouverner ensemble, au-delà de leurs différences identitaires et de leurs désaccords.
Un autre cap
Beaucoup de nos dirigeants déplorent que notre pays ait manqué, dans les quarante dernières années, le virage de la compétitivité et de la mondialisation. Eh bien ! plutôt que de ressasser le passé, tâchons de ne pas manquer le tournant de la sobriété qui se présente aujourd’hui et dont les responsables politiques n’ont pas encore pris la mesure.
Il est probable que, bon gré mal gré, les pays riches vont devoir se réformer en profondeur dans les décennies à venir. Plutôt que de suivre, une fois de plus, le mouvement à reculons, la France devrait songer à en prendre la tête, car pour elle, du fait de sa situation, la sobriété peut être gagnante dès maintenant.
Le livre qui défend cet autre cap : La sobriété gagnante. Pouvoir d’achat, écologie, déficits : Comment sortir de l’impasse ?
Ce qu’il faut retenir :
1) La donne a changé : dans notre conjoncture, la priorité n’est pas d’exporter toujours plus, mais de réviser à la baisse notre consommation matérielle.
2) En ce qui concerne la France, un tel effort de sobriété devrait être vu comme une opportunité de redressement plutôt que comme une contrainte, car les politiques de compétitivité ne suffiront pas à nous sortir de l’ornière.
3) C’est en combinant cet effort à un projet de relocalisation d’activités industrielles que la sobriété peut devenir gagnante.
La table des matières du livre
Introduction. L’erreur de jugement de nos dirigeants
Le tournant manqué de la compétitivité
Les impasses des politiques de compétitivité
L’alternative de la sobriété
- Des impasses de la compétitivité à la sobriété gagnante
Désindustrialisation et chômage de masse
Déficit public, sous-financement des services publics et déficit extérieur
Une abondance matérielle très peu gagnante
L’impopularité des politiques de compétitivité
La nouvelle donne mondiale
L’écologie, défi de notre temps
Les limites du modèle allemand de compétitivité
La sobriété gagnante - Des gouvernants réticents à changer de cap
De nouveaux discours plutôt que des changements de fond
Des efforts sur la production, pas sur la consommation
La consommation est une affaire collective
Le cas de l’alimentation
N’attendons pas notre salut de l’Union européenne
N’attendons pas notre salut d’une sortie de l’Union européenne
Reprendre nos responsabilités collectives - Les limites de la planète
La grande accélération de l’exploitation des ressources
Un nécessaire effort de sobriété
Consommation ou démographie ?
Mondialisation et déresponsabilisation
Une opinion publique qui envisage des efforts
A-t-on intérêt à mener des politiques de sobriété ?
Les bénéfices d’une réduction de notre consommation de combustibles fossiles
L’épouvantail de la « décroissance »
Objectifs écologiques et intérêts de la France - Un déséquilibre croissant entre classes sociales
Petit nombre et grand nombre
Un rapport de force défavorable aux classes populaires
Les productifs et les improductifs
La relégation sociale des classes populaires
L’invisibilisation du grand nombre et de ses revendications
L’identité est aussi une question sociale
Les Gilets jaunes : des revendications populaires sans débouchés politiques
Débat sur la justice et ouverture des possibles - Pourquoi le pouvoir d’achat est-il si contraint ?
La situation socio-économique des Français : perceptions et réalités
Stagnation du niveau de vie et contraintes sur le pouvoir d’achat
Dépenses « pré-engagées » et coût du logement
La dimension sociale de la consommation
La multiplication des besoins malgré des budgets contraints
Pouvoir d’achat et sobriété - Vers un effort collectif de sobriété
La révolte des Gilets jaunes
Le retour au premier plan des enjeux de répartition
La taxe carbone et ses limites
La voiture : un changement qui implique toute la collectivité
Le logement : d’importants investissements à prévoir
Reprendre la maîtrise collective de notre consommation
Un effort largement gagnant - En finir avec le chômage de masse
La résignation face au chômage de classe
Le choix des arbitrages du marché global
La responsabilité collective de la désindustrialisation et du chômage
La réalité du chômage
L’alibi scandinave
Une baisse du chômage en demi-teinte
Davantage de précarité pour les classes populaires
Des orientations politiques qui ne sont pas tenables
Au-delà des arbitrages du marché : l’intérêt de la cité
Les limites de la course à la productivité
Les besoins de la cité - Relocaliser des activités industrielles
Notre dépendance matérielle
Un déficit commercial qui s’accroît
Le retour au premier plan des questions industrielles : États-Unis, Royaume-Uni et France
Réindustrialisation : derrière le consensus, le débat politique
Relocalisation d’activités industrielles et intérêts collectifs
Relocalisation et écologie
Le rôle des pouvoirs publics
Responsabiliser l’ensemble du secteur privé
L’implication des consommateurs
Quelques ordres de grandeur d’une relocalisation d’activités industrielles - Finances publiques : réformer et investir
De grands besoins d’investissements face aux défis contemporains
Finances publiques et enjeux politiques
Santé, retraites et vieillissement de la population
Des comparaisons internationales à manier avec précaution
Réformes et implication du corps civique
Le coût de la mondialisation
Le financement de la protection sociale
La « revalorisation » du travail
Prime d’activité et hausse de salaire
Hausse des transferts et rigueur pour les dépenses de fonctionnement
Il n’y a pas d’économies magiques
Intérêt général et responsabilisation - Répartir les efforts : retraites, territoires, impôts
Le débat sur l’âge de départ en retraite
Le revers de la « dématérialisation » des services publics
Les déséquilibres entre territoires
Créer de l’activité économique en dehors des métropoles
Imposition des entreprises
Concurrence internationale et dumping fiscal
Alourdissement des impôts et faible progressivité
Le poids réel de l’impôt sur le revenu
Le coût du mode de vie des classes supérieures
Partage des efforts et amitié civique
Conclusion. Un nouveau cap pour le pays
Et maintenant ?
Annexes - Sigles - Index des thèmes - Index des noms - Table des matières
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57% ! La France est le champion des prélèvements, comme disent les libéraux ? Et pourtant, rien ne va plus, ni l'école ni la Justice ni l'hosto ? Comme s'interroge cette grand-mère, où passent nos impôts ? Je vous l'explique, grâce à un bouquin inconnu qui m'a renversé...
Tr.: ... excellente intervention de Pascale? Martin
Livre de Benjamin Brice "La sobriété gagnante" ... thèse : la mondialisation a mis notre économie sous perfusion ... classes populaires hors compétition, subvention aux emplois les moins qualifiés ... les entreprises aussi sous perfusion ... l'agriculture idem ... logement, carburants, gaz, etc donc subventions tout azimuth ... produit une immense frustration. Que faire ? PROTECTIONNISME !
Moins importer, jouer sur la consommation ... un atelier de réparation par canton ... upgrader (metteur à niveau) ... Les voitures, moins lourdes ... l'avion ... faire comme pour le tabac ... 4/5ème des taxes ! régulation nécessaire par la consommation ... reprendre la maîtrise de notre destin ... idées, perspectives, horizon ... FR sort un livre sur les retraites ... réédition de "comment ils nous ont volé le football" (qui a eu un prix d'économie) ... le boycott du foot ... Sarkozy, pdt de l'époque en est responsable ...