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Comme souvent en période électorale et dans le contexte d’annonce de nouveaux investissements dans le nucléaire civil, le débat se relance sur la sécurité des centrales, en France et dans le monde, et l’exigence de sûreté pour les populations. Pour nous éclairer sur ces sujets complexes, Progressistes est allé à la rencontre de Tristan Kamin, ingénieur en sûreté nucléaire et habitué de la vulgarisation scientifique autour des enjeux de l’électronucléaire et de l’écologie.
Entretien accordé par Tristan Kamin, ingénieur en sûreté nucléaire, et réalisé par Thomas Liechti, membre du comité de rédaction de Progressistes.
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la transparence est bénéfique à la culture de sûreté (transmission de l’information, retour d’expérience, obligation d’être aussi clean que raisonnablement possible…), mais nuisible à la sécurité, car révéler des vulnérabilités structurelles ou organisationnelles servirait évidemment la cause d’une personne ou d’un groupe malveillant.
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la défense en profondeur consiste à tout faire pour prévenir les accidents, tout en postulant qu’ils peuvent se produire quand même, et savoir en limiter les conséquences.
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Ce sont notamment les conférences de Jean-Marc Jancovici qui, pendant mes études, m’ont fait ouvrir les yeux sur les sujets du climat (dont il serait une litote de dire qu’il m’intéressait très peu jusqu’alors) et des risques liés à l’approvisionnement en énergie. On peut être en désaccord avec lui sur bien des sujets, mais pour ce qui est d’expliquer le réchauffement climatique, ses risques et le lien avec l’énergie, il est excellent.
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désinformation entretenue par des organisations réputées écologistes sur le sujet (politiques, ONG…)
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toute une culture visant à répandre la peur pour susciter un rejet en bloc
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Cela fait quarante ans que l’on débat sur le nucléaire, et que c’est quasi systématiquement une querelle de chapelles
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aujourd’hui, les alternatives promises par les opposants au nucléaire ne sont toujours pas au rendez-vous
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deux contraintes colossales : l’enjeu climatique ... et le fait que le parc nucléaire commence à avoir de l’âge, de sorte que son remplacement à l’horizon de dix ou vingt ans doit impérativement se décider maintenant. Donc, certes, ça fait trente ans qu’on débat… Mais sans trouver de meilleure proposition, il faut en déduire qu’un renouvellement au moins partiel du parc est incontournable – et c’est le consensus qui s’établit à l’échelle mondiale.
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biais mémoriel avec l’existence d’organisations qui, par intérêt au moins idéologique, travaillent à entretenir la peur du nucléaire et de la radioactivité
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la question des déchets nucléaires ne devrait, à mes yeux, avoir qu’une place négligeable dans le débat. Entendons-nous bien, le sujet n’est pas anodin, mais les déchets, aujourd’hui, on les gère très bien
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Les risques d’accident nucléaire ont une place plus que légitime ... risque à très faible probabilité d’occurrence, aux conséquences potentielles graves mais somme toute localisées dans un rayon de quelques dizaines de kilomètres autour de son épicentre, et que l’on commence à bien savoir maîtriser. En face, le réchauffement climatique : une probabilité de 100 % si l’on ne fait rien, aux conséquences dramatiques et qui concernent le monde entier.
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Ndlr : - comme JMJ, il disqualifie sans arguments les ENR.
- Il minimise les risques et les conséquences d'un accident nucléaire
- il est prétentieux (voire il ment) sur les déchets sous contrôle, en tout cas il minimise le risque qu'ils génèrent, notamment en éludant les questions de santé à long terme
- il reconnaît la perte de savoir-faire ayant abouti au fiasco de l'EPR Flamanville, mais il ne dit pas un mot des risques liés à la sous-traitance généralisée.
- Conclusion, opposer le risque nucléaire avec le risque climat n'a aucun sens. Personne ne prétend qu'il faut prendre en compte l'un ou l'autre, mais bien LES DEUX. La MAUVAISE FOI EST DONC PATENTE. Et il procède de la manière qu'il dénonce chez les soi-disant adversaires qu'il disqualifie d'emblée sans accepter le dialogue pour aboutir à une synthèse. Enfin, il ment sur l'importance mondiale prétendue ACT
(synonymes : tromperie, perfidie, déloyauté) S'il ne faisait pas système, on pourrait imaginer de la naïveté, mais là, non.
a généré https://twitter.com/TristanKamin/status/1462523380175974404 "Citez vos arguments svp" => rép ACT
Notre président a l’art de la communication avec les Français. Il suffit pour s’en convaincre de dresser un petit florilège de ses piques, adressées ici et là à l’encan depuis quatre ans. Soyons justes : il n’était pas encore élu quand il a commencé à se faire remarquer pour son admirable respect des gens ordinaires, de ceux qui produisent la richesse de la France, les travailleurs et les travailleuses, quels qu’ils soient. En effet, c’est en tant que ministre de l’Economie, de l’Industrie et du Numérique, poste auquel il est nommé le 26 août 2014, qu’il évoque ses ambitieux projets pour enrayer dès demain le chômage de masse qui a cours en France depuis des lustres. Nous sommes sur la chaîne de radio Europe 1, le 17 septembre 2014. Il donne alors au journaliste qui l’interroge, l’exemple d’une petite entreprise bretonne en difficulté, les abattoirs Gad, dont les ouvrières sont menacées de licenciement.
Des ouvrières « illettrées », 17 septembre 2014
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2.« Devenir milliardaire » 7 janvier 2015
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- « Se payer un costard », 27 mai 2016
... - Alcoolisme et tabagisme, 14 janvier 2017
... - « Les gens qui ne sont rien », 29 juin 2017
... - Les Comoriens, 1er juin 2017
... - Athènes, 8 septembre 2017
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8.« Foutre le bordel », 4 octobre 2017
... - Il s’adresse au Président du Burkina Faso, 28 novembre 2017
... - « Président des riches », 13 avril 2018
... - « Un pognon de dingue », 12 juin 2018
... - « Des Gaulois réfractaires au changement », 29 août 2018
... - « Your delicious wife » 1er mai 2018
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14.« Traverser la rue », 15 septembre 2018
... - « Empapaouter », 9 novembre 2018
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Et voilà ! Nous nous sommes donc, nous aussi, fait empapaouter par le jeune cadre dynamique (un « upstart », ce qui signifie un « prétentieux », en anglais) qui a décidé de faire de notre pays une « start-up nation » et de maintenir coûte que coûte le cap qui nous conduit au meilleur des mondes, revu et corrigé par le nouveau professeur Pangloss, c’est-à-dire dans le mur !