C’est l’une de plus grandes multinationales au monde, et aussi l’une de moins connues. Procter & Gamble, colosse américain spécialisé dans les produits ménagers, est implanté dans plus de 30 pays (dont la France) et ses produits remplissent les rayons des supermarchés autour du globe. “P&G” est également spécialiste dans un autre domaine : celui de l’optimisation fiscale, soit l’ensemble de ces pratiques qui permettent aux grands et petits groupes d’esquiver les impôts via les paradis fiscaux.
Grâce à une série de montages fiscaux et juridiques, la branche française de P&G réussit à transférer chaque année des sommes faramineuses vers la Suisse, puis, grâce à des prêts dans l’ordre de 15 milliards d’euros, à en transférer encore plus vers les Etats-Unis, où se trouve le siège de la multinationale.
Ce faisant, la multinationale non seulement évite de payer une partie des impôts dont elle devrait s'acquitter, mais surtout, réduit considérablement le montant de la participation dûe à ses salariés français - ce dispositif qui prévoit qu’une partie des bénéfices réalisés soit reversée aux travailleurs.
L’optimisation fiscale est un sujet dont on parle souvent, mais qui ne semble pas nous concerner vraiment. Des milliards virtuels, des montages fiscaux absconds, des prête-nom : tout cela apparaît comme quelque chose d’abstrait, lointain. Pourtant, comme on le montre dans cette enquête, elle s’immisce directement dans nos fiches de paye, dans nos poches, dans nos vies : et ça, il n’y a rien de plus concret.
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Ces pratiques d’optimisation fiscale font perdre chaque année 13 milliards de ressources au budget français, soit de quoi doubler le RSA et d’embaucher 100 000 soignantes dans les EPHAD.
Comment lutter contre ces pratiques ? Chacun doit éviter, dans la mesure du possible, de faire des achats à des entreprises qui ne paient pas correctement leurs impôts en France, éviter Starbucks ou Amazon.
.#ChroniqueÉco #OrgieFiscale #Starbucks
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Cette conférence s'est déroulée lors des AMFiS 2019 avec :
- Anne Guyot-Welke (Secrétaire nationale de Solidaires finances publiques)
- Ugo Bernalicis (député LFI)
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Cellule investigation de Radio France
36 minutes
Yoplait, Candia, Béghin-Say, Jardiland… Ces marques qui génèrent des centaines de millions d’euros de bénéfices appartiennent à des coopératives agricoles. Certaines se sont éloignées de leur vocation initiale pour devenir des multinationales aux filiales opaques.
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Le cas Tereos
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Optimisation fiscale et entrisme
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certains agriculteurs hésitent entre frustration et colère. Ils ont l’impression de ne pas voir la couleur de l’argent qu’ils ont généré. "Prenons Yoplait, filiale de Sodiaal, avec 4 000 euros de chiffres d’affaires à la minute : comment se fait-il que cet argent ne soit jamais venu consolider ce que reçoivent les agriculteurs ?" s'étonne Véronique Le Floch, éleveuse laitière, membre du syndicat Coordination rurale, qui fut coopératrice pour Sodiaal.
Ce sentiment a été particulièrement vif lors de la crise du lait. Sodiaal, générait à cette époque des bénéfices de 51 millions d’euros. Or la même année, la coopérative n’a reversé que 3,5 millions d'euros aux éleveurs laitiers coopérateurs. Un décalage qui a conduit plusieurs de ces fermiers/coopérateurs à quitter le groupe.