Une question rarement abordée dans les débats sur l’énergie nucléaire est celle du pic uranifère. Comme le pétrole, l’uranium est une ressource non renouvelable dont l’exploitation connaîtra une phase d’expansion, un plateau et un déclin. Michael Dittmar, de l’Institution de physique des particules de Zurich, en Suisse, est l’un des rares chercheurs à avoir adapté …
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Dans un blogue récent, Ugo Bardi attire l’attention sur le déclin de la production mondiale de ciment. Depuis 1940, celle-ci doublait tous les dix ans, à un rythme remarquablement constant et indépendant des crises économiques. Mais en 2015, cette croissance s’arrête sans crier gare. Le phénomène n’a pas encore beaucoup attiré l’attention des médias, mais …
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... l’ingénieur pétrolier Jean Laherrère, connu pour avoir popularisé la notion de pic pétrolier, s’est attaqué à l’épineuse question du pic des métaux. Ses conclusions, admet-il lui-même, doivent être manipulées avec prudence, parce que les réserves mondiales de métaux demeurent mal connues et que les rares sources disponibles tendent à se contredire. Le principal intérêt de cette étude consiste au final à voir l’auteur confronter les données et les soumettre à son jugement critique.
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Dans le cas de l’uranium, l’ultime varie énormément selon les sources, mais le pic de 1981 ne semble pas devoir être dépassé et selon Laherrère, l’offre d’uranium ne répondra vraisemblablement plus à la demande dès 2040.
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On penserait qu’il existe de solides statistiques mondiales sur un enjeu aussi sérieux, mais ce n’est hélas pas le cas. Un effort international pour combler cette lacune serait très utile.
Source : Jean Laherrère, World Metals peaks, 22 mai 2021 https://aspofrance.files.wordpress.com/2021/05/metalpeaks22may.pdf.
Le scénario Négawatt mise sur la complémentarité de l'électricité et du gaz pour décarboner le mix énergétique. Il s'agit de privilégier, pour chaque usage, le vecteur le plus approprié. Détails avec Christian Couturier, président de l'association.
Actu Environnement : Le scénario Négawatt donne une place importante au gaz dans la transition énergétique, plus équilibré que les autres scénarios qui confèrent une place essentielle à l'électricité… Pour quelle(s) raison(s) ?
Christian Couturier : Ce qui fait l'originalité de notre scénario, c'est en effet que nous ne misons pas tout sur le vecteur électrique. Nous estimons que le vecteur gaz a un rôle à jouer, en complémentarité. Généralement, dans les scénarios sans fossiles, la tendance est à électrifier tous les usages. Pourtant, une électrification massive pose différentes questions. La gestion de la pointe électrique et de son impact sur les réseaux en est une. Pour la mobilité, les questions d'autonomie, de batteries, mais aussi de réseaux, sont importantes. C'est pourquoi nous pensons qu'il n'est pas prudent de miser sur le tout électrique, alors qu'il existe des infrastructures pour le gaz (réseaux, stockage…) et une alternative au gaz d'origine fossile.
Le gaz est très complémentaire de l'électricité : absorber les surplus de productions éoliennes et photovoltaïques, faire un stockage de longue durée et gérer les appels de puissance.
AE : Cependant, les usages du gaz devront fortement évoluer…
C. C. : En passant aux gaz renouvelables, changement total d'usages et, au-delà, un changement complet de modèle de l'industrie du gaz. On change de fournisseurs, en s'appuyant sur le monde agricole plutôt que sur la Russie, l'Algérie, le Nigéria… On change de niveaux de prix également. Le gaz renouvelable est au même niveau que l'électricité décarbonée, c'est-à-dire plus cher que le gaz naturel. pas judicieux de continuer à l'utiliser pour le chauffage de bâtiments à 20°C par exemple. réserver le gaz aux usages pour lesquels le vecteur électrique est moins intéressant : les transports, l'industrie ou la production de pointe. >>moins de gaz dans les bâtiments, les usages sont réduits. Le gaz remplace surtout les usages actuels du pétrole.
AE : / programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE), le Gouvernement conditionne développement biométhane à trajectoire de baisse des coûts…
C. C. : Le coût du biométhane restera élevé car les technologies sont déjà matures. Il ne faut pas s'attendre à des baisses importantes dans les coûts de production. L'approche du Gouvernement est budgétaire et cette logique conduit à avoir moins de volumes si les prix ne sont pas bas. Selon nous, il faut plutôt pousser les solutions qui sont incontournables et déterminer, en fonction des volumes nécessaires, l'enveloppe globale qui doit être consacrée au biogaz.
AE : Quels sont les usages prioritaires du biogaz selon vous ?
C. C. : Le principe est d'injecter le biogaz dans le réseau dès que c'est possible. solution la plus simple car on s'affranchit de l'équilibrage entre la production et la consommation. Mais, en fonction des volumes produits, des investissements nécessaires dans le réseau, ce n'est pas toujours pertinent. Par défaut, quand l'injection n'est pas possible, la cogénération apparaît intéressante. Mais il faut qu'il y ait un usage important de la chaleur cogénérée, et ce, tout au long de l'année. Par exemple, une industrie qui a des besoins de chaleur importants et non saisonniers. C'est la difficulté liée à la cogénération. Selon l'étude Solagro sur un gaz 100 % renouvelable, en 2050, l'essentiel de la ressource potentielle pour la méthanisation aura accès au réseau, à un coût raisonnable.
AE : À moyen terme, le scénario Négawatt mise également sur la méthanation. Pour quels usages ?
C. C. : Selon nous, la méthanation doit intervenir pour valoriser l'électricité excédentaire, quand tous les autres usages ont été mobilisés au préalable. Soit ces surplus d'électricité seront transformés en hydrogène pour être consommés immédiatement, soit cet hydrogène devra être converti en méthane pour pouvoir être injecté sur le réseau ou stocké. Dans notre scénario, on mobilise donc peu l'hydrogène pour un usage final.
AE : La mobilité hydrogène ne fait donc pas partie des usages envisagés ?
C. C. : La mobilité hydrogène présente de nombreux inconvénients. Si le vecteur hydrogène est utilisé pour stocker les surplus de production d'électricité renouvelable, sa production est, par nature irrégulière. Or, pour développer les usages de mobilité, il faut une offre permanente d'hydrogène. Comment assurer cette production permanente ? Par le nucléaire ? Ce n'est pas notre parti-pris. C'est pourquoi nous envisageons plutôt l'hydrogène comme un moyen de gérer les pics de production d'électricité, sur le concept du power-to-gas. Mais les besoins ne devraient pas intervenir avant 2030.
AE : De nombreux projets pilotes sont pourtant lancés sur la mobilité hydrogène. Est-ce une fausse route selon vous ?
C. C. : actuellement course au projet pilote sur l'hydrogène ! ~prématuré, pas de modèle économique pour l'instant. besoin de quelques démonstrateurs pour sortir des laboratoires et expérimenter en grandeur réelle, pour voir comment cela s'insère dans un écosystème local, au niveau des infrastructures, des usagers… On ne sait pas de quoi l'avenir sera fait et qui, du bioGNV, de l'électricité ou de l'hydrogène, se développera finalement. expérimenter, dans un cadre sécurisé, différentes configurations de mobilité.
Vidéo sur le même thème
Le biogaz fait recette à Expobiogaz Florence Mompo, directrice du salon, dresse un premier bilan d'Expobiogaz qui s'est tenu les 12 et 13 juin dernier. La filière de la méthanisation reste dynamique malgré l'expectative provoquée par le projet de programmation pluriannuelle de l'énergie. - 21/06/2019
https://www.actu-environnement.com/ae/news/biogaz-salon-expobiogaz-bilan-florence-mompo-33657.php4
Connu / https://twitter.com/nWassociation/status/1261268951192997888
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Association négaWatt @nWassociation
Dans une interview de @Actuenviro @ChrisCouturier1 président de @nWassociation revient sur la complémentarité des vecteurs #gaz #électricité proposée dans le scénario négaWatt 100% #renouvelables - 2:15 PM · 15 mai 2020· - 9 Retweets 6 J'aime
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=> https://twitter.com/JulienDelalande/status/1261512870879203331
" Julien Delalande @JulienDelalande · 31 min
En réponse à @nWassociation @Actuenviro et @ChrisCouturier1
Promoteur du #ScénarioNégawatt, vous n'évoquez pas la #SobriétéÉnergétique dans ce fil. N'est-ce plus le volet majeur?
Le #BioGaz est une cata écolo aux USA selon #MichaelMoore docu #PlanetoftheHumans
https://my.framasoft.org/u/ind1ju/?hrNVfQ
Qu'en pensez-vous? Merci #BioMéthane #GazRenouvelable
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Rép obtenue confirme la sobriété ++
(voir aussi la partie 1 : https://www.youtube.com/watch?v=Fs3PQTd-obA
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Le Pic du Midi d’Ossau n’est pas le plus haut des sommets, mais c’est l’un de ceux qui a le plus de personnalité. Il est comme un totem qui domine cette haute vallée du Béarn. Au point qu’ici, on lui a donné un prénom, Jean Pierre. Nous commençons nos escapades dans les lacs d’Ayous au petit matin avec Corine Crabé, directrice de l’office de tourisme de Laruns-Artouste. Une ballade poétique et pastorale car aujourd’hui c’est la grande montée aux estives des troupeaux. Puis direction le Pic Chérue. Avec Peio Gaillard, accompagnateur en montagne et photographe, nous cherchon à comprendre ce lien intime que les habitants de cette vallée ont avec ce sommet. Enfin, nous tentons l’aventure : l’ascension du sommet avec Jean Pierre Le Floch, guide de haute montagne. A la recherche de l’émotion finale à 2884 metres…
.#capsudouest #pyrénées #valléedossau #drone #picdumididossau #parcnationaldespyrenees #refugedayous #ayous #montagne #france3 #randonnée #pyrénéesatlantiques #escalade #alpinisme #picchérue
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*Transcription : ... volcan ... pastoralisme ... vautours ... Parc National des Pyrénées ...
Ce blog, consacré aux limites physiques à la croissance, a été laissé en sommeil depuis janvier 2017. Ayant pris la direction du Shift Project, une association qui cherche à fournir des clés pertinentes pour réussir la transition énergétique, il me semblait utile de me concentrer sur l’action : le diagnostic était clair, et les premiers jalons posés par la signature de l’accord de Paris sur le climat. Mais mes pires craintes sont en train de se réaliser. Inconséquence, incurie, naïveté : si l’urgence de la transition commence enfin à être comprise, la nécessité de dessiner une stratégie cohérente pour mener à bien cette transition, non seulement à travers une confrontation des opinions à son sujet, mais avant tout par une confrontation de ces opinions aux faits, continue d’être esquivée. C’est grave. C’est dangereux. Alors je recommence à écrire. J’espère que ça servira à quelque chose.]
Un point sur le pic pétrolier / Cohérence et incohérence des démences ambiantes / Que faire ?
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La demande mondiale de brut croît chaque année d’environ 1,5 Mb/j, l’équivalent de la production de l’Algérie.
Rentabilité économique incertaine et perspectives géologiques inconnues pour le shale oil américain, pic de production historique probablement en passe d’être franchi par un nombre croissant de producteurs importants découvertes de plus en plus faibles de pétrole conventionnel : pour continuer à alimenter le carburateur de la croissance économique mondiale, la situation n’est jamais apparue aussi incertaine. Sans parler de l’impact des nouvelles sanctions américaines à l’encontre d’un autre vieux pays producteur à l’avenir incertain : l’Iran…
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Bref, les limites physiques à la croissance économique, telle qu’elle est alimentée depuis 150 ans par le pétrole, me paraissent se dessiner de plus en plus nettement.
Il serait judicieux d’être prudent, et prévoyant, et consistant, mais non…
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Que faut-il opposer à cette triviale folie ?
Pas le « en même temps » consistant à poser en champion du climat tout en misant par exemple sur la croissance du trafic sur les routes et dans les aéroports de l’Hexagone. Il manque à cette démence-là la cohérence de celle de Donald Trump.
Des millions de Français commencent à pâtir sérieusement de l’augmentation du prix du gazole, et en particulier de la Contribution climat-énergie (la « taxe carbone »), qui va continuer à alourdir fortement dans les années qui viennent les taxes sur les carburants.
La TICPE devrait rapporter l’an prochain quelque 19 milliards à l’Etat, mais lorsqu’on met bout à bout les aides publiques pour acheter des véhicules moins polluants ou des vélos, ou encore pour réaliser chez soi des travaux d’isolation, on arrive aux alentours de 1,5 milliard, d’après le projet de loi de finance en cours d’examen au Parlement.
Où est la stratégie systémique cohérente de la France pour sortir des énergies fossiles ? Où est le débat démocratique pour y parvenir (débat que le think tank que je dirige, The Shift Project, réclame jour après jour depuis les promesses faites par le candidat Macron) ?
Où sont passées la raison et l’audace qui ont fondé la République française ?
La France n’est pas à la hauteur de l’accord de Paris sur le climat. Nous pouvons encore répondre au devoir moral et saisir l’opportunité historique d’ouvrir la voie vers un monde nouveau, débarrassé de l’emprise mortelle des énergies fossiles.
« La France est le pays des lumières, mais ça fait longtemps qu’on n’a pas changé l’ampoule », blague avec justesse je ne sais plus qui. Ce pays aurait tout à gagner en montrant qu’il est possible de sauver l’humanité du prix de son inconséquence. Et tout le monde perdra durant de nombreuses générations, si aucune société développée n’est capable de faire la démonstration qu’il est possible d’éviter le chaos climatique et les conséquences d’un monde en perpétuel manque de pétrole. C’est maintenant, ou jamais.
Nous avons résolu la crise de la dette de 2008 en accumulant davantage de dettes.
Pourquoi ne pas renverser la perspective ?
Une société plus sobre est une société plus économe, autrement dit une société plus riche, plus robuste, plus « résiliente » (et potentiellement plus juste, voire même, qui sait… plus chouette).
La sobriété dont je parle n’est pas juste une somme de choix individuels. Il est question de la sobriété des grands systèmes complexes qui nous permettent de vivre, d’une réorganisation favorisant systématiquement la simplicité et la robustesse de nos modes de production et de nos modes de vie. Ceci réclame une conversation collective historique, adulte et raisonnable. Nous sommes de plus en plus nombreux à percevoir clairement cela. Faisons-le savoir, et vite.
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Une chose encore : la Syrie et le Yemen, le Venezuela et peut-être même le Mexique démontrent aujourd’hui avec quelle soudaineté et quelle cruauté peuvent s’effondrer des nations à la suite (à cause ?) d’un déclin de leurs ressources énergétiques. A Dieu ne plaise que demain une chose similaire se produise, mettons, en Algérie, où la production d’hydrocarbures, et donc les ressources en devises, s’étiolent lentement mais sûrement depuis plusieurs années maintenant. Que dirait alors un Laurent Wauquiez ?…
Un historien russo-américain, Peter Turchin, a démontré de façon convaincante l’existence de cycles historiques de croissance et d’effondrement des sociétés liés à la capacité – ou à l’incapacité – des ressources naturelles à perpétuer le développement de ces sociétés. A travers les exemples de l’empire romain, de la France du Moyen Age, ou encore de la Russie impériale, on y voit les sociétés d’abord croître sans développement des inégalités entre le peuple et les élites, puis la population et les revenus des classes populaires passer par un maximum, permettant aux élites de proliférer grâce à la captation d’une rente abondante comme jamais.
Puis : les guerres, les famines, longtemps. Non.