26 865 ont signé
Après avoir échoué à supprimer l’Agence Bio, le Sénat vient de lancer une nouvelle offensive contre l’agriculture biologique, en faisant supprimer de la Loi d’orientation agricole tout objectif chiffré de développement de la bio en France. Au-delà de la provocation politique, il s’agirait d’un retour en arrière inquiétant si cette disposition était confirmée le 19 février en Commission mixte paritaire.
Depuis 2008, la France s’est toujours dotée d’un objectif chiffré de développement de l’agriculture biologique, ce qui constitue un cadrage nécessaire pour orienter les politiques publiques et concerter les différents acteurs agricoles. La dernière valeur inscrite dans le Code rural était de 15 % en 2022, il convient donc de la mettre à jour. Depuis 2019, le Pacte vert européen fixe par ailleurs un objectif de 25 % de surfaces en bio d’ici 2030 sur le territoire de l’Union européenne.
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Les sénateurs suppriment l'objectif d'étendre la surface agricole en bio d'ici 2030 - Hugo Clément
Publié le mercredi 12 février 2025 à 07:20 / Hugo Clément, en toute subjectivité
Les sénateurs, c’est un peu comme des gamins de 4 ans. Si vous les laissez seuls 5 minutes dans une pièce en leur disant de ne SURTOUT pas toucher au vase, vous pouvez être sûr qu’ils vont faire une grosse bêtise. Et ça n’a pas manqué…
Mercredi dernier, je vous parlais du sénateur Laurent Duplomb, qui veut réautoriser l’acétamipride, un insecticide ultra toxique interdit en France à cause de ses effets nocifs sur la nature.
Eh bien, le soir même, dans la nuit de mercredi à jeudi, les sénateurs ont cette fois-ci décidé de s’attaquer à l’agriculture biologique.
En fait, ils ont supprimé du code rural les objectifs chiffrés de développement du bio. Jusqu’à présent l’objectif inscrit dans la loi était d’atteindre en 2030, 21% des surfaces agricoles cultivées en bio, pour réduire l’utilisation des pesticides et développer une agriculture plus respectueuse de l’environnement.
Eh bien, les sénateurs ont décidé de supprimer purement et simplement cet objectif. Paf, comme ça, d’un seul coup, le bio part à la poubelle !
La majorité sénatoriale de droite et du centre justifie ce vote par la crise de l’agriculture biologique, qui avait connu une croissance importante pendant le covid, mais qui subit depuis une baisse de la demande, liée en partie à l’inflation.
Les sénateurs auraient pu soutenir la filière dans cette épreuve, mais non, ils préfèrent attaquer le bio, au moment où on a pourtant le plus besoin de lui.
En effet, la biodiversité s’effondre à un rythme alarmant, notamment à cause des produits phytosanitaires.
Et face à cela, les 61 000 fermes bio de France sont un véritable un rempart, puisqu’elles n’utilisent ni pesticides chimiques ni engrais de synthèse, pour le plus grand bonheur des insectes, des oiseaux ou encore des vers de terre.
Par ailleurs, les agriculteurs bio s’exposent moins que leurs confrères conventionnels à des produits qui peuvent les rendre malades.
C’est notamment pour cela que le bio attire une part importante des futurs agriculteurs, en quête de sens et d’une manière de produire moins nocive.
Et puis, en s’en prenant au bio, les sénateurs s’en prennent aussi à notre souveraineté…
Oui le bio, c’est moins de dépendance à l’étranger, car c’est moins d’importation d’engrais, de pesticides ou encore de tourteaux de soja d’Amazonie. Et 71% des produits bios consommés en France sont produits en France. En plus de s’attaquer à la nature et à notre santé, le Sénat manque donc de patriotisme…
Je le dis, on ne peut pas les laisser seuls 5 minutes…
Mais bon, la bonne nouvelle, c’est que nous sommes en février, et comme aurait dit Coluche : « Le mois de l’année où les politiciens font le moins de conneries, c’est le mois de février, parce qu’il n’y a que 28 jours. »
Clés : Info Politique Vie citoyenne
Générations Futures est une association de défense de l’environnement agréée par le ministère de l’Ecologie depuis 2008 (renouvellement obtenu en 2014 et 2019), et reconnue d’intérêt générale.
... a pour objectifs de dénoncer les effets néfastes des polluants chimiques en général et des pesticides en particulier et de promouvoir leurs alternatives au premier rang desquelles la bio.
L’association a été fondée en 1996 (anciennement nommée le Mouvement pour les Droits et le Respect des Générations Futures ou MDRGF) par un ingénieur agronome, Georges Toutain, et un enseignant, François Veillerette, coauteur de l’ouvrage de référence « Pesticides, révélations sur un scandale français », paru chez Fayard en 2007.
... mène des actions (enquêtes, colloques, actions en justice, campagne de sensibilisation…) pour informer sur les risques de diverses pollutions (les substances chimiques en général et les pesticides en particulier) et promouvoir des alternatives à ces produits menaçants la santé et l’environnement.
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Générations futures
179 rue de Lafayette 75010 Paris France 01 45 79 07 59
Siège social
Générations futures 935 Rue de la Montagne 60650 Ons en Bray
Équipe de rédaction
François Veillerette – Nadine Lauverjat – Yohann Garcia
Réalisation Création graphique : Agence BRONX - Codé par Mahi-Mahi
Des spécialistes (agronomes, biochimiste et expert en nutrition) ont rédigé un document visant à déconstruire de trop nombreux mythes qui entourent l’agriculture biologique :
Mythe n°1 : Les aliments bio ne sont pas meilleurs pour la santé que les autres
Mythe n°2 : Les résidus de pesticides dans les aliments sont sans risques pour notre santé
Mythe n°3 : L’agriculture bio n’est pas meilleure pour l’environnement que la conventionnelle
Mythe n°4 : L’agriculture bio réchauffe autant la planète que la conventionnelle
Mythe n°5 : L’agriculture bio ne peut pas nourrir la planète
Mythe n°6 : Manger bio coûte cher
Mythe n°7 : On ne peut pas se passer des engrais chimiques
Mythe n°8 : On ne peut pas se passer des pesticides de synthèse
Mythe n°9 : L’agriculture bio remplace les pesticides de synthèse par d’autres pesticides
Mythe n°10 : Le local c’est mieux que le bio
« Les nombreuses informations erronées qui circulent sur l’agriculture biologique sont en partie responsables de la crise qu’elle vit depuis 2021. Si nous parlons à leur propos de contrevérités, ce n’est pas pour accuser leurs auteurs, mais pour affirmer que relayer des informations inexactes constitue une posture partisane et un refus, même involontaire, de s’informer sur les alternatives existantes.
Il en résulte de sérieuses et multiples conséquences pour l’opinion. En effet vouloir convaincre que tout va bien avec l’agriculture conventionnelle pour la santé et l’environnement, revient à tromper la population. L’agriculture biologique de son côté reste un modèle et un laboratoire en expansion, certes perfectible, d’agroécologie appliquée. » écrivent en avant-propos les auteurs de ce document.
Grâce à ce travail fouillé vous aurez de nombreux arguments en main pour contrer les propos des sceptiques voire des détracteurs de l’agriculture biologique !
Lire le document complet L’agriculture biologique malmenée, 10 mythes à déconstruire
Et si vous voulez aller plus loin vous pouvez retrouver nos dossiers sur ce sujet
- Notre rapport qui compare les pesticides utilisables en bio versus ceux en conventionnel
- Notre fact-checking qui montre que la bio est meilleur pour la santé
Connu / mel Sujet : crieur-libre-expression Compilation du sam., 30 déc. 2023 ( 1 / 1 )
En un coup d'œil
Productions : Apiculture ; Arboriculture ; Elevage ; Grandes cultures ; Maraîchage ; Viticulture
Adresse : Le Pas, 16440 Nersac
Année d'installation : 2019
Nombre d'ETP travaillant sur la ferme : 9
Taille : 150 ha
Certifications : Agriculture Biologique
Génération maraichage ©Getty - Maskot
Qui sont ces nouveaux maraîchers permaculteurs ? La permaculture a le vent en poupe, mais est il si simple que cela de se lancer dans une micro ferme en permaculture ?
Générations permaculture, les micros fermes en permaculture. Ils ne sont pas issus du monde agricole, mais ils tentent l'aventure de la permaculture en développant des micros fermes où poussent en harmonie une extrême diversité d'espèces associées au sein d’une même parcelle cultivée. "Il y a un intérêt pour la permaculture. Ce modèle est génial, la permaculture nous invite à suivre l’intelligence de la nature, on imite les écosystèmes, mais il faut du temps pour apprendre la terre !
Les catastrophes cumulées au dérèglement climatique, des signes crescendo du réchauffement, ce n'est pas facile…" Précise Perrine Bulgheroni, co-fondatrice de la Ferme du Bec Hellouin en Haute-Normandie. Elle est également consultante, formatrice et conférencière indépendante en permaculture et constate, après avoir visité de nombreuses micro fermes que "agronomiquement et techniquement le modèle est génial, mais économiquement ça ne marche plus, c’est conjoncturel ! Le circuit court souffre, les gens ont boudé le bio."
À écouter : Permaculturons dans la ferme du Bec Hellouin ! - CO2 mon amour - 40 min
Cela n'a pas empêché Goran Puig, "Le permaculteur" de se lancer et de créer dans la Drôme à Romans-sur-Isère une micro ferme en permaculture d'1 hectare. C'est un permaculteur 2.0 qui, avec son ami Hugo, distille sur les réseaux sociaux son savoir, ses conseils et il est suivi par plus d'1 million d'abonnés. Il faut dire que c'est en visionnant une vidéo sur le travail en permaculture mise en place à la Ferme du Bec Hellouin qu'il a déclenché cette nouvelle passion. Le Bec Hellouin est une "ferme de 20 Hectares, et le maraîchage est sur 5000 mètres carrés. Le Bec Hellouin c’est une référence, un laboratoire d’idées, des pionniers, on a cherché des solutions, on n’a rien inventé, on a fait une synthèse ».
Qu’est-ce que la permaculture ? Est-ce l'agriculture de demain ?
Dans “La transition agroécologique. Qu'est-ce qu’on attend? ” édité chez Terre Vivante dans la collection Champs d’action, Marc Dufumier, ingénieur agronome et docteur en géographie, professeur honoraire à AgroParisTech, spécialiste des systèmes agraires et de leur évolution, qualifie la permaculture comme "Une forme d’agriculture biologique qui relève très largement de l’agroécologie et peut même être considérée comme l’une de ses formes les plus abouties. Extrême diversité des espèces associées au sein d’une même parcelle cultivée, multitude de micro-écosystèmes, des cultures de ports et comportements physiologiques très différents... Cet aménagement de l’espace cultivé, savant, artisanal et soigné s’avère souvent très exigeant en travail (le plus souvent manuel) et donc très intensif en emplois". Perrine Bulgheroni, co-autrice de Permaculture, guérir la terre, nourrir les hommes (Actes Sud rajoute que "La permaculture repose sur une éthique, exigeante dans sa mise en pratique qui est celle de « Prendre soin de la Terre, prendre soin des hommes et partager équitablement".
Goran le permaculteur dit que "La permaculture, c’est simplement du bon sens, on garde l’œil ouvert sur ce qui nous entoure, on observe tout, la forêt le sol, la diversité". Marc Dufumier pense qu'il est urgent aujourd'hui de s'en inspirer" pour soigner et améliorer nos grandes cultures, mais il ne faut oublier que plus on travaille plus il faut rémunérer". De plus, la permaculture est parmi les formes d’agriculture la plus à même de s’adapter, car la diversité des cultures permet des revenus résilients et , elle est une forme d’agriculture résiliente. Plus un écosystème est diversifié, plus il peut retrouver ses capacités après un événement climatique à la différence de la monoculture ou de la rotation.
Avec :
- Marc Dufumier est ingénieur agronome et docteur en géographie, professeur honoraire à AgroParisTech, spécialiste des systèmes agraires et de leur évolution. Il est l’auteur de “La transition agroécologique. Qu'est-ce qu’on attend?” Ed Terre Vivante collection Champs d’action.
- Perrine Bulgheroni est co-fondatrice de la Ferme du Bec Hellouin en Haute Normandie, elle est également consultante, formatrice et conférencière indépendante en permaculture et agro écologie, et aussi écrivaine. Elle est co autrice de Permaculture. Guérir la terre, nourrir les hommes (Actes Sud), Vivre avec la terre ( Actes Sud) et autrice de la Foi, la Fourche et la Fourchette (Ed. Hachette cuisine) qui sortira le 25 octobre (le pdf de l’ouvrage La Foi La Fourche La Fourchette.
- Goran Puig, Goran le permaculteur est permaculteur à Romans-sur-Isère dans la Drome. Ses vidéos de conseils et astuces en permaculture cumulent des millions de vues.
Clés : Environnement Vie quotidienne Biodiversité Maison – Jardin Jardinage Permaculture Agriculture biologique
Cartographie des Fermes d’Avenir
Fermes d’avenir -Réseau des Fermes d’Avenir -Eco-lieu Jeanot
Porteurs de projet Association C KOI CA
Description & activités de la ferme
Oasis, Lieu de Vie, Jardin Partagé (maraîchage), Guinguette, Culture…
Fermes d’Avenir utilise l’outil de la Fleur de l'Agroécologie pour présenter l’approche agroécologique de cette ferme.
Productions : Maraîchage
Autres activités : Pédagogie et formations ; Tourisme et loisirs
Région : Nouvelle-Aquitaine
Adresse : Lieu-dit Peye Rue de Mâa, 40370 Rion-des-Landes
Année d'installation : 2011
Taille : 1.6 ha
Certifications : Agriculture biologique
Association du Groupe SOS
france-5 Environnement 51 min 46 s Français tous publics Vidéo sous-titré - Disponible jusqu'au 09/11/23
Que cache le label "Haute valeur environnementale", encadré par les ministères de l'Agriculture et de l'Ecologie ? Protège-t-il vraiment les insectes ? Pourquoi fleurit-il dans les rayons des supermarchés, alors qu'en ce moment, les ventes de bio s'effondrent ? Hugo Clément a remonté les filières et découvert des modes de production surréalistes, bien loin de l'image bucolique de son logo. Ainsi, les insecticides qui tuent les papillons sont autorisés. En Loire-Atlantique, des serres de production de tomates hors-sol, labellisées HVE, sont chauffées au gaz et éclairées la nuit, en plein hiver.
Présenté par : Hugo Clément
Maison de production : Winter Productions / France Télévisions
Civry-la-Forêt (Yvelines), le 16 février 2021. Olivier Judéaux convertit avec sa mère et son oncle une exploitation agricole. Ce terrain ne sera pas cultivé pendant cinq ans pour reposer le sol. LP/Cécile Chevallier
Le bio continue de gagner du terrain dans les exploitations franciliennes. « Les 30000 hectares cultivés en agriculture biologique sont dépassés en Ile-de-France », constate l'observatoire régional de l'agriculture biologique (ORAB), animé par le GAB IDF ( groupement des agriculteurs bio ). « Avec près de 6000 hectares supplémentaires (NDLR : 4000 hectares de plus en 2019) et plus d'une centaine de nouvelles fermes installées ou converties en 2020, la région francilienne totalise 546 fermes bio. »
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Agriculture biologique et Alimentation
Pour l’heure, seulement 9 % des surfaces agricoles européennes sont cultivées. ©AdobeStock
La guerre en Ukraine nous rappelle douloureusement notre hyperdépendance alimentaire tandis que les épisodes climatiques extrêmes nous enjoignent à revoir notre système agricole pour protéger la planète. L’agriculture bio est sur toutes les lèvres, mais peut-elle seulement satisfaire les besoins alimentaires à l’échelle mondiale ?
L’échec du productivisme
Car jusqu’ici, le modèle productiviste a failli à bien des égards : déforestation, altération de la biodiversité, appauvrissement des sols, pollution de l’eau, émissions significatives de gaz à effet de serre – 22 % du total des émissions selon le dernier rapport du GIEC. « En ajoutant la fabrication des engrais à partir de gaz naturel, le stockage, le transport, le conditionnement et la transformation des aliments, on dépasse les 30 % », ajoute Olivier De Schutter, juriste belge, professeur de droit international et ancien rapporteur spécial pour le droit à l’alimentation de 2008 à 2014. Sans compter que le méthane issu du bétail a un pouvoir de réchauffement bien plus élevé que le CO2. Mais l’agriculture industrielle a également échoué à nourrir les populations : d’après l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), en 2017, 821 millions de personnes souffraient de sous-alimentation – alors même que les pertes alimentaires représenteraient 14 % de la production agricole mondiale. Quant au gaspillage alimentaire, il représenterait selon le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) 17 % de la production agricole mondiale.
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Xavier Poux, ingénieur agronome à l’Institut du développement durable et des relations internationales. Il faut sortir de cette logique selon laquelle il faut impérativement compenser la perte de rendement », estime-t-il. Il rappelle que ces pertes sont déjà à l’œuvre malgré nos modèles industriels, et qu’il faut s’y adapter.
Penser circulaire et sortir des logiques de marché
C’est chose faite dans une étude publiée dans Nature Communications en 2017 https://www.nature.com/articles/s41467-017-01410-w, qui assure qu’atteindre 100 % d’agriculture bio d’ici 2050 est possible à condition de réduire le gaspillage alimentaire et de modifier nos habitudes de consommation – moins de viande notamment, afin de libérer des terres cultivables pour l’alimentation humaine – et ainsi compenser une perte de rendement estimée à 30 %. « D’autant que certains pays pourraient être avantagés par le mode d’agriculture biologique, notamment en Asie ou en Afrique, particulièrement pauvres et affamés », ajoute Xavier Poux. Dès 2008, des chercheurs des Nations unies avaient démontré que des exploitations de vingt-quatre pays africains en conversion ou déjà converties au bio avaient vu leur productivité augmenter de 116 % après trois à dix ans de culture https://unctad.org/system/files/official-document/ditcted200715_en.pdf.
Pour l’heure, seulement 9 % des surfaces agricoles européennes sont cultivées en bio, avec un objectif de 25 % d’ici 2030 fixé par la Commission européenne dans sa stratégie « De la fourche à la fourchette » adoptée fin 2021
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les politiques publiques doivent sortir des logiques de marché. Et mettre en place un plan. C’est ce que propose le scénario Afterres2050 pour la France https://afterres2050.solagro.org/. Construit sur le modèle du scénario négaWatt par Solagro, entreprise associative qui réunit des agriculteurs et des citoyens, ce projet propose un plan pour maintenir la production agricole en divisant par trois l’ensemble des intrants et impacts, tout en garantissant le fait de bien nourrir les Français. Mais Xavier Poux pointe aussi les limites du bio : « Si le fumier est acheminé par camion depuis des pays étrangers – comme c’est le cas pour de nombreux agriculteurs en France –, on passe à du bio industriel. »
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Les nouvelles voies de l’agroécologie
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Xavier Poux propose un modèle d’agroécologie nommé TYFA qui permettrait de nourrir le continent européen – les données manquent à l’échelle mondiale – à surface agricole constante, tout en limitant le risque de rupture en approvisionnements. Pour cela, nous devons agir tant sur nos techniques agricoles que sur notre régime alimentaire
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Benoît Biteau, député EELV au Parlement européen et agriculteur en Charente-Maritime sur 210 hectares (céréales, légumineuses, bétail, prairies), ces « techniques culturales simplifiées » donnent « des résultats économiques très satisfaisants » ... alors que son père, qui travaillait ces mêmes champs en conventionnel, mobilisait 7 calories fossiles pour produire 1 calorie alimentaire, Benoît Biteau produit 2,4 calories alimentaires avec 1 calorie fossile [2].
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Philippe Pointereau, coauteur du scénario Afterres2050, confirme : « Il est temps de raisonner en termes de système alimentaire durable. Le changement de régime alimentaire – produits de qualité, moins de viande et de produits laitiers – est un puissant levier de transition, il est dans les mains de tous les consommateurs mais aussi des collectivités locales. »
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[1] Pierre-Marie Aubert et Xavier Poux, Demain, une Europe agroécologique, Actes Sud, 2021.
[2] Les calories fossiles représentent l’énergie fossile dépensée pour la production agricole ; les calories alimentaires l’énergie récupérée sous forme de nourriture. Cette comparaison vise à mesurer l’empreinte énergétique des différents modèles agricoles.
Connu / https://wegreen.fr/post/196684
#UnionPopulaire #Melenchon2022 - 2 388 vues - 531 - 15,5 k abonnés - 37 commentaires
André Bouchut, représentant de la Confédération paysanne et membre du Parlement de l'Union Populaire, le dit : l'agriculture et l'environnement sont deux alliés... ou devraient l'être ! Mais aujourd'hui, notre système détruit la paysannerie et l'environnement. C'est pourquoi il est urgent de changer de modèle.
Il faut doubler le budget de l'agriculture biologique, comme le prévoit l'Avenir en commun, le programme de Jean-Luc Mélenchon.
Connu / https://framasphere.org/posts/12774497
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Claude - il y a environ 21 jours
Basta! - il y a environ 21 jours
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Pour en finir avec le modèle agricole industriel, les alternatives paysannes ne suffisent pas. Des membres de la coopérative agricole L’Atelier Paysan expliquent pourquoi dans un ouvrage récent, “Reprendre la terre aux machines”, publié aux Éditions du Seuil. Entretien à lire en accès libre
À basta! nous voulons donner la parole à celles et ceux qui réinventent un travail qui a du sens. Aidez nous à poursuivre notre journalisme indépendant, faites un don 👉 https://www.bastamag.net/don
#Agriculture #Machine #Capitalisme #Travail #Pesticides #AlguesVertes #AgricultureBio #Cooperative #Alternative #Paysan #Alimentation #LowTech #Précarité #Livre
Modèle agricole : « On ne peut pas faire porter la responsabilité des ravages du capitalisme aux paysans »
Pour en finir avec le modèle agricole industriel, les alternatives paysannes ne suffisent pas. Des membres de la coopérative agricole l'Atelier Paysan expliquent pourquoi dans un ouvrage récent, Reprendre la (...)
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Durée de lecture : 6 minutes - Clés : Agriculture Alimentation Alternatives
... consommer moins de produits carnés et mieux agencer culture et élevage.
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Les engrais de synthèse ont permis l’avènement d’un modèle agricole intensif « largement déséquilibré », selon Gilles Billen, directeur de recherche émérite au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et coauteur de cette étude
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trois leviers
- changement global de régime alimentaire
- reconnecter la culture et l’élevage ... en finir avec l’importation de soja pour l’alimentation des animaux, l’un des principaux moteurs de la déforestation en Amérique latine.
- généraliser les rotations des cultures (que pratiquent déjà les agriculteurs bio) afin d’enrichir les terres de manière naturelle
... dix milliards d’êtres humains pourraient être nourris sans engrais de synthèse en 2050, à condition que leurs régimes soient composés de moins de 40 % de protéines animales. ... recyclage des excreta humains ...
un paysan bio de saint-yrieix-sous-aixe
https://twitter.com/brutofficiel/status/1408857845240639489
"
Pierre Larrouturou a aimé
Brut FR @brutofficiel · 26 juin
"J'étais persuadé qu'il y avait quelque chose de pas normal."
Maurice a toujours refusé le modèle agricole classique… Et à 92 ans, il travaille encore. Paysan bio depuis 1966, il raconte.
89,3 k vues
5:30 - 86 - 1400 - 3500
"
->
https://www.openstreetmap.org/search?query=saint-yrieix-sous-aixe#map=12/45.8317/1.0859
30 057 signataires
Chaque année sur les 10 milliards d’euros d’aides publiques versées à l’agriculture française, moins de 2% vont à l’agriculture biologique. Alors que 10% des agriculteurs sont désormais en bio.
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En moyenne, les paysans bio risquent de perdre 131 euros par hectare !
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A la veille de décisions importantes dans le cadre des négociations de la PAC (Politique agricole commune) qui détermineront le futur modèle agricole français jusqu’en 2027, le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie confirme pour l’instant la politique menée par Emmanuel Macron depuis le début de son quinquennat : soutenir une agriculture productiviste et industrielle dopée aux pesticides tout en cassant la dynamique de l’agriculture bio.
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Alors que les citoyens sont très majoritairement favorables au développement de l’agriculture bio (Selon le sondage exclusif réalisé par l’institut IFOP pour Agir pour l’Environnement (mai 2019), 73% des Français étaient favorables au versement des subventions prioritaireme à l’agriculture bio et 89% étaient favorables à l’interdiction totale des pesticides chimiques), le gouvernement continue de soutenir un modèle dépassé et pollueur.
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Sans une forte mobilisation importante des citoyens, les aides aux agriculteurs bio vont diminuer de 66% et casser irrémédiablement la dynamique de conversion des agriculteurs conventionnels vers le bio et ainsi continuer à favoriser une agriculture industrielle et chimique.
... enquête de #Basta / Caroline Trouillet pour le compte du collectif pour une autre PAC : « La Politique Agricole Commune : ses chèques aux mieux dotés,ses œillères sociales et environnementales »
Clés : Agriculture Alimentation
Agriculteur bio en Charente-Maritime, actuel député écologique au Parlement européen, et conseiller régional de Nouvelle-Aquitaine – il en est à son deuxième mandat dans le groupe Radical de gauche –, Benoît Biteau assure que les régions peuvent constituer un outil efficace pour une transition écologique des territoires. Pour peu qu’elles fassent des choix clairs et cohérents ! L’exemple en Nouvelle-Aquitaine.
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La maquette financière [le plan budgétaire] de 2015 en Poitou-Charentes avait réservé une grosse enveloppe pour le développement de l’AB et de l’agroécologie. Et lorsque cette région a fusionné avec le Limousin et l’Aquitaine, il a été décidé de ne pas modifier cette maquette financière et d’en faire bénéficier la nouvelle grande région. C’est comme cela que des moyens substantiels ont été apportés à cette forme d’agriculture. C’est grâce à ça que la Nouvelle-Aquitaine a pu pallier en 2018 au désengagement de l'État en faveur des aides à l'AB, et maintenir une bonne dynamique de croissance de cette agriculture-là.
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On continue à engloutir des centaines de milliers d’euros pour des formes d’agriculture qui ne sont que le Canada Dry de l’agroécologie. On a des injonctions contradictoires en soutenant la transition écologique d'un côté et, de l’autre, des solutions agricoles qui lui tournent le dos. Prenons deux exemples : les outils d’épandage de pesticides et la politique de l’eau.
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en tant que cogestionnaire des finances publiques, nous avons une responsabilité sur la distribution de ces aides, nous sommes là pour donner des impulsions, en l’occurrence pour favoriser la transition agroécologique. Ainsi, nos Plans de Développement Rural Régional ne devraient plus mettre sous perfusion ce type de solutions techniques qui poursuivent une agriculture chimique.
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Quant à la politique de l’eau, en 2011, en tant que vice-président de l'ancienne région Poitou-Charentes, je n’avais pas fermé la porte aux retenues d’eau et à un soutien par la Région. J’avais simplement demandé qu’on s’engage sur un financement à 100 % afin de garantir une gestion publique de ce stockage de l’eau – qui est un bien commun. Cela signifie à la fois une gestion écologique de la ressource et un soutien apporté à certaines productions écologiques et profitables pour tous les consommateurs de la Région. Ce n’est pas le cas de celles destinées à l’exportation, tels le maïs, que ces retenues abreuvent avant tout. En outre, cette ressource bénéficie essentiellement aux exploitations actuelles et historiques, qui peuvent s’agrandir grâce à l’irrigation, alors que de nouveaux arrivants, parfois en agroécologie, n’y ont de fait pas accès. Rien qu’en Poitou-Charentes, entre les 4 départements qui la composent, on dénombre quelque 200 projets de retenues d’eau, qui pourraient mobiliser entre 300 et 400 millions d’euros d’argent public (avec un financement à 70 %). Est-ce vraiment le choix que veulent faire les habitants de Poitou-Charentes ?
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les productions agricoles des zones entourant les métropoles de Nouvelle-Aquitaine sont très largement destinées à alimenter les vraquiers du port de La Palisse à La Rochelle, pour l’export, plutôt que les habitants de ces métropoles. Résultats, ces derniers sont nourris seulement à quelques 2 % par des productions locales… Il est temps d’assumer des choix politiques clairs, cohérents et courageux sur les priorités agricoles comme alimentaires.
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Il y a plusieurs leviers pour changer ces orientations agricoles et alimentaires, en plus de la volonté politique indispensable à avoir. J’en citerai juste deux. Les régions sont gestionnaires du deuxième pilier de la PAC, c’est-à-dire de son volet du développement rural (1). Or, ce second pilier concerne tout de même 25 % du budget de la PAC, soit un quart des 9,5 milliards d’euros d’aides agricoles perçues par la France chaque année de l’Europe (sur la période 2014-2020). C’est insuffisant par rapport aux aides directes à la production, mais ce n’est pas rien ! Et ça peut libérer un beau volume financier pour engager cette transition agroécologique.
L’autre levier pour réorienter les politiques agri-alimentaires est celui de la commande publique. Là encore, ce n’est pas négligeable lorsqu’on est une région, qui a par exemple la compétence des lycées, et donc de leurs cantines. Ses compétences peuvent être toutefois contrecarrées par des fonctionnaires d'État gestionnaires de la commande publique pour ces repas dans les cantines, sur lesquels la région n’a pas d’autorité... Par ailleurs, pour rester sur l’exemple des cantines des lycées, la Région n’est pas le seul opérateur, elle est en fait un simple partenaire auprès d’autres collectivités (agglos, métropoles…) et elle ne peut imposer ses choix. Dès lors, les régions constituent des leviers précieux pour orienter les politiques alimentaires, mais elles ne peuvent pas se substituer à ces échelons territoriaux où se conçoivent, notamment, les fameux plans alimentaires territoriaux (PAT) multi-acteurs. Or, on constate qu’au sein des PAT il y a d’énormes disparités entre acteurs pour avancer vers le bio et le local dans les cantines, par exemple. Pour le dire autrement, si tous ces échelons de décision n’avancent pas en cohérence autour de la même volonté, cette transition aura du mal à voir le jour.
Crédits: Romain delbuenofood, Unsplash
(1) Le second pilier de la Ia PAC concerne, entre autres, la “modernisation” des exploitations agricoles, certaines aides à l'installation, un soutien pour l’activité dans les zones à handicaps naturels (par exemple les zones de montagne) ou encore les aides à l'agriculture biologique et pour des mesures dites agro-environnementales.
Ndlr : il ne lui a pas été demandé son avis sur Néo Terra https://tools.immae.eu/Shaarli/ind1ju/?searchtags=N%C3%A9o_Terra ACT
1 557 ont signé
FNAB a lancé cette pétition adressée à Emmanuel Macron (Président de la République française.)
Alors que nous vivons une crise environnementale majeure à laquelle s’ajoute une crise sociale, les objectifs que vous vous êtes fixés visant à développer une alimentation de qualité accessible à tous et toutes ne seront pas atteints.
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C’est cette logique qui a créé la situation de surproduction agricole structurelle actuelle[2], qui ne règle plus ni les insuffisances alimentaires des ménages précaires[3], ni les difficultés financières des agriculteur-rice-s, et contribue à une crise écologique sans précédent ayant des impacts majeurs sur la santé publique.
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[1] Enquête 2020, panorama de la restauration scolaire après la loi Egalim - Association des maires de France, décembre 2020
[2] ⅓ de la production agricole dans le monde est jetée chaque année http://www.fao.org/3/i2697f/i2697f.pdf
[3] 22% des foyers français avec enfants souffrent d’insuffisance alimentaire ANSES, 2017, « Étude individuelle nationale des consommations alimentaires 3 », p85-86
[4] http://itab.asso.fr/downloads/amenites/amenites-ab-synthese-nov2016.pdf
[5] https://www.iddri.org/fr/publications-et-evenements/billet-de-blog/une-europe-agroecologique-en-2050-un-scenario-credible-un
Connu / mel de cyberacteurs E-quotidien du lundi 7 décembre 2020
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Nombre de têtes bio par département sur la période 2008-2011 inclus.