L'entretien d'actu
Notre regard singulier sur l'état de la France et la marche du monde. Au-delà des faits, le sens de l'actualité.
Clés : Agriculture
Les grandes entreprises sont-elles en train de monopoliser les terres agricoles françaises ? Non contents de monopoliser quasiment tous les secteurs de la société, les entreprises du CAC 40 et les géants de l’agro-alimentaire veulent désormais s’accaparer pour eux seuls la terre qui est censée nous nourrir. Ce « hold-up » organisé, généralisé, à propos duquel le gouvernement ne dit mot, prend du terrain. Personne n’en parle et pourtant le phénomène existe. Les grandes entreprises s’accaparent des terres agricoles, les concentrent. De leurs côtés, les paysans sont non seulement sont « expropriés », mais sont aussi prolétarisés, et surtout précarisés. De petits propriétaires terriens, ils deviennent de simples salariés ou deviennent carrément des sous-traitants.
Au-delà du désastre social, au sein d’une profession déjà fortement mise à mal par des décennies d’industrialisation à marche forcée, c’est aussi un désastre écologique. A l’heure où l’urgence climatique devrait pousser vers un retour à une agriculture paysanne et aux circuits courts, cette même agriculture continue de s’industrialiser, au détriment de l’environnement et de la qualité des produits, et au profit des géants de l’industrie agro-alimentaire.
C’est la raison de cet ouvrage, Hold-up sur la terre, paru aux éditions du Seuil, qui est le fruit d’une longue enquête de terrain menée par Lucile Leclair. Elle est venue nous en parler sur le plateau du Média.
Tr.: ... SAFER ... opacité ... on est face à une nouvelle agriculture industrielle ... export ...
À propos de l'allocution présidentielle de la veille, Thomas Piketty est catégorique : "Il n'a vraiment pas dit grand chose, je suis fasciné par ce type de communication politique, même Trump a des journalistes en face".
"Ce qui m'embête ce sont les non-dit, il a déjà augmenté les impôts" poursuit-il.
"Quand il n'y a personne en face, aucun journaliste (...) l'absence de contradiction est problématique"
L'université sur le carreau
"On a besoin de redémarrer l'économie autrement que ce qu'on a l'a laissé, on a besoin d'un plan d'investissement sur l'éducation, la formation, il faut se rendre compte du gâchis accumulé sur notre jeunesse" estime l'économiste.
"Le lycée et l'université, c'est quelque chose de pas du tout important par rapport aux cafés" ironise-t-il.
"Il y a un gâchis par rapport a toute une génération, une année complètement blanche"
"On a besoin d'investissement matériel, de moyens (...) même du point de vue économique, la prospérité économique vient de cette avance éducative".
"L'ISF devrait rapporter une dizaine de milliards d'euros" affirme l'économiste, qui explique : "Le plan européen, c'est 500 milliards d'euros, a peine 3% du PIB européen sur 5 ans : en faire une immense avancée historique, sachant qu'on garde un grande opacité dans la prise de décision ….pour replacer les choses, 12 ans après la crise de 2008 on reste dans les demi mesures".
Accepter le "débat citoyen" sur le colonialisme
"Refuser la discussion comme semble le faire Emmanuel Macron, c'est compliqué(...) Haïti, pour avoir le droit d'arrêter d'être esclave, a payé à la France une dette considérable : je voudrais que chacun puisse se faire son idée" explique Thomas Piketty : "Il faut accepter de rentrer dans ce débat. On continue encore aujourd'hui de réparer des spoliations qui ont eu lieu pendant la première et seconde guerre mondiale".
"Il faut accepter la discussion démocratique sinon ne va pas pouvoir affronter le passé et passer à la suite" .
Connu / https://twitter.com/MaximCombes/status/1272441939661664256
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... La #CRDS, qui aurait du s'éteindre en 2024, a été prolongée jusqu'en 2033 minimum. Une alternative était possible : que l'Etat prenne en charge cette dette publique liée au #Covid19 plutôt que la refiler à la #SécuritéSociale : cela aurait été moins coûteux et plus juste.
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56 704 signatures
Des organisations environnementales s'élèvent contre la campagne éhontée du groupe pétrolier ENI pour une « neutralité carbone » d'ici 2030. La pollution issue des activités pétrolières et gazières serait « compensée » par la plantation de millions d'arbres. Mais ces plantations aggravent l'impact de l'industrie pétrolière.
Lettre À Claudio Descalzi, PDG d'ENI
Au lieu des plantations d’arbres : stoppez la pollution liée à l’exploitation pétrolière, dédommagez les habitants et n’exploitez plus de nouveaux gisements
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monocultures d'arbres, c’est-à-dire des plantations de bois industrielles. Celles-ci ne sont PAS des forêts mais des déserts écologiques n'offrant aucun habitat à la faune et à la flore.
ENI veut étendre ses activités forestières sur 8,1 millions d'hectares. Les pays ciblés (Ghana, Mozambique, Zimbabwe et Afrique du Sud) ne disposent pas de surfaces libres. L'appropriation à grande échelle de terres par des sociétés comme ENI est une spoliation aboutissant à l'expulsion de ses habitants.
Dans une lettre ouverte au groupe, plus de 100 organisations environnementales et pour le développement critiquent ces actions comme une tactique dangereuse ne faisant qu'exacerber les dégâts causés par l'industrie du gaz et du pétrole. Elles exigent une réduction réelle immédiate des émissions en « laissant les énergies fossiles dans le sol ».
ENI prévoit au contraire d'investir des milliards d'euros dans de nouveaux gisements de pétrole et de gaz, notamment au Mozambique, et continue même de pratiquer le torchage de gaz à ciel ouvert.
Dans le delta du Niger au Nigeria, où ENI et d'autres groupes pétroliers européens comme Shell et Total extraient du pétrole, la nature est détruite et contaminée à grande échelle. Les habitants sont les premiers touchés.