Le 29 janvier 2014 par Linda Douifi
Frich’Angoulême a fait son apparition sur Facebook.
Alexis Durand veut faire connaître cet incubateur de projets citoyens.
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Alexis Durand, 28 ans, d'Aigre. « Apolitique, Frich'Angoulême est porté par l'association professionnelle Via paysage sur une idée originale de l'agence Prima Terra, animatrice du projet », explique le Charentais d'adoption.
Paysagiste de formation, mais aussi environnementaliste et diplômé dans le management de projet, Alexis Durand travaille pour Prima Terra et occupe actuellement la présidence nationale de Via paysage, dont il est par ailleurs l'un des membres fondateurs.
Et d'expliquer qu'Angoulême, et au-delà la Charente, de par son riche passé, dispose d'un sacré héritage patrimonial. Aussi bien matériel (ancien hôpital, usine désaffectée…) qu'immatériel, grâce aux écoles de l'image. « Dans trois ans, date d'arrivée de la LGV, soit les Charentais, donc nous, on se sera réveillés, soit la ville d'Angoulême appartiendra à d'autres.
Les prix montent déjà. » D'où l'intérêt, selon lui, d'un incubateur de projets citoyens tel que Frich'Angoulême.
Un fonds de dotation
L'ancienne piscine Montauzier à Angoulême, l'ancien site de la SNPE (Société nationale des poudres et explosifs), friche Rondinot à Soyaux, ancienne tuilerie de Niollet à Garat, friche militaire à Ruelle… Autant de lieux recensés par Frich'Angoulême.
Certaines personnes ont déjà pris contact avec Alexis pour des projets de reconversion. Grâce au réseau et à l'expérience de Via Paysage, Frich'Angoulême dispose, entre autres, d'un fonds de dotation grâce à son carnet d'adresses d'investisseurs, donne des conseils et oriente les intéressés dans les méandres administratifs des demandes de subventions.
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membres du collège (sorte de conseil constitutionnel, il n’a pas de pouvoir autre que celui de protéger la raison d’être de la LSC) : Bernard Brunet, Florence Devouard, Christian Mahieu, Michel Briand.
Ses principes :
LSC signifie « Legal Service For Commons« . En Français, « Services légaux pour les communs ».
Son nom est en anglais car elle relève potentiellement du droit européen, donc utilisable dans les pays non francophones. Elle est une copie du modèle qui existe depuis 20 ans de la SPI-INC : http://spi-inc.org/et qui permet à des projets comme Debian ou LibreOffice d’avoir un outillage juridique à leur disposition.
La LSC a pour but de rendre le portage de projets possible sans obligatoirement passer par une création de structure, et tout en protégeant au mieux les ressources partagées du projet afin qu’elle puissent le rester sur le long terme.
Sa spécificité est qu’elle peut héberger pour des tiers les éléments bloquants d’un portage sans structure, mais n’a dans ses statuts aucun pouvoir sur la gouvernance de ces ressources. La gouvernance revient à la communauté.
Le type d’éléments que la LSC peut héberger sont :
Des noms de domaine
Un hébergement serveur ou application web
Un dépôt de marque
Un contrat (ex: serveur informatique)
Un compte numéraire (de l’argent) (en cours de réflexion sur ce sujet)
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ndlr : / portage incubation plutôt
Agriculteur au Pays Basque, Félix Noblia expérimente une agriculture ambitieuse, celle de la conservation des sols en bio, depuis deux ans. Discussion avec ce paysan-chercheur sur cette révolution en cours.
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malgré l’apport d’engrais minéraux, certaines plantes ne poussaient plus sur mes parcelles. Je me suis alors progressivement intéressé à mes sols au gré de rencontres et de discussions avec des collègues agriculteurs, comme Frédéric Thomas, ou des chercheurs comme Lucien Séguy. J’ai alors compris l’importance de restaurer la vie biologique des sols pour construire des systèmes agronomiques durablement productifs.
... abandonner le labour notamment parce que j’avais des terrains très en pente et donc fortement sensibles à l’érosion ... ne pas travailler le sol et réussir la gestion de ces « mauvaises herbes ». La réalité est qu’il y a encore eu très peu de recherche et d’expérimentations sur la conciliation entre l’agriculture biologique et l’agriculture de conservation. Il est en effet très compliqué pour les agriculteurs d’assumer économiquement les risques associés à l’expérimentation de l’agriculture biologique de conservation des sols, qui est une technique incroyablement complexe
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En agriculture de conservation bio, il faut que le sol soit au maximum occupé par des plantes que l’on a choisies, sinon ce seront d’autres, indésirables, qui prendront la place. On va par exemple compter sur le paillage, c’est-à-dire la couverture du sol par les résidus de plantes. Ce paillage va jouer un effet écran et empêcher la germination des graines de plantes indésirées présentes dans le sol. Autre technique : le « relay-cropping ». Cela consiste à insérer dans une culture, avant même sa récolte, celle qui lui succèdera. ... semer des cultures en association, par exemple un blé et un trèfle ... présence d’un élevage grâce auquel je suis sûr de valoriser économiquement ma récolte
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le glyphosate rentre essentiellement dans notre alimentation non pas par les agriculteurs, qui, faut-il le rappeler, ne l’épandent jamais sur les cultures récoltées en France, mais par l’importation d’OGM. Ces OGM, venus notamment d’Amérique du Sud, vont ensuite nourrir une grande partie du bétail français ... utilisé avec parcimonie dans des systèmes d’agriculture de conservation des sols contribue à la construction d’un système d’avenir qui permettra de s’en passer un jour. Il est plus important de basculer la ferme France en agriculture de conservation des sols qu’en système « zéro-glypho » ... on pourrait multiplier son prix par dix et utiliser l’argent ainsi récolté pour la recherche et le développement d’alternatives.
... comment pourrait-on accompagner ... ?
lever les freins matériels et psychologiques ... aider massivement les exploitations à investir dans le matériel adapté ... travailler sur la sélection de plantes de couverture des sols qui sont capables de séquestrer de grandes quantités de carbone afin de les stocker durablement dans le sol et non dans l’atmosphère ... orienter davantage les élevages vers le pâturage ... inciter les consommateurs à manger moins de viande, mais de meilleure qualité à des prix plus élevés ... développer considérablement les réseaux de partages d’informations entre agriculteurs ...
Aller plus loin
- Frédéric Thomas : « Pour la première fois dans l’humanité, on peut produire de manière conséquente en régénérant les sols » https://grainesdemane.fr/frederic-thomas-pour-la-premiere-fois-dans-lhumanite-on-peut-produire-de-maniere-consequente-en-regenerant-les-sols/
- Sarah Singla : « Développons des sols fertiles en remplaçant le métal par le végétal » https://grainesdemane.fr/sarah-singla/
- « Agriculture du vivant » : il se passe quelque chose ! https://grainesdemane.fr/agriculture-du-vivant-il-se-passe-quelque-chose/
Auteur Mathieu Marguerie
Ingénieur agronome spécialisé en productions végétales, je m’intéresse à la diversité de l’agriculture sous toutes ses formes. Je travaille actuellement au développement de l’agriculture biologique.
Espace d'inclusion, d'entraide et d'orientation, il permettra à chaque Jardinier·e de s'approprier le fonctionnement de la communauté et des outils numériques, d'être tenu·e au courant de ses actualités et événements, de naviguer dans les ressources, de partager ses questionnements, ses retours d'expériences, ses idées ou ses aspirations.
En facilitant la rencontre entre Jardinier·es, le Grand Jardin sert ainsi d'incubateur à la création de groupes de pairs, qui pour certains, deviendront petit à petit des Jardins structurés et pérennes, géographiques ou thématiques.
Il s'adresse à toute personne, sans pré-requis de formation, qui se reconnaît dans la posture d'un·e Jardinier·e du Nous et ...
des communautés apprenantes et des communs pédagogiques sur le Faire Ensemble, incubés par l'Université du Nous !
Au travers de ce Wiki, nous partageons notre vision et les concepts clefs. Tu trouveras également différents moyens de contribuer, pour embarquer avec nous dans cette aventure.
Chambéry 73000
ACCOMPAGNER LE DÉVELOPPEMENT DE PROJETS
POUR UNE DÉMOCRATIE OUVERTE
Nous accompagnons les citoyens à développer des projets au service d'une démocratie plus ouverte :
Civic Tech - Education Populaire - Community Organizing - Media participatif - Artivisme
Gouvernance partagée - Lobby Citoyen - Tiers-lieux - Oasis - Pédagogie coopérative
Transformation des organisations - Pouvoir d'agir - Éducation à la citoyenneté - ...
Nous encourageons la participation citoyenne, la transparence, la coopération et l'intelligence collective
pour transformer nos institutions et nos organisations collectives.
Système D est un programme de l'association Démocratie Ouverte.
Pétition adressée à Conseil d'administration de VIVEA, ministre de l'Agriculture M. Stéphane Travert, les parlementaires, l'Association des Régions de France (ARF)
Le nombre de paysan-ne-s connaît une baisse continue depuis plusieurs décennies et tout laisse à penser que le phénomène va encore s'aggraver : 53 % des agriculteurs partiront à la retraite dans moins de dix ans[1].
Pourtant, nombreux sont celles et ceux qui souhaitent s’installer et donc se former pour réussir leur installation et ils sont nombreux à ne pas être issus du milieu agricole. Or, la transition agricole ne pourra se faire qu’avec des paysan-ne-s nombreux sur les territoires.
Mais voilà, se lancer dans un projet d’activité agricole demande du temps, l’accès à des formations professionnelles adaptées pour développer les capacités spécifiques et indispensables pour devenir paysan-ne au sein d’un territoire. Cet accompagnement global doit commencer très tôt dans la démarche d'installation. Jusqu'ici, il était possible de se former et de s'informer en amont de l'installation, de se tester et de vérifier l'adéquation au métier grâce au dispositif « Émergence de projet ». Ce type de dispositif de formation, indispensable pour installer des paysan-ne-s nombreux-ses et bien formé-e-s, est aujourd'hui menacé.
En effet, le fonds de formation des agriculteurs-trices VIVEA menace, de ne plus financer le droit aux formations à la pré-installation, au prétexte que les bénéficiaires de ces formations ne cotisent pas encore au fonds de formation et que ces actions seraient en amont du champ d’action de VIVEA. C'est donc tout le dispositif innovant à l'émergence de projets agricoles pour les créateurs et repreneurs de fermes, mais aussi les formations techniques et agroécologiques qui risquent de disparaître, faute à ce jour d’alternatives fiables, adaptées pour les financer et les prendre en charge. Ces formations sont pourtant un maillon déterminant dans la réussite et la pérennisation d'un projet agricole. De nombreuses décisions sont prises avant l'installation et une fois l'activité lancée, il est trop tard et incohérent de suivre certaines formations fondamentales à son projet d’activité et à son démarrage.
La transition agricole ne sera possible qu’avec des paysannes et paysans nombreux et bien formé-e-s dans des campagnes vivantes. VIVEA doit donc renoncer à son projet d’abandon de la pré-installation. Signez la pétition « Sauvons l’installation des paysan-ne-s ».
Signataires : Confédération paysanne, Accueil paysan, L’Atelier paysan, FADEAR, InPACT, MRJC, Réseau CIVAM, Solidarité Paysans.
[1]Source : MSA