Par Nicolas François, journaliste spécialisé en histoire
Publication : 10 mai 2023 | Mis à jour : 16 oct. 2023
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En résumé
La création par l’ONU, en 1948, d’un État juif est d’abord le fruit de la détermination des sionistes à bâtir un « foyer national juif ». Les premières installations de nationalistes et de religieux juifs débutent à la fin du XIXe siècle en Palestine, alors sous administration ottomane.
Après la Première Guerre mondiale, la Palestine passe sous la coupe de la Grande-Bretagne, qui se retrouve vite dépassée par une guerre civile judéo-arabe coûteuse. Londres s’en remet à l’ONU, qui adopte un plan de partage du territoire en deux États en 1947.
Si l’État arabe ne voit pas le jour, l’État d’Israël est rapidement reconnu sur la scène internationale et bénéficie, en outre, dans les années 1960, d’un dynamisme économique important. Mais son existence est contestée par ses voisins et l’expulsion de 700 000 Arabes de Palestine de leurs terres entre décembre 1947 et juillet 1949 accentue le ressentiment.
Attentats et actes de sabotages se multiplient. En mai 1964 naît l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) qui prône la lutte armée contre Israël. Une deuxième phase de l’existence d'Israël débute alors, secouée par des affrontements avec de multiples acteurs palestiniens mieux organisés, mais aux objectifs politiques parfois divergents, et marquée par des tentatives de paix avec ses ennemis.
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Connu / TG le 12/10/23 à 17:01
Durée de lecture : 11 minutes - Clés : Nature Monde Congrès mondial de la nature
L’Union internationale pour la conservation de la nature tient son congrès mondial du 3 au 11 septembre à Marseille. Les acteurs de la préservation de la biodiversité se retrouveront pour accorder leurs voix et tenter de peser sur les décideurs politiques et économiques. Le but : interrompre le processus d’effondrement du vivant.
1. Qu’est-ce que l’UICN ?
... « C’est le lieu où se retrouvent tous les spécialistes et acteurs de la conservation de la nature », dit Maud Lelièvre, présidente du comité français de l’UICN. Cette branche hexagonale réunit ainsi des ONG environnementales telles que le WWF ou France Nature Environnement (FNE), des agences publiques comme l’Office national de la biodiversité (OFB), mais également des représentants des ministères de l’Écologie ou des Affaires étrangères.
« C’est une organisation hybride, avec un côté très scientifique et un autre politique », précise Arnaud Gauffier, du WWF. En 1961, son ONG — le World Wild Fund for nature (WWF) — a d’ailleurs été fondée pour soutenir financièrement les actions portées par l’UICN, créée pour sa part en 1948
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2. À quoi va servir ce Congrès mondial ?
... Le congrès prend en effet place quelques mois avant la COP26 sur le climat et la COP15 sur la biodiversité — prévue en Chine début 2022. Pour autant, rien de décisif n’est à attendre de cette séquence marseillaise, et pour cause : les motions votées par l’UICN sont des recommandations plus que des dispositions contraignantes.
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Le sommet fait aussi figure de congrès scientifique, avec nombre de chercheurs présents : « Cet événement constitue une arène différente pour les débats sur la conservation de la nature, avec l’intérêt notamment de donner la parole à des groupes issus de la société civile qui ne l’ont pas souvent », souligne Didier Bazile, chercheur au Cirad et coanimateur de la thématique de recherche prioritaire Biodiversité.
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3. Quels sont les points qui font débat ?
En parallèle du Congrès mondial, plusieurs associations entendent jouer les trouble-fête. « Une motion polémique sera particulièrement suivie, note ainsi Inf’OGM, celle sur la biologie de synthèse, dont fait partie le forçage génétique. » L’un des aspects discutés au sein de l’UICN est de savoir si cette technique est une option pertinente pour la préservation de la biodiversité. « Le forçage génétique pourrait permettre de supprimer des populations d’espèces considérées comme envahissantes en biaisant le ratio sexuel ou en altérant leur fertilité », assure le site d’information, qui s’interroge : « L’humanité peut-elle s’autoriser à manipuler le vivant pour... le “préserver” en dépit des enjeux environnementaux, sanitaires et socio-économiques sous-jacents ? »
Ainsi, malgré un apparent consensus — tant scientifique que politique — sur les questions de biodiversité, de nombreux sujets abordés lors du sommet font débat. « C’est l’occasion pour nous de questionner la manière dont se fait la conservation de la nature », dit Fiore Longo, de Survival International. Avec d’autres associations, son ONG organise, les 2 et 3 septembre, un « congrès alternatif », intitulé « Notre terre, notre nature », « qui mettra en lumière l’opposition mondiale aux tentatives de gouvernements, de l’industrie de la conservation de la nature et de grandes ONG de transformer 30 % de la planète en “aires protégées” ». Autre sujet de débat, battu en brèche lors de ce contre-sommet, les « solutions fondées sur la nature », largement promues par l’UICN, mais « qui posent une valeur marchande sur la nature et constituent une fausse solution pour lutter contre le changement climatique », selon Survival International.
« C’est l’opportunité de montrer ce qui se fait réellement sur le terrain, les vols des terres, les violations des droits humains commises au nom de la conservation de la nature, dit Mme Longo. Depuis des décennies, l’UICN et les gouvernements ne parviennent pas à répondre à la crise écologique, alors que depuis des siècles voire des millénaires, des peuples autochtones et des communautés locales ont su préserver leur lieu de vie. » L’ONG, qui défend la reconnaissance des droits des peuples autochtones, veut créer « une coalition d’organisations et de peuples pour la justice sociale et environnementale ». À ses côtés, Extinction Rebellion entend ainsi se mobiliser toute la semaine, en vue notamment de « dénoncer le greenwashing » — Nutella et Veolia font partie des sponsors officiels de l’événement : « Alors que nous assistons à la sixième extinction de masse du vivant, l’heure n’est plus aux effets d’annonce, mais à des prises de décisions radicales », estime le mouvement.
Présenté par le président Trump à son « ami » Benjamin Netanyahu, le plan de paix au Proche Orient ne mettra pas un terme au conflit qui oppose Israéliens et Palestiniens depuis 1948.
Éditos & Analyses
Il aura fallu près de trois ans de tractations entre Américains et Israéliens pour que Donald Trump présente son plan de paix au Premier ministre d'Israël, Benjamin Netanyahu . Le « deal du siècle », comme l'a baptisé le 45e président américain, a pourtant peu de chance d'aboutir à imposer une paix durable entre Israéliens et Palestiniens.
Le « deal » élaboré par Jared Kushner, l'époux d'Ivanka Trump très largement inspiré par les diplomates et les responsables israéliens, prend en compte la réalité sur le terrain en reconnaissant, comme le président Trump l'a déjà annoncé, Jérusalem comme capitale d'Israël , l'annexion de certaines parties de la vallée du Jourdain en Cisjordanie occupée et en abolissant le droit au retour des Palestiniens. En revanche, il tourne le dos aux résolutions des Nations Unies et ne prend pas en compte les aspirations nationalistes des Palestiniens.
Il prévoit simplement la mobilisation d'une cinquantaine de milliards de dollars d'investissement dans les territoires palestiniens. En échange d'un adieu aux armes et de la reconnaissance de l'Etat d'Israël, les Palestiniens devraient avoir une plus grande autonomie. Est-ce suffisant ? Ce plan a déjà été repoussé par le président palestinien Mahmoud Abbas, qui n'a d'ailleurs pas été convié à son élaboration.
La fin des accords d'Oslo
Ce qui marque d'ailleurs la grande différence avec les accords d'Oslo, qui avaient été négociés par les Israéliens et les Palestiniens et signé le 13 septembre 1993, à Washington en présence du président Bill Clinton, par le Premier ministre israélien Itzhak Rabin et par le futur président de l'autorité palestinienne, Yasser Arafat.
Dans les faits, le « deal du siècle » de Donald Trump met un terme à tout espoir de la création de deux Etats vivant en paix, côte à côte, comme l'avait défendue le président George W. Bush junior. Il consacre aussi la division des Palestiniens entre la Cisjordanie, encore dominée par l'Autorité palestinienne, et Gaza, sous la coupe du Hamas.
Dans les faits, il vise surtout à satisfaire l'électorat du président Trump et à donner un coup de pouce à son « ami » Benjamin Netanyahu. Et non pas à résoudre un conflit qui oppose dans l'ancienne Palestine mandataire deux nationalismes antagonistes, juif et arabe, depuis la proclamation, en mai 1948, de l'indépendance d'Israël et le refus par les pays arabes du traité de partage de ce petit bout de territoire.