Taille importante, localisation inédite : la fissure découverte sur l’un des réacteurs de la centrale de Penly interroge. D’autres réacteurs ...
Connu / TG le 09/03/23 à 14:04
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La centrale nucléaire de Penly, à Petit-Caux (Seine-Maritime), le 9 décembre 2022. LOU BENOIST / AFP
Le phénomène de corrosion sous contrainte, détecté en octobre 2021, n’en finit pas de peser sur le parc nucléaire français. Une nouvelle fissure, de grande ampleur, a été détectée sur le circuit d’injection de sécurité du réacteur numéro un de la centrale de Penly (Seine-Maritime), d’une puissance de 1 300 mégawatts (MW), mais actuellement à l’arrêt. Alors qu’EDF estimait, fin 2022, être « sorti de la situation de crise concernant la corrosion sous contrainte » et être entré « dans une phase d’industrialisation et de standardisation » des réparations, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a demandé à l’électricien, mardi 7 mars, de « réviser sa stratégie ».
Révélée par le site spécialisé Contexte, mardi, cette fissure avait été signalée dans une note publiée par EDF le 24 février, mais était jusque-là passée inaperçue. A la différence des microfissures détectées sur d’autres réacteurs (tels que ceux de Chooz, dans les Ardennes, et de Civaux, dans la Vienne, 1 450 MW, les plus puissants et les plus récents), le défaut constaté à Penly est décrit comme particulièrement important : l’ASN décrit une fissure s’étendant sur 155 millimètres (mm), « soit environ le quart de la circonférence de la tuyauterie ». Le « gendarme » du nucléaire ajoute que sa profondeur maximale est de 23 mm, pour une épaisseur de tuyauterie de 27 mm.
Si le réacteur de Penly 1 faisait avait déjà été identifié comme faisant partie des plus sensibles au phénomène de corrosion sous contrainte, cette portion de circuit en particulier était considérée comme « non sensible » par EDF, en raison de sa géométrie. L’exploitant, comme l’ASN, estime que la présence de corrosion pourrait s’expliquer par la double réparation dont la tuyauterie a fait l’objet lors la construction du réacteur.
« Augmentation de probabilité de rupture »
Selon l’ASN, la présence de cette fissure conduit à ce que « la résistance de la tuyauterie ne soit plus démontrée » et « affecte la fonction de sûreté liée au refroidissement du réacteur ». Le circuit d’injection de sécurité est en effet un élément essentiel : c’est ce système de sauvegarde qui permet d’injecter de l’eau dans le circuit primaire principal pour refroidir le cœur du réacteur en cas de brèche.
En raison des « conséquences potentielles et de l’augmentation de probabilité d’une rupture », l’ASN a classé cet incident en niveau 2 sur l’échelle internationale des événements nucléaires et radiologiques, graduée de 0 à 7 en fonction de la gravité. Les événements de niveau 2 sont très rares.
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Autorité de sûreté nucléaire (ASN) EDF Réservé aux abonnés - 1 min. de lecture
Une importante fissure par corrosion sous contrainte a été détectée sur le circuit de secours du réacteur 1 de la centrale nucléaire de Penly. Dans une note publiée mardi 7 mars, l’Autorité de sûreté nucléaire ordonne à EDF de «réviser sa stratégie» en matière de contrôle et de réparation.
La fissure s’étend sur 155 mm et sa profondeur maximale est de 23 mm, pour une épaisseur de tuyauterie de 27 mm, explique l'ASN.
Nouveau coup dur pour EDF. L’énergéticien a décelé une fissure par corrosion sous contrainte sur un circuit de secours du réacteur 1 de la centrale nucléaire de Penly, située en Seine-Maritime, a-t-on appris dans une note d’information publiée sur le site web de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) mardi 7 mars.
«La fissure s’étend sur 155 mm, soit environ le quart de la circonférence de la tuyauterie, et sa profondeur maximale est de 23 mm, pour une épaisseur de tuyauterie de 27 mm», détaille l’ASN qui ordonne à EDF de «réviser sa stratégie» de contrôle et de réparation. L’autorité classe au niveau 2 sur l’échelle de l’INES (qui comporte 8 niveaux de gravité, de 0 à 7) cet incident qui «affecte la fonction de sûreté liée au refroidissement du réacteur» et augmente «la probabilité d’une rupture».
Une double réparation jugée responsable
Le gendarme du nucléaire explique que la ligne située en branche chaude du système d’injection de sécurité près de laquelle se trouve la fissure était considérée par EDF comme non sensible à la fissuration par corrosion sous contrainte. Toutefois, l’ASN note que la double réparation de la soudure subie lors de la construction du réacteur est de nature à «modifier ses propriétés mécaniques et les contraintes internes du métal au niveau de cette zone».
EDF explique, dans une note publiée sur son site internet le 24 février, que le défaut a été détecté lors d’une expertise qui visait à contrôler cette soudure. La fissure aurait été générée, selon le fournisseur d’électricité, lors des «opérations ciblées de «double réparation» lors du premier montage des tuyauteries».
Ce nouveau défaut représente une très mauvaise nouvelle pour le parc nucléaire français et son gestionnaire qui a accusé une perte financière record en 2022. L'année a été marquée par les mises à l’arrêt de nombreux réacteurs (dont Penly 1) en raison du phénomène de corrosion sous contrainte qui a forcé EDF à réaliser des opérations de contrôle et de réparations de grande ampleur, menaçant l'approvisionnement électrique français.
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