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La centrale nucléaire de Penly, à Petit-Caux (Seine-Maritime), le 9 décembre 2022. LOU BENOIST / AFP
Le phénomène de corrosion sous contrainte, détecté en octobre 2021, n’en finit pas de peser sur le parc nucléaire français. Une nouvelle fissure, de grande ampleur, a été détectée sur le circuit d’injection de sécurité du réacteur numéro un de la centrale de Penly (Seine-Maritime), d’une puissance de 1 300 mégawatts (MW), mais actuellement à l’arrêt. Alors qu’EDF estimait, fin 2022, être « sorti de la situation de crise concernant la corrosion sous contrainte » et être entré « dans une phase d’industrialisation et de standardisation » des réparations, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a demandé à l’électricien, mardi 7 mars, de « réviser sa stratégie ».
Révélée par le site spécialisé Contexte, mardi, cette fissure avait été signalée dans une note publiée par EDF le 24 février, mais était jusque-là passée inaperçue. A la différence des microfissures détectées sur d’autres réacteurs (tels que ceux de Chooz, dans les Ardennes, et de Civaux, dans la Vienne, 1 450 MW, les plus puissants et les plus récents), le défaut constaté à Penly est décrit comme particulièrement important : l’ASN décrit une fissure s’étendant sur 155 millimètres (mm), « soit environ le quart de la circonférence de la tuyauterie ». Le « gendarme » du nucléaire ajoute que sa profondeur maximale est de 23 mm, pour une épaisseur de tuyauterie de 27 mm.
Si le réacteur de Penly 1 faisait avait déjà été identifié comme faisant partie des plus sensibles au phénomène de corrosion sous contrainte, cette portion de circuit en particulier était considérée comme « non sensible » par EDF, en raison de sa géométrie. L’exploitant, comme l’ASN, estime que la présence de corrosion pourrait s’expliquer par la double réparation dont la tuyauterie a fait l’objet lors la construction du réacteur.
« Augmentation de probabilité de rupture »
Selon l’ASN, la présence de cette fissure conduit à ce que « la résistance de la tuyauterie ne soit plus démontrée » et « affecte la fonction de sûreté liée au refroidissement du réacteur ». Le circuit d’injection de sécurité est en effet un élément essentiel : c’est ce système de sauvegarde qui permet d’injecter de l’eau dans le circuit primaire principal pour refroidir le cœur du réacteur en cas de brèche.
En raison des « conséquences potentielles et de l’augmentation de probabilité d’une rupture », l’ASN a classé cet incident en niveau 2 sur l’échelle internationale des événements nucléaires et radiologiques, graduée de 0 à 7 en fonction de la gravité. Les événements de niveau 2 sont très rares.
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