JULIETTE GRÉCO dans l’émission de Daniel Mermet « Si par hasard au piano bar » (1984) [PODCAST : 59’20]
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[RADIO] « Si par hasard au piano bar », avec Juliette Gréco [mai 1984]
« De toute façon, je ne crois pas à la mort. » Elle disait ça au sujet de la mort de son ami Jean-Paul Sartre. Aujourd’hui, on peut le dire à son sujet. On l’entend partout, elle est plus vivante que jamais, plus sensuelle, plus touchante, plus sincère que jamais, plus libre avant tout. Et avant toute. Une femme libre à une époque où ça ne se faisait pas beaucoup.
Juliette Gréco et Miles Davis à la salle Pleyel en mai 1949 (Rapho/Jean-Philippe Charbonnier)
En 1984, sur France Inter, j’étais à la recherche de mon père, Charlie, musicien volage et baroudeur. Il était quelque part, mais où ? Et qui était-il au juste ? L’émission s’intitulait « Si par hasard au piano bar », réalisée par l’excellent Gilles Davidas. Chaque jour, un invité, artiste ou voyageur, venait me parler de Charlie, mon père. Juliette Gréco l’avait rencontré au temps de Saint-Germain-des-Prés. Une occasion de parler de lui (un peu) et d’elle (surtout) qui avait fait de sa vie un roman. La preuve que la mort n’effacera jamais sur le sable les pas des amoureuses insoumises.
Daniel Mermet
Juliette Gréco en 1987 au Café de la Gare
Programmation musicale :
- Dexter Gordon : As Time Goes By
- Juliette Gréco : Il n’y a plus d’après
- Juliette Gréco : Le monde est beau, le monde est fou
- Charlie Parker : Cosmic Rays
- Miles Davis : My Funny Valentine
- Charlie Parker : Stella By Starlight
- Juliette Gréco : Rue des Blancs-Manteaux
- Juliette Gréco : Les années d’autrefois
- Juliette Gréco : Je suis comme je suis
- Marilyn Monroe : When I Fall In Love
- Juliette Gréco : On n’oublie rien
- Juliette Gréco : L’enfant secret
- Juliette Gréco : Déshabillez-moi
- Juliette Gréco : À contrecœur
- Juliette Gréco : C’était bien
- Miles Davis : Autumn Leaves
réalisation : Gilles Davidas (1984) et Sylvain Richard (2020)
assistante : Rahmatou Keïta (1984)
Dans le Monde Diplomatique de Mars, Régis Debray adresse une lettre ouverte à Hubert Védrine, chargé par François Hollande d’un rapport sur la France dans l’OTAN aujourd’hui.
Pour Hubert Védrine, il n’est pas nécessaire de sortir de l’OTAN. Au contraire, Régis Debray pense que la France doit quitter cette « organisation inutile et nuisible, [qui] pollue le paysage international dans toutes les dimensions », selon l’ambassadeur ...de France, Gabriel Robin.
Une heure passionnante de réflexion politique qui ouvre sur une évocation de Stéphane Hessel, dont Régis Debray fut l’ami.
Entretien Daniel Mermet,
France Inter, ce jeudi, à 15h
Connue / https://seenthis.net/messages/119792
S’effleurer, se toucher, se caresser, se serrer, s’étreindre, se pénétrer. Voilà la vie. Bien avant la voix, avant le regard, avant le flair, avant tout, il y a ces gestes. De loin d’abord, salut, adieu, coucou, puis on s’approche, vous dansez ?
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+audio
La Guerre des Idées – Vidéo 28’31
Disparu il y a dix ans, le philosophe et militant Daniel Bensaïd laisse une œuvre toujours utile aujourd’hui, pour celles et ceux qui ne se contentent pas du monde tel qu’il est mais qui n’osent à peine imaginer ce que l’on pourrait en faire. Comment passer de la résistance à l’espérance ? Comment renouer avec le fil de l’histoire progressiste rompu par la catastrophe stalinienne ? Comment trouver des braises dans les cendres des grands échecs ? Ami proche de Bensaïd et de ses idées, Olivier BESANCENOT nous en donne un mode d’emploi pour aujourd’hui.
Un entretien de Daniel Mermet avec Olivier Besancenot, salarié de La Poste, membre du Nouveau parti anticapitaliste (NPA).
journaliste : Daniel Mermet
réalisation : Jonathan Duong et Cécile Frey
son : Sylvain Richard
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Mardi, Là-Bas Si J’y Suis fêtait ses 30 ans au CentQuatre à Paris avec près d’un millier de personnes présentes. Émission de radio sur France Inter de 1989 à 2014, Là-Bas Si J’y Suis est aujourd’hui un média en ligne. Daniel Mermet, son fondateur, est l’invité de #LaMidinale.
Sur le journaliste et le militant
« Il existe des journalistes comme nous qui pensent que les journalistes peuvent contribuer à être utiles et à changer les choses. »
« Militant n’est pas un gros mot. Nous, on fait un journalisme engagé. »
« Je fais une grande différence entre journalisme engagé et militant. »
« On fait un journalisme classique c’est-à-dire qu’on respecte les faits et les données. Et le commentaire est libre. Les faits sont sacrés, le commentaire est libre. »
« Le journalisme militant serait le journalisme de quelqu’un qui a une conviction et qui va chercher dans l’actualité quelque chose qui va nourrir et étayer sa prise de position. Je ne suis pas du tout d’accord avec ce journalisme là. Et ça n’est pas ce que fait Taha Bouhafs pour Là-Bas Si J’y Suis. »
« C’est assez curieux que la qualification de journalisme militant tombe toujours sur des gens de gauche. »
« On ne dira jamais de Bernard Guetta ou de Christophe Barbier qu’ils sont militants. Pourtant se sont de vrais militants. »
« La gauche, ça a une signification. Ça n’est pas fini. C’est un repère pour nous même si les choses bouges. »
Sur la genèse de l’émission Là-Bas Si J’y Suis
« Quand on a commencé, on ne savait pas que le mur de Berlin allait tomber. »
« On a fait des reportages qui ont stupéfié la rédaction et la direction [de France Inter]. »
« À France Inter au début, on m’a vu comme un débile léger, un ex soixante-huitard, voire un rouge-brun. On était soutenu par Pierre Bouteiller [ex directeur de France Inter]. »
« On a trouvé cette formule assez vite : plus près des jetables que des notables. Ça a été ça notre ligne pendant trente ans. »
« Je suis né dans la banlieue rouge dans une famille de huit enfants. »
« Les auditeurs, ils se traduisent par des chiffres : ils sont six millions. Ou six millions et demi. Mais ça, ça n’est pas des auditeurs, c’est de la statistique. »
« On a tendance à considérer que les auditeurs ont des questions poser. Nous, on pensait déjà que les auditeurs avaient aussi des réponses. C’est ce qu’on a fait avec le répondeur. »
Sur France Inter
« Aujourd’hui, France Inter vise les CSP+. On est dans le marketing. Les classes populaires, les jeunes, les vieux, ils s’en foutent complètement. »
« France Inter n’est pas une chaine commerciale, c’est la confiscation d’un service public. »
« Radio France est un service public fantastique issu directement de la résistance. »
« France Inter est dirigée par des médiocres. »
« France Inter, c’est un faux succès. C’est du marketing. »
« J’ai entendu un matin une consoeur lancer ce commentaire : ”en attendant Godot”. Mais qui comprend ? France Inter, c’est un entre-soi. »
« Il faut augmenter les budgets de Radio France et en faire un vrai service public. Et que les décisions soient prises autrement, avec les auditeurs notamment. »
« Laurence Bloch [directrice de France Inter] a décidé que plus jamais on ne dirait Là-Bas Si J’y Suis ; que plus jamais on inviterait Daniel Mermet. Je m’en fous. Personnellement, ça ne me fâche pas du tout. »
Sur Là-Bas Si J’y Suis aujourd’hui
« On est beaucoup plus libres aujourd’hui. Peut-être trop. »
« Avant, on était une émission. Maintenant, on est devenu un média. »
« On ne doit des comptes qu’aux abonnés et à l’équipe. »
« Le seul qui nous a précédé et on l’a complètement copié, c’est Daniel Schneidermann [avec Arrêt Sur Images]. »
« J’ai envie qu’on se tourne beaucoup plus vers le public populaire. On est un peu trop enfermé dans les sujets bobo-intello-parigot. »
« Quand les gilets jaunes ont surgi, on n’a pas été surpris. On les connait depuis 25 ans et plus. »
« On a vu un sociocide c’est-à-dire une partie de la société qui a été complètement détruite avec le mépris de la petite bourgeoisie intellectuelle. »
« On nous a appris à parler le langage de l’ennemi. »
Sur la gauche
« La gauche a lâché le peuple. Elle a abandonné le populo. »
« Tous les médias de gauche s’adressent à la bourgeoisie culturelle alors que les médias de droite s’adressent au grand public. On est infoutu de faire des médias de gauche qui s’adressent au grand public. On l’a fait pendant 25 ans. »
« La gauche ne pourra s’en sortir que quand elle retissera ce fil avec le grand public. »
« La gauche a soupçonné les gilets jaunes d’être à l’extrême droite, ils sont antisémites : il y a une espèce d’héroïsation de la classe populaire. Les gens de la classe populaires sont aussi cons que les autres. Il n’y a aucune raison de croire qu’ils sont plus malins. »
« Notre devise, c’est : de défaite en défaite jusqu’à la victoire finale. »
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Transcription : ... ya ce peuple qui a été abandonné, qui est en friche et que certains essayent de rejoindre aujourd'hui. Ruffin essaye. Un type comme gérad filoche a fait un parcours formidable. Il est pédagogue. Il essayent, ils croient encore à l'émancipation. Voilà. ... faire émerger un projet à gauche. lfi a essayé, ça a fait long feu. ...