Entreprises & Finance Industrie Energie & Environnement - 4 mn (Crédits : Pascal Rossignol)
Une mauvaise nouvelle n'arrive jamais seule : après avoir détecté un défaut de corrosion dans les centrales de Civaux et de Chooz, EDF a découvert une anomalie similaire sur l'un des deux réacteurs de Penly. Ce dernier appartient pourtant à un palier différent, qui englobe pas moins de 12 réacteurs pour une puissance de 15,6 GW. De quoi nourrir les craintes sur la disponibilité future du parc nucléaire existant, dont l'Hexagone dépend pour produire son électricité.
En plein débat sur la relance de l'atome civil en France, la perspective d'un défaut générique touchant plusieurs des centrales nucléaires du pays se renforce. De quoi nourrir les interrogations sur l'état réel du parc existant, et sa capacité à fournir à l'Hexagone une électricité décarbonée en toute sécurité, à l'heure où 10 de ses 56 réacteurs se trouvent déjà à l'arrêt.
En effet, selon l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), un réacteur de la centrale de Penly (Seine-Maritime) - actuellement arrêté dans le cadre de la visite décennale - rencontre un problème de corrosion sous contrainte sur un système de sécurité. Ce type de dysfonctionnement a déjà été détecté ou est soupçonné sur quatre autres réacteurs EDF actuellement fermés. Dans le détail, il s'agit des deux unités de production de la centrale de Civaux (Vienne), avait indiqué EDF à la mi-décembre, et celles de Chooz (Ardennes), concernée pour au moins un de ses deux réacteurs.
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Connu / tg 15/01/22 à 00:54
... Sur les 56 réacteurs de notre parc, 40 produisent actuellement du courant et 16 sont en maintenance. L’énergie nucléaire se révèle capricieuse, difficile à gérer, en plus de ses tares fondamentales : chère, dangereuse et polluante.
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De source EDF, ASN (autorité de sûreté nucléaire), IRSN (institut de radioprotection et de sûreté nucléaire), on sait que :
Sur la tranche n°1 de Civaux, en visite décennale, les inspections de routine aux ultra-sons ont révélé la présence de fissures sur des soudures de coudes. Il s’agit de tuyaux de refroidissement connectés au circuit primaire. En cas de rupture, une brèche pourrait se produire et provoquer un manque de refroidissement du cœur…et au pire un accident majeur. Pour pallier ce dysfonctionnement, EDF entreprend le remplacement de 4 coudes, ce qui va repousser le redémarrage de la tranche à fin avril 22.
Sur la tranche n°2 de Civaux, inspectée en urgence, les mêmes défauts sont apparus. Le cœur du réacteur a été déchargé pour permettre le dépannage qui doit se terminer fin mars 22.
La centrale de Chooz vient d’être stoppée pour vérifier les mêmes soudures. On saura prochainement si le défaut est véritablement générique.
Pourquoi des fissures sur ces soudures spécifiques ?
... corrosion sous contrainte
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questionnement indispensable pour évaluer la gravité de l’incident avec justesse et son impact sur la sûreté des installations. Il a été soumis à EDF. On attend les réponses avec impatience et intérêt.
Quatre réacteurs ont été mis à l’arrêt par EDF, à la centrale de Civaux et à celle de Chooz, en raison d’une défaillance sur une pièce essentielle en cas d’accident. De nombreuses incertitudes persistent sur les conséquences de cette découverte. Les quatre réacteurs nucléaires français les plus puissants (1 450 MW), les derniers à avoir été mis en service (entre 1996 et 1999), sont désormais tous hors service. EDF a annoncé mercredi 15 décembre avoir détecté un problème de corrosion et de fissuration dans les (...)
Connu / tg
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Et celle là faut vraiment en profiter pour tirer sur l'ambulance des pro-nuke, toutes et tous à vos claviers !!
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Plusieurs réacteurs nucléaires français touchés, EDF poursuit les analyses
Dans une discrète note d’information publiée le 13 juillet 2021, EDF annonce que des phénomènes de "corrosion atypique" ont été observés sur le combustible de 3 réacteurs nucléaire français, à Chooz, à Civaux et à Cattenom. L’industriel qui n’explique ni les enjeux ni les raisons de ces dégradations, poursuit ses investigations.
Corrosion atypique des gaines de quelques crayons de certains assemblages annonce l’industriel spécialiste de l’atome le 13 juillet 2021. Mais ne livre pas d’éléments précis quant à l’ampleur du phénomène, ses raisons ou ses conséquences, avérées ou potentielles.
Des "traces blanchâtres" et des "particules de couleur blanche" ont été observées sur des assemblages de combustible d’abord à Chooz (Grand Est), puis à Civaux (Nouvelle Aquitaine) et enfin à Cattenom (Grand Est) nous dit EDF. Ces dégradations seraient dues à une oxydation, plus importante qu’attendue, de la surface des crayons qui composent les assemblages de combustible. Et seraient présentes sur des lots de fabrication de crayons présentant des similitudes. Sur quels critères ces similitudes ? Ça non plus, EDF ne le dit pas mais poursuit ses investigations. Car si le phénomène est lié aux caractéristiques des gaines des combustibles et à leur fabrication, d’autres réacteurs nucléaires peuvent être concernés.
Quelles conséquences de ces dégradations des assemblages de combustible et de la gaine des crayons ? EDF précise dans son communiqué du 13 juillet avoir réalisé une étude d’impact du phénomène sur la sûreté des réacteurs. Mais ne dit pas un mot sur ses conclusions. Fin juin 2021, l’Autorité de sûreté nucléaire a informé le média Montel d’une concentration anormale de gaz à Chooz 2 et Cattenom 3, ce qui a permis de repérer les problèmes de corrosion des gaines combustible. Mais l’Autorité a refusé de dire quand cette forte concentration avait été détectée. On ne sait donc pas depuis quand dure le problème, mais on sait que ces altérations des gaines de combustible peuvent provoquer une augmentation de gaz rares radioactifs dans le circuit primaire.
Ce qui n’est pas sans rappeler le phénomène signalé à Taishan 1, sur le réacteur EPR chinois qui a rejeté en juin 2021 des gaz radioactifs rares en raison, là aussi, de dégradations des assemblages de combustibles. Les mêmes peut être ?
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les lots de fabrications des crayons semblent être le point commun à ces phénomènes de "corrosion atypique" qui ronge les crayons au point de provoquer leur rupture.
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Article : Comprendre la géothermie et ses limites
URL : http://energieetenvironnement.com/2020/07/29/comprendre-la-geothermie-et-ses-limites/
Publié : 29 juillet 2020 à 11 h 02 min
Auteur : Philippe Gauthier
Catégories: Idées et références, Transition énergétique
La géothermie est souvent présentée comme une source d’énergie propre et illimitée. On peut se demander, dans ces conditions, pourquoi elle n’est pas davantage exploitée. Comme souvent, c’est un mélange de contraintes techniques et de limites physiques qui la rendent peu attrayante. Et en pratique, la géothermie n’est pas si propre que cela non plus.
https://energieetenvironnement.files.wordpress.com/2020/07/1920px-nesjavellirpowerplant_edit2.jpg?w=805 Centrale électrique hydrothermale de Nesjavellir, en Islande.
Avant d’aller plus loin, rappelons que le terme « géothermie » recouvre trois réalités distinctes dans le langage courant :
Le stockage d’eau chaude dans de profonds puits, pour des durées allant de quelques heures à quelques semaines. L’eau étant chauffée à la surface (souvent par solaire thermique) avant d’être injectée dans le sol, il ne s’agit pas de chaleur géologique au sens strict.
L’utilisation de sources d’eau chaude qui existent spontanément dans quelques régions du globe, à une profondeur généralement inférieure à 3 000 mètres. Dans ce cas, il est plus précis de parler d’hydrothermie.
L’utilisation de la chaleur diffuse du roc enfoui dans les profondeurs de la terre à des profondeurs allant de 3 000 à 10 000 mètres. Cette source de chaleur se trouve partout sur la planète, mais certaines régions sont naturellement plus chaudes que d’autres.
Ce texte va se pencher sur cette troisième source d’énergie, bien que certains des constats qui suivent s’appliquent aussi à l’hydrothermie. De manière générale, la température augmente d’environ 30 °C chaque fois que l’on s’enfonce de 1 000 mètres dans le sol. Cette chaleur percole lentement des profondeurs de la Terre, mais elle aussi produite sur place par la désintégration des petites quantités de matière radioactive naturellement présentes dans le roc. Cette accumulation de chaleur est assez lente et si les profondeurs sont chaudes, c’est principalement parce la pierre agit comme son propre isolant.
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Limites technique, énergétiques, environnementales
... forer des puits pour rejoindre les couches chaudes du sous-sol, puis à injecter de l’eau pour en récupérer l’énergie. À pression normale, cette eau extrêmement chaude se transforme en vapeur et alimente des turbines électriques. ... des profondeurs de 3 000 à 10 000 mètres ... Les fluides de forage et les matières libérées par le forage sont corrosifs ... vapeur chargée en minéraux tend à obstruer ... tend à fendre la roche ... fissures ... roche doit être brisée par fracturation hydraulique ... petits tremblements de terre ... l’exploitation de la chaleur « sèche » des profondeurs n’est pas rentable
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puissance installée monde 12 TW (térawatts), dont plus de 80 % de carburants fossiles ... potentiel 2 TW de chaleur ... extraite du sous-sol ne se renouvelle pas rapidement ... il faut considérer la géothermie comme l’exploitation d’une chaleur « fossile », accumulée dans le passé.
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La quantité d’eau douce à injecter dans les puits constitue l’une des limites ... émettent aussi du sulfure d’hydrogène (H2S, gaz extrêmement toxique) et du CO2. L’eau peut aussi dissoudre et ramener à la surface divers sels, ainsi que de l’arsenic, du mercure, du soufre, de la silice et divers autres minéraux qu’il n’est pas simple de gérer de manière sécuritaire.
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Source :
Energy Skeptic, Can Geothermal power make up for declining fossil fuels? ( http://energyskeptic.com/2020/geothermal/ )