Un nouveau logiciel de conversation basé sur l’intelligence artificielle bluffe les experts par ses performances, un signe des avancées de cette technologie qui va bouleverser nos vies, et même la géopolitique. Un sujet encore insuffisamment présent dans le débat public.
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répond au doux nom de « ChatGPT3 ». Plus d’un million de personnes à travers le monde l’ont déjà testé, et sont bluffées.
Ce logiciel développé par une entreprise californienne, OpenAI, est capable de rédiger en quelques secondes des textes dans plusieurs langues, sur tous les sujets, des plus sérieux aux plus farfelus, les premiers testeurs ne s’en sont pas privés. Ce logiciel de conversation s’adapte au contexte, est capable de répondre à toutes les demandes, y compris à la question : « quel est le sens de la vie ».
Un ami a soumis à ChatGPT3 le sujet d’une de mes chroniques de la semaine dernière, et le résultat est déconcertant : il y a de l’information, ce qui ressemble à du raisonnement, et même une prudence d’analyse plus grande que la mienne. Il n’y manque qu’un point de vue, ce qui me laisse heureusement un léger avantage qualitatif s’agissant d’un éditorial.
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enjeu politique, et même géopolitique Elon Musk, le patron de Tesla et de Twitter, qui fut l’un des premiers à soutenir financièrement la société OpenAI qui produit le ChatGPT3. Il n’est plus impliqué aujourd’hui, et OpenAI a un statut particulier d’entreprise « à but lucratif plafonné », dont le but est de développer une intelligence artificielle bénéfique à l’humanité.
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il est temps que l’intelligence artificielle devienne un sujet de débat public, un sujet politique, avant qu’il ne s’impose à nous d’une manière ou d’une autre.
Thierry Gourvénec a fait sa thèse de psychiatrie sur les bouffées délirantes. Il a étudié à ce titre la propagation de rumeurs délirantes, en particulier celle d’Orléans qui voulait que des femmes disparaissent et soient livrées à des réseaux de prostitution, après avoir visiter des commerçants de la ville. Il a noté que la propagation de cette rumeur est intervenue au moment où De Gaulle allait quitter le pouvoir et laisser la France orpheline de son ange tutélaire. « La rumeur d’Orléans éclot en 1969 après que De Gaulle ait perdu son référendum et quitté le pouvoir. C’est une angoisse majeure, œdipienne… La mort politique du Grand Charles est un peu comme la mort du père…" Il s’appuie sur ce type de phénomène de croyance collective pour inscrire l’histoire du coronavirus dans la longue litanie des épidémies, dont très peu au final se révèlent réellement meurtrières à grande échelle.
On a nettement exagéré la portée et la violence de l’épidémie de Covid et nous nous sommes collectivement enfoncé dans une sorte de bouffée délirante collective (et médiatique) dès l’origine de l’épidémie sans pouvoir faire machine arrière: telle pourrait être résumée son hypothèse. « Les gens individuellement ne sont pas fous, c’est la communication collective qui est délirante, explique-t-il avant de faire un lien entre le contexte politique angoissant, la peur archaïque de toute épidémie, instrumentalisée ou pas, et la naissance d’un délire collectif. Denis Robert remonte avec lui le cours des histoires des délires collectifs: des sorcières brûlées au Moyen Age à la grippe aviaire (qui n’aurait fait qu’une seule victime humaine) en passant par épidémie allemande d'Escherichia Coli de 2011 dont la souche d'origine aurait été liée à l’ingestion de concombres bio originaires d’Espagne. Il note que la rumeur qui s’avèrera fausse est lancée quelques jours après Fukushima et que l’épidémie, dont tout le monde parle, fera une cinquantaine de victimes, pour qui la suspicion de recto-colites dues à du césium japonais ne peut être écartée: La très questionnante saga de l'Escherichia Coli Entéro-Hémorragique - AgoraVox le média citoyen ). « Chaque épidémie gérée de manière inconséquente est le fruit d’une peur panique et politique » conclut-il. La conversation roule et fait réfléchir. De la confrontation entre le raisonnement du psychiatre et le scepticisme affiché par son intervieweur nait une mise en abime qui brise certaines idées reçues et nous donnent à penser. C’est un des mérites de cette conversation pas si savante que ça, toujours sur un fil; « Et si l’épidémie que nous venons de vivre fonctionnait d’abord sur la transmission d’une peur ? » Bonne question…
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« Chat » comme discussion en ligne et « bot » comme robot. Le chatbot, connu aussi sous le nom d'« agent conversationnel » ou de dialogueur, est un logiciel programmé pour simuler une conversation en ... ou assistant virtuel ... ou expérience client ...
Mumble est un logiciel libre de voix sur IP (VoIP), accompagné d'un tchat - en gros, c'est comme skype, mais beaucoup plus puissant puisque léger, offrant la possibilité d'échange à grand nombre dans divers salons = plusieurs conversations, disponibles en simultané.
Le Mumble OSE (Open Source Ecologie) :
Le co-working et le partage des connaissances sont à l'honneur sur cette plateforme. Réunions de travail, écoute empathique, échanges, suivis de projets et réflexion réseau.
les revues scientifiques sont aujourd’hui une véritable aberration. Elles produisent des effets opposés à ceux qu’elles seraient supposées produire. C’est pourquoi je cautionne complètement le point de vue d’Olivier Ertzscheid, qui affirmait en mai 2016 qu’il ne publierait plus dans des revues scientifiques.
C’est donc là la mission des revues et c’est à ce problème qu’elles doivent répondre : comment peut-on produire des espaces où puissent se former des communautés capables de converser et d’échanger sur des sujets scientifiques ?
Les revues ne doivent pas se concentrer sur la diffusion, car la diffusion n’est qu’un moyen de répondre à un besoin : celui de former des communautés.