Publié le 2 novembre 2024 / Concepcion Alvarez, Rédactrice en chef adjointe
La COP16 Biodiversité s’est achevée à Cali, en Colombie, samedi 2 novembre sur un sentiment d’échec. Alors que des décisions majeures ont été obtenues sur la reconnaissance des peuples autochtones ou encore sur le partage équitable des bénéfices issus des ressources génétiques, vieux serpent de mer des COP, les pays ont échoué à trouver un accord sur le financement de la préservation de la biodiversité.
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ils ont obtenu la création d’un organe permanent qui va permettre de les représenter au sein des négociations onusiennes sur la biodiversité. Cet organisme consultatif reconnaitra ainsi leur rôle dans la conservation de la nature à l’échelle mondiale, y compris dans certaines des zones les plus riches en biodiversité de la planète. “C’est un moment sans précédent dans l’histoire des accords multilatéraux sur l’environnement”, s’est réjouie Camila Romero, une représentante des peuples Quechuas du Chili.
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Le “fonds Cali” tel qu’il a été baptisé est placé sous l’égide de l’ONU et devra être abondé par les entreprises se servant le plus des DSI à hauteur de 1% de leurs bénéfices ou de 0,1% de leurs revenus. Des seuils donnés à titre indicatif car il n’y a aucune obligation pour les entreprises d’y contribuer. Le fonds répartira l’argent, moitié pour les pays, moitié pour les peuples autochtones.
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Sébastien Treyer, le directeur de l’Iddri, estime que le signal négatif envoyé à Cali “va retentir sur les autres négociations environnementales d’ici la fin de l’année (climat, plastiques, désertification), car il met en évidence un profond désaccord sur la possibilité même, politique et technique, de faire des transferts Nord-Sud d’une manière entièrement différente de ce qui se faisait jusqu’à maintenant”. La COP29 de Bakou sur le climat devra notamment parvenir à un nouvel objectif de financement climatique. On prend les mêmes et on recommence ?