Alors que les procédures judiciaires et les condamnations à motif politique se multiplient, nombre d'opposants au pouvoir russe sont contraints à l'exil. En dépit de la répression, comment s'organise l’opposition six mois après la mort de celui qui l’incarnait, Alexeï Navalny ?
Avec
- Anne Le Huérou Maîtresse de conférences à l'Université Paris-Ouest-Nanterre, spécialiste de la Russie contemporaine
- Clémentine Fauconnier Maîtresse de conférences en science politique à l’Université de Haute Alsace, membre du laboratoire SAGE
- Alexandre Tcherkassov Directeur du centre des droits humains de Memorial, ONG prix Nobel de la paix 2022
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Une répression systématique des activités politiques et médiatiques
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Entrevoir une opposition diverse
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Pour Alexandre Tcherkassov, "Le niveau de ces répressions nous montre aussi que celui de la résistance, de l'activité de la société civile est beaucoup plus haut qu'au temps de l'Union soviétique".
Les militants locaux restés en Russie investissent toujours le champ institutionnel à travers le maintien d'une certaine opposition parlementaire. "À l'approche d'élections locales qui auront lieu à l'automne, certains veulent essayer de faire élire quelques députés indépendants qui ne sont pas les représentants du parti du pouvoir. Cela revient à suivre en cela les anciennes consignes d'Alexeï Navalny dans les derniers scrutins précédant l'invasion de l'Ukraine sur ce qu'il appelait le "vote intelligent", c'est-à-dire de voter pour n'importe quel parti qui ne soit pas le parti du pouvoir, simplement pour se compter en quelque sorte dans l'opposition" note Anne Le Hérou.
De Moscou à Baymak, partout des réseaux se créent également dans une forme d'opposition dite hors-système. Pour Clémentine Fauconnier, il est important d'aller contre "la vision qu'on peut avoir de l'opposition russe comme uniquement le fait d'une petite élite sociale concentrée uniquement à Moscou et à Saint-Pétersbourg. Le mécontentement de la population est bien mieux réparti que ça, aussi bien d'un point de vue territorial que social et idéologique".
Références sons :
- TV5 Monde, 26 juin 2024. VIDÉO. Russie : ouverture du procès du journaliste américain E.Gershkovich | TV5MONDE - Informations
- L'Express, 25 juin 2024. Réaction du directeur de la rédaction à l'interdiction de médias français en Russie.
- France Info, 12 juillet 2024. "Le monde est à nous". Russie : Ioulia Navalnaïa, Oleg Orlov, le journal "The Moscow Times"... autant de symboles de la répression qui sévit dans le pays | franceinfo (radiofrance.fr)
- Le Monde, 7 octobre 2022. Le prix Nobel de la paix 2022 décerné à des opposants du régime russe de Vladimir Poutine (lemonde.fr)
- TV5 Monde, 27 février 2024. Russie : Oleg Orlov, Prix Nobel de la paix envoyé en prison (youtube.com)
- ARTE, 2022. Liberté de la presse en Russie : un journaliste témoigne - Regarder le documentaire complet | ARTE
Clés : Politique Monde Vie citoyenne Europe Russie Vladimir Poutine Guerre en Ukraine Alexeï Navalny
L'équipe Aliette Hovine Production Aloïs Guérin Production déléguée Marie Plaçais Réalisation Chloé Auffray Stagiaire
Le président russe brigue un cinquième mandat à la tête du pays. Malgré sa réélection assurée le 17 mars prochain, le Kremlin ne lésine pas sur les moyens alloués à la campagne. En exil pour certains, des opposants refusent pourtant de « baisser les bras ».
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Nous nous rebellons pour remplacer le système actuel qui mène à l’extinction du vivant par un système qui mette en son cœur le vivant et sa régénération. C’est pourquoi nous voulons créer une culture au service du vivant sous toutes ses formes et de ce qui est vivant en chacun·e de nous. Nous pensons que culture du soin et changement de système vont de pair car il ne suffit pas de demander à le changer, il faut en construire un nouveau, sain, résilient et adapté aux chocs des effondrements écologiques et sociaux à venir.
... nous travaillons ainsi à :
- Permettre à chacun‧e de se sentir inclus‧e dans le mouvement et de trouver sa place
- Prendre soin les un·es des autres
- Régénérer nos rapports au pouvoir
- Prévenir et guérir les conflits
- Encourager la reliance des un·es aux autres, à la nature et à plus grand que soi
Au sein d’XR, un groupe de travail s’attelle à faciliter l’émergence et le développement de ces cultures régénératrices.
Du développement durable aux cultures régénératrices
Le modèle du développement durable reste bloqué dans le récit du progrès technologique et de la maîtrise de la nature par les humain‧es.
... notre place est au sein de la nature, non à côté, et que nous avons notre part à faire pour permettre sa régénération, sa stabilité dans le futur.
... la croissance, les extractions des ressources naturelles, leur « consommation » inévitable dans le cadre d’un développement, qu’il soit appelé « durable » ou « vert », met en danger la capacité de la nature à se régénérer, autant que notre vie, notamment la vie de celles et ceux qui sont exploité‧es par ce modèle de développement économique.
... remplacer la notion de développement par celle de cultures, c’est-à-dire des manières radicalement différentes de vivre et de penser notre rapport à la nature, rendant possible la régénération et la stabilité des systèmes naturels.
En fondant nos cultures sur ce modèle de la régénération, nous choisissons un mode de vie en harmonie avec la nature fondé sur une économie et des techniques régénératrices, qui répondent à nos besoins essentiels dans tous les domaines d’activité humaine, de l’alimentation au transport, de l’habitat aux outils, de la santé à la sécurité, tout en prenant en compte les limites planétaires.
De la séparation à la réunion
La séparation, en nous-mêmes, et d’avec la nature est une violence que nous nous infligeons. Elle est portée et transmise par notre modèle économique, social, culturel et politique. L’opposition entre nature et culture, issue du « récit de la séparation », a été fondée par la culture occidentale et imposée au reste du monde lors des colonisations. Cette opposition stérile a abouti à une série de séparations à l’origine de notre inaction écologique, et plus largement de toutes les violences et oppressions systémiques.
... nous revendiquons la réunion de la nature et de la culture : nous ne sommes pas en dehors de la nature, nous en faisons partie. Nous ne sommes pas indépendant‧es de la nature, nous en avons un besoin vital. Nous ne sommes pas supérieur‧es à la nature, mais nous en sommes égaux‧ales, et nous y avons une responsabilité particulière. Nous sommes interdépendant‧es. Nous dépendons des autres, de la nature et réciproquement.
En nous-mêmes, la séparation est celle d’avec nos émotions, nos intuitions, nos élans, ce qui est vivant et dialogue avec le vivant en nous. Toute fermeture en nous sépare, et fait obstacle à ces cultures régénératrices qui nous invitent à nous relier à nous-mêmes, aux autres, à la nature et au monde.
Vers un militantisme relié
La culture régénératrice est un acte politique. En travaillant à prendre soin au sein même du militantisme, nous cherchons à tester et incarner une nouvelle façon de « vivre ensemble » de l’intérieur. Nous portons une attention soutenue aux moyens utilisés tout autant qu’aux buts poursuivis. Nous pensons que les sociétés durables et joyeuses que nous voulons voir advenir naîtront du soin que nous portons aux blessures de notre société actuelle.
Extinction Rébellion n’est pas un mouvement isolé de la société et souffre des mêmes maux, que ce soit le burn-out qui touche aussi les militant·e·s, les relations de domination entre groupes sociaux divers ou encore les troubles de l’éco-anxiété qui affecte les personnes sensibles à l’effondrement écologique et sociétal.
Les cultures régénératrices proposent une diversité de moyens de soigner ces maux, en posant la question de ce qui nous relie – plutôt que de ce qui nous sépare – et de comment le partager : nos émotions comme nos « communs », nos conflits comme nos besoins, nos rapports de pouvoir comme nos vulnérabilités.
Nous voulons agir maintenant, à travers une non-violence active, une culture régénératrice et un activisme radical dans le sens où il prend les problèmes à la racine.
Les 5 grandes questions auxquelles nous cherchons des réponses :
- Comment aider les personnes à s’engager dans un collectif et passer de la sidération ou de l’impuissance à l’action juste pour chacun·e ?
- Comment avoir un mouvement dont le militantisme est « soutenable », dans lequel les militant·es prennent soin d’eux et elles, sans s’épuiser, comme on épuise les ressources de cette Terre ?
- Bien que les tensions soient inévitables et normales dans un groupe, comment aider aux gestions de celles-ci pour passer des conflits interpersonnels à un apprentissage qui fait grandir et émerger l’intelligence collective ?
- Comment éviter de reproduire les systèmes d’oppression, les déconstruire et apprendre une nouvelle manière d’être ensemble ?
- Comment nous reconnecter et resserrer la toile du vivant qui a été distendue afin de pouvoir faire face aux impensables effondrements actuels et à venir ?
Connu / TG le 20/10/23 à 16:00
Ndlr : super sauf pour :
- "Prévenir et guérir les conflits" : le conflit, c'est la vie, il y a donc une contradiction avec le propos général ici centré sur la vie et sa régénérescence. Le souci ne serait-il pas "Comment accueillir les conflits en maintenant une posture non-violente ?" Je propose donc de travailler ici "Prévenir et guérir les passages à actes violents" plutôt ? PROPOSER ACT
- "Encourager la reliance" : encourager ou questionner la reliance ? avec qui être en lien et pourquoi et pour quoi ? Quel sens donner au lien que j'ai ou non avec autrui ? PROPOSER ACT
Et des questions sur :
- "L’opposition entre nature et culture, issue du « récit de la séparation », a été fondée par la culture occidentale et imposée au reste du monde lors des colonisations" : quels sont les éléments historiques qui le prouvent ? ACT
Photo Le 9 juin 2012, une centaine de personnes défilaient, à l'initiative du collectif No TAV Savoie, dans les rues du centre-ville de Chambéry contre le projet de nouvelle ligne ferroviaire Lyon-Turin. En ce début juin 2023, plus d’un millier de militants écologistes sont attendus en Maurienne. Leila Shahshahani / Labex ITTEM, Fourni par l'auteur
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En Savoie, des militants écologistes des Soulèvements de la Terre se sont introduits le 29 mai 2023 sur l’un des chantiers de la nouvelle ligne ferroviaire Lyon-Turin. Une banderole « La montagne se soulève » a été déployée pour appeler au week-end de mobilisation franco-italienne contre ce projet, organisé les 17 et 18 juin 2023 en Maurienne.
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privilégier l’existant et ne pas attendre des années pour le report modal des marchandises vers le rail. Les défenseurs du nouveau projet jugent quant à eux la ligne existante comme obsolète et inadaptée. En toile de fond de ce débat, les prévisions de trafic autour des flux de marchandises transitant par la Savoie : sous-estimés pour les uns, sur-estimés pour les autres.
Photo À Saint-Julien-Montdenis, sur l’un des chantiers du tunnel transfrontalier, un responsable de la communication de TELT – Davide Fuschi – explique à des étudiants de l’Université Grenoble Alpes les enjeux du projet pour la Maurienne. Mikaël Chambru/Labex ITTEM
Le 24 février dernier, le rapport du Comité d’orientation des infrastructures (COI) a rebattu les cartes. Il propose en effet de repousser la construction de nouvelles voies d’accès au tunnel transfrontalier à 2045 et donner la première place à la modernisation de la ligne existante.
... livraison au plus tôt vers 2045… soit, en cas de respect du calendrier annoncé par TELT, 13 ans après la mise en service du tunnel. Se profile donc la perspective d’un nouveau tunnel sans nouvelles voies d’accès : un scénario qui ne satisfait ni les défenseurs ni les opposants au projet.
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revendications portées par les opposants : l’arrêt immédiat du chantier du tunnel transfrontalier et l’abandon du projet de nouvelle ligne ferroviaire Lyon-Turin.
Outre les collectifs d’habitants, cette opposition coalise désormais des syndicats agricoles (Confédération paysanne) et ferroviaires (Sud Rail), des associations locales (Vivre et agir en Maurienne, Grésivaudan nord environnement) et écologistes (Attac, Extinction Rébellion, Les Amis de la Terre, Alternatiba, Cipra), des organisations politiques (La France Insoumise – LFI, Europe Ecologie Les Verts – EELV, Nouveau parti anticaptialiste – NPA) et le collectif No TAV Savoie.
Photo À Barberaz, dans l’agglomération de Chambéry, plus de 200 personnes ont participé le 24 septembre 2022 à une réunion publique organisée par les opposants au projet. Mikaël Chambru/Labex ITTEM
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réseau des Grands projets inutiles et imposés (GP2I), dans le sillage de Notre-Dame-des-Landes.
Basculement des ex-promoteurs du projet
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EELV, pendant 20 ans favorable au projet, est un exemple saillant de cette évolution. Alors qu’il le jugeait incontournable et sans alternative, quand bien même la contestation gagnait en intensité en Italie, la « Convention des écologistes sur les traversées alpines » en 2012 signe son changement de positionnement.
Photo À Villarodin-Bourget, où le chantier du chantier du Lyon-Turin a commencé depuis 2002, le maire – Gilles Margueron – dénonce les nuisances d’un projet sans fin. C’est aujourd’hui la seule commune en Maurienne à afficher explicitement son opposition. Mikaël Chambru/Labex ITTEM
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la réduction du transport routier ne dépend pas de la création de nouvelles infrastructures ferroviaires mais de la transition vers un modèle de développement moins générateur de flux de marchandises, la rénovation et l’amélioration des infrastructures ferroviaires existantes étant prioritaires pour gérer les flux restants.
Une position aujourd’hui défendue par les maires de Grenoble et de Lyon, mais aussi par des députés européens et nationaux EELV et LFI. Pour autant, la mobilisation française reste jusqu’à aujourd’hui éloignée des répertoires d’action employés dans la vallée de Suse.
Effacement de la montagne
... L’historienne Anne-Marie Granet-Abisset la résume ainsi : « Elle correspond aux modèles édictés par les aménageurs (politiques et techniques) qui travaillent dans les capitales européennes, désirant imposer leur vision aux territoires qu’ils gèrent, en dépit des sommes considérables mobilisées pour ce faire. Toute opposition ne peut être entendue, présentée alors comme de la désinformation ou de la mauvaise foi .»
... les journalistes et leur travail d’enquête https://www.youtube.com/watch?v=BV0Zt-Ip-0k (Pièces à conviction)
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Connu / https://twitter.com/ContactIbanez/status/1669584914239442946
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Daniel Ibanez @ContactIbanez · 16 juin #lyonturin #notav montagnes-magazine.com
Lyon-Turin : retour sur l’opposition française au projet de nouvelle ligne ferroviaire
Mikaël Chambru est maître de conférences en sciences sociales à l'Université Grenoble Alpes (UGA). Membre du Labex ITTEM, ses travaux de recherche portent « sur les modalités de mise en public...
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Déclarations d’utilité publique et d’intérêt national, terres rachetées, maisons rasées… Autour de Bure, l’emprise de ...
Connu / tg 28/06/22 13:08
J’ai été à la fondation du Front de Gauche. J’ai été l’un des cofondateurs de cette organisation en 2005, et depuis j’ai toujours été considéré comme «l’un de ses leaders». En tout cas j’ai été élu à tous les organes de direction de toutes les Assemblées du Front de Gauche. J’ai partagé avec cette organisation les succès des manifestations de 2012, puis les années d’interdiction et de répression. Je prends la responsabilité de toutes les actions que nous avons menées, de toutes les mesures que nous avons prises au cours de ces 17 années. Et ce jusqu’à hier.
Aujourd’hui je quitte cette organisation. Bien sûr c’est lié à la guerre. Aujourd’hui, après d’âpres discussions, le Conseil du Front de Gauche a adopté à la majorité une résolution sur ce qui se passe en Ukraine. En dépit de toutes les manœuvres rhétoriques, cette résolution signifie le soutien à cette guerre criminelle. La résolution alternative que j’ai proposée et qui condamne catégoriquement la politique impérialiste du pouvoir russe n’a reçu que 20% des voix. Après cela, je ne peux plus rester membre du Front de Gauche.
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Urgence dans le nord de l’Équateur ! Les habitants de la municipalité de Buenos Aires résistent pacifiquement à une compagnie australienne qui veut exploiter une mine d’or de grande envergure dans leurs montagnes. Ils demandent aux autorités de respecter leurs droits et leur opposition à l’orpaillage, qu’il soit illégal ou légal.
Appel
Aux autorités de l’Équateur
“Merci de garantir les droits humains et de la nature en Équateur, de consulter la population et de respecter son opposition à l’exploitation minière.”
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Ce mardi, le projet de loi relatif à la crise sanitaire, présenté par le Premier ministre Jean Castex, a été examiné. Le député LaREM de Paris Pacôme Rupin s'est déclaré contre sa mise en place.
2 810 commentaires
MARQUAND Josiane il y a 15 heures
Attention, ce monsieur n'étant pas d'accord avec son parti, va se faire virer... Mais je rejoins totalement. Merci monsieur de penser au peuple !!!
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French78293 il y a 12 heures
Etonnant ce député LREM, ça redonne de l'espoir, bravo
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Rappels au règlement, invectives dans l’hémicycle, motion de rejet PS: la tension était palpable à l’ouverture des débats alors que sous la pression du variant Delta du Covid-19, le projet de loi nécessite une adoption express.
1 118 commentaires