PRÉSIDENTIELLE 2022 : COMMENT LES INSTITUTS DE SONDAGE ONT "TUÉ" MÉLENCHON - 28 avr. 2023 / Le Média
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Un an. Seulement un an qu’Emmanuel Macron a été réélu à la fonction de président de la République en France. Et il fait déjà face à une immense fronde, déclenchée par son entêtement à imposer une réforme des retraites rejetée par une majorité écrasante de Français. Hors de France, on observe avec amusement mais aussi respect les déjà trois mois de résistance des Gaulois réfractaires.
Certains froncent tout de même les sourcils et se demandent comment ces satanés Français ont-ils fait pour élire un président à près de 60% et pour le vomir de manière quasi-unanime quelques mois plus tard.
Et si on reparlait justement de cette élection présidentielle d’il y a un an ? Un scrutin au second tour à la fois piégé et préparé de longue haleine par un grand nombre de médias mainstream. C’est notamment ce que démontre la journaliste et membre d’Acrimed Pauline Perrenot, dans un livre sorti récemment aux Éditions Agone, Les Médias contre la Gauche. “Le duel Macron-Le Pen : une construction médiatique”, écrit Pauline Perrenot. Une construction médiatique qui passe massivement par les sondages.
Le journaliste indépendant Julien Baldassarra s’est quant à lui concentré sur les deux mois précédant la dernière présidentielle, et sur les sondages qui étaient alors publiés. On ne va pas jouer les étonnés. Le candidat sous-évalué par les sondages jusqu’au moment où ils cessé d’être légaux c’était… Jean-Luc Mélenchon. Et si on reparlait justement de cette élection présidentielle d’il y a un an ? Et si on reparlait justement de cette élection présidentielle d’il y a un an ? Julien Baldassarra livre le résultat de son travail de compilation et d’analyse dans un article publié sur le site du Média. Il a également accepté de répondre aux questions de Théophile Kouamouo.
Tr.: ... biais ... fiasco sondagier ...
On sort les dossiers
Toutes les deux semaines, Fabrice alias le Stagirite porte un regard décalé sur l'actualité et les stratégies de communication des puissants. L'ironie n'empêchant pas l'analyse rigoureuse.
Marine Le Pen est de nouveau sur les plateaux, pleinement mobilisée dans la bataille pour les législatives, comme candidate, et comme leader de son parti. Jean-Luc Mélenchon a pris le temps d’imposer l’idée de législatives comme match retour de la présidentielle.
Cela donne deux stratégies opposées : Mélenchon se voit comme chef de la majorité, Le Pen vise plus modestement le titre de chef de l’opposition. Mais elle croit pouvoir faire la différence sur l’image renvoyée, en dénonçant l’irréalisme et le mensonge de Mélenchon. Factuellement, elle n’a pas tort : la probabilité de voir advenir une majorité NUPES n’est pas très grande. Cependant, ce qu’elle appelle “mensonge”, c’est peut-être l’essence même de l’art politique.
La rhétorique politique cherche à persuader l’auditoire que l’évènement improbable peut se produire, si les gens en sont suffisamment convaincus et agissent dans ce sens. Pour ce faire il faut se mouvoir dans une fenêtre où ce que l’on dit paraît au moins plausible : trop ambitieux et irréaliste, et les gens ne vous croient pas ; trop gagne-petit mais réaliste, et les gens ne se motivent pas. En cherchant à “hacker” une phase médiatique et électorale qui est normalement une formalité pour le parti présidentiel, Mélenchon veut faire surgir ce “cygne noir”.