Le collectif havrais d’objecteurs de croissance (ChOC) est candidat aux élections municipales du Havre
Depuis plusieurs mois, les Objecteurs de Croissance du Havre ont fait le choix de participer à la campagne citoyenne qui réunit un espace citoyen, plusieurs groupes politiques, et une tête de liste, Jean-Paul Lecoq, député ancré dans la région.
Aujourd’hui, deux membres du ChOC sont sur la liste des 60 candidat.e.s, dont un en position éligible, en cas de victoire (ce qui est envisageable).
Même s’il existe des points de désaccords sur ce que serait un projet de société soutenable et désirable, nous partageons le même constat que les urgences écologique, sociale et démocratique sont intimement imbriquées.
L’urgence écologique nous expose à des remèdes dont nous ne voulons pas. Le génie-écologie, et ces villes connectées, qui ne pose pas la question du sens de nos existences. Ou un éco-fascisme aussi dogmatique que tous les systèmes qui mettent l’humain au service d’un modèle idéal. Ou encore l’économie-verte qui n’a rien d’écologique car elle a pour seul objectif de se servir de l’écologie pour continuer comme avant, donc de créer toujours plus de destructions et d’inégalités.
Pourtant, la contrainte écologique appelle un changement de société en profondeur. Un coup de peinture verte ne suffira pas. Une telle transformation ne peut raisonnablement pas être mise en place du « haut » sans l’adhésion et la participation de toutes et tous, et sans prendre soin d’amortir les bouleversements en garantissant plus de justice sociale.
Nous avons trouvé dans le rassemblement « un havre citoyen » le plus fort volet social et démocratique de toutes les candidatures havraises. Tant dans le programme, que dans le fonctionnement interne du collectif de campagne. Fonctionnement assez original et inédit pour ce type d’élection au Havre.
Enfin, les Décroissants ont toujours dénoncé le système idéologique et économique qui pousse au consumérisme et au productivisme. Nous sommes beaucoup plus à l’aise avec ceux qui dénoncent ouvertement le capitalisme et la politique du gouvernement actuel.
En cas de victoire, la nouvelle municipalité donnera de l’espace et soutiendra certaines des alternatives portées par la Décroissance depuis plusieurs années, voire même les mettra en place (clic). C’est une formidable opportunité d’amorcer au Havre une transition écologique, sociale et démocratique.
Pour accéder à l’article complet http://www.haute-normandie-decroissance.fr/?p=1644
Auteur Guillaume Gamblin Année de publication 2019
Cet article est paru dans "Pour une europe verte et jaune" Alternatives non-violentes - Revue
Des marches pour la paix aux luttes des objecteurs de conscience, de la Turquie à la France, Pinar Selek n’a cessé de s’engager pour la paix et contre toutes les formes de violence.
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Dans le contexte d’une République qui s’est construite sur le génocide des Arméniens, sur le massacre des Kurdes et sur l’expulsion des Grecs, ainsi que sur un triple coup d’État en 1960, 1971 puis 1980, le militarisme d’État est une réalité incontournable en Turquie.
Condamnation à mort d’étudiant.e.s pacifistes, emprisonnement et meurtre de syndicalistes sont une réalité. Dans cet espace saturé de violence, l’extrême gauche révolutionnaire armée trouve une place et une légitimité. À partir de 1984, le mouvement kurde devient armé lui aussi. Dans les années 1980, dans un contexte où les mouvements de gauche classiques ont été laminés, d’autres formes de pensée et d’action politiques se développent. « La mouvance féministe a émergé, puis il y a eu le mouvement LGBTI, les antimilitaristes… »1
Le militarisme, c’est aussi la discipline, la contrainte et la hiérarchie. C’est pourquoi « c’est dans le milieu anarchiste qu’ont été créés les premiers collectifs antimilitaristes en Turquie et la lutte pour l’objection de conscience. »
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En 1996, Pinar, étudiante, réalise une recherche de sociologie sur le mouvement armé kurde. « J’ai choisi ce sujet parce qu’il y avait une guerre en Turquie et qu’il était anormal que les sociologues ne pensent pas le pourquoi de cette guerre, quelles sont les causes sociales, les ressources de ces mobilisations. »
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En 1998, elle est emprisonnée puis torturée par les autorités qui cherchent à lui faire avouer les noms des personnes kurdes dont elle a recueilli les témoignages pour cette recherche. Pinar refuse de parler et est incarcérée durant deux ans. On l’accuse alors d’avoir perpétré un attentat terroriste. En prison, Pinar écrit un livre sur l’antimilitarisme. À sa publication en 2004, Abdullah Öcalan, le leader du PKK, le lit en prison. Il déclare que ce texte l’a éclairé et qu’il appelle Pinar Selek à aider le mouvement kurde à s’orienter dans la construction de la paix.
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Elle participe à la création et à l’animation d’Amargi (« Liberté » en langue sumérienne), une « coopérative féministe » qui regroupe des femmes qui se sentent parfois marginales par rapport aux coutants dominants du féminisme. L’un de leurs constats de base est que, subissant toutes les effets du patriarcat, elles ne sont pas pour autant égales entre elles : « Être lesbienne, kurde, arménienne ou pauvre, ce n’est pas la même chose. » Amargi organise des actions, publie une revue théorique diffusée à 3 000 exemplaires et ouvre une librairie féministe.
Pinar devient amie avec Hrant Dink, journaliste arménien engagé pour la paix. Celui-ci meurt assassiné en 2007, du fait de ses positions critiques et non-violentes bénéficiant d’une audience de plus en plus forte au sein de la société turque.
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étude sur le service militaire et sur son rôle dans la construction de la masculinité hégémonique. Elle s’attaque par là à l’un des fondements de l’obéissance à l’État et de l’ordre social. Devenir homme en rampant, publié en 2008, connaît un grand retentissement.
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s’exile en 2009 pour l’Allemagne, du jour au lendemain. En 2011, elle vient s‘installer en France où elle va obtenir le statut de réfugiée politique puis la nationalité française ... -> Collectifs de solidarité avec Pinar Selek http://pinarselek.fr/
- Les citations sans référence sont de Pinar Selek.
Gamblin Guillaume, L'insolente. Dialogue avec Pinar Selek, Editions Cambourakis/Silence, 2019, 220 p., 20 €.