Un bâtiment de logements sociaux en cours d'isolation à Montreuil (Seine-Saint-Denis). ©AFP - Arnaud Paillard
47:00 mn
Dès l'an prochain, les logements classés en catégorie G devront avoir été rénovés pour pouvoir être loués. Suivront ceux classés F, qui devront avoir été mis aux normes avant 2028. Mais l'évolution et les incertitudes autour du dispositif MaPrimRénov' inquiètent une partie des propriétaires.
C’est un défi immense. Il ne reste que 9 mois pour respecter le calendrier de la loi Climat en matière de rénovation énergétique, et tout ou presque reste a faire: au premier janvier 2025, près de 600.000 maisons d’appartements , classés en catégorie G, devront avoir été rénovés ou inscrits dans un programme prévisionnel de travaux. Les logements classés en catégorie F, a peine mieux isolés, mal chauffés, mal entretenus, devront avoir été mis aux normes avant 2028. Au total, si rien n’est fait, près de 5 millions de passoires thermiques pourraient sortir du parc privé. Interdits a la location, avec à la clé, une aggravation de la crise du logement.
Les propriétaires et copropriétaires, ont souvent repoussé les travaux à faire aux calendes grecques, Pour éviter d’avoir de trop gros montants à investir. Ils découvrent aujourd’hui une montagne de devis, un Everest de la rénovation. Le projet global, il est a 1 million 200 mille, pour moi 50.000 c’est énorme.
Avec l’évolution de MaPrimeRénov', les ménages vont sans doute être mieux armés, mieux aidés dans les années qui viennent, mais le gouvernement hésite encore. Après avoir pris la décision ambitieuse de privilégier les projets de rénovation globale des passoires thermiques, les dernières annonces de l'exécutif autorisent finalement les propriétaires de bâtiments mal isolés à ne changer que leur système de chauffage, pour remplacer par exemple une vieille chaudière au fioul, sans toucher au reste.
A ces incertitudes, a ces inquiétudes, s’ajoutent une myriade de cas particuliers. Bâtiments trop fragiles, trop anciens, classés au patrimoine, avec de gigantesques chantiers de rénovation -longs et couteux- et un seul arbitre, le DPE, le diagnostic de performance énergétique. C’est cet indicateur qui classe les logements de la lettre A à la lettre G en fonction de leur performances et les fait basculer -lorsqu’ils sont trop mal isolés ou consomment trop-, dans la catégorie des passoires thermiques. Pour faire le calcul, plus question de prendre en compte les factures de travaux réalisés par les propriétaires, le diagnostic repose désormais uniquement sur les caractéristiques techniques des bâtiments.
Passoires thermiques, le grand chantier de la rénovation, un reportage de Claire Chaudière
Prise de son: Romain Luquens et Raymond Albouy
Réalisation: Jérôme Chélius, assisté de Martine Meyssonnier
Mixage: Bruno Mourlan
Clés : Environnement Arts et Divertissement Développement durable Arts visuels Architecture Logement - Habitation Urbanisme
L'équipe Aurélien Colly Production