...
Connu / TG le 30/12/23 à 9:00
Dans le désert
Agronome spécialiste des agricultures dites innovantes, auteur de plusieurs ouvrages, dont « Éloge du ver de terre, tome 2 » (Le jardin vivant, 2023), Christophe Gatineau regrette que le gouvernement réponde à la demande de moratoire sur le développement des mégabassines par le bruit des bulldozers et des pelleteuses.
...
Le Convoi de l’eau est une manifestation itinérante qui s’est déroulée du 18 au 26 août 2023. Organisée par deux ONG, Bassines non merci et Les Soulèvements de la Terre ainsi qu’un syndicat agricole, La Confédération paysanne, cette manifestation a rassemblé un millier de participants, principalement des cyclistes. Ils sont partis d’un champ des environs de Sainte-Soline pour rejoindre le Champ-de-Mars à Paris
...
Un peu d’histoire
A la suite de la sécheresse de l’été 2019, le gouvernement a autorisé la création d'une soixantaine de mégabassines. Le ministre de l'Agriculture justifie ainsi sa décision sur le plateau de Cnews : « On ne va pas regarder la pluie tomber du ciel pendant six mois et la chercher les six autres mois de l’année. » Un argument dérisoire, mais fondateur des mégabassines. Il s’agit de la théorie des hivers pluvieux, une théorie qui tombe à l’eau s’il pleut au printemps et tombée en désuétude depuis l’intensification du cycle de l’eau.
En effet, le 12 juin de la même année, une étude internationale concluait que le cycle de l'eau, tel que nous l'avions toujours connu, n'existe plus. L'activité humaine a altéré son cycle de la même manière qu'elle a altéré le climat. À titre d’exemple, on consomme entre 3 et 5 litres d’eau potable pour évacuer 0,3 litre d’urine composé à 95 % d’eau en Occident ! Et en France, on consomme l’équivalent de 3 mégabassines d’eau potable par jour pour uriner et déféquer dedans.
Pour enfoncer le clou, le 15 mars 2023, Michèle Rousseau, PDG du BRGM, l’établissement public en charge d’expertiser l’impact des mégabassines sur la ressource eau, a déclaré lors d’une audition devant les parlementaires que leurs études étaient surinterprétées. En d'autres termes, qu’on en exagère le contenu, car elle a expliqué que les chercheurs du BRGM avaient oublié de prendre en compte l’impact du réchauffement climatique et des activités humaines dans leurs expertises.
...
Le ministre a juste omis de dire que l’eau n’est pas retenue, mais pompée dans des nappes dont le niveau est toujours plus bas que prêt à déborder.
Un état de confusion
Mais là où l’État devient « schizophrène », c’est qu’il continue à faire supprimer des retenues datant parfois de plusieurs siècles au nom de la continuité écologique des cours d’eau (décret n°2007-1760 du 14/12/2007). D'un côté, l'État paie pour supprimer, et de l'autre, il paie pour créer des "étangs" artificiels remplis avec de l'eau potable... Comprenne qui pourra.
...
Ajoutons à cet état de confusion qu’en 2019, le gouvernement a assoupli la législation en diminuant le niveau minimum des rivières pour augmenter celui des retenues (décret n° 2019-827). Et en 2018, c'était la carte des cours d'eau qui avait subi une sévère cure d’amaigrissement avec la suppression de quelques milliers de ruisseaux. Mais les supprimer des cartes ne veut pas dire qu’ils n’existent plus, c’est juste les exclure de la législation afin de pouvoir les assécher ou les polluer sans crainte.
...
L'agriculture a besoin d’eau, mais elle a aussi besoin, comme l’ensemble des citoyens, de solutions durables et de consensus scientifiques robustes.
Les stations de sports d'hiver de moyenne montagne traversent une crise à cause du manque d'enneigement et du changement climatique. ...
Connu / TG le 19/02/23 à 11:02
La période hivernale n'apporte plus de répit sur le front de la sécheresse. Pourtant, cette saison est normalement essentielle pour recharger les nappes phréatiques en prévision de l'été.
Avec Florence Habets : directrice de recherche CNRS et Professeure attachée à l'ENS, hydroclimatologue.
et Agnès Ducharne : directrice de recherche au CNRS à Paris (à l'Institut Pierre Simon Laplace), elle travaille plus particulièrement sur les liens entre le cycle de l'eau et le climat.
Publicité
"Si toutes ces masses d'eau, qui sont censées tenir jusqu'à l'été, sont défaillantes dès mars, ça pose problème » note Agnès Ducharne et d’ajouter
« il y a déjà eu des sècheresses hivernales. Ce qui est compliqué c'est la succession »
Au niveau des nappes phréatiques, plus en profondeur, le BRGM (Bureau de Recherches Géologiques et Minières) a précisé début janvier que « la recharge des nappes phréatiques reste peu intense. Plus des trois-quarts des nappes demeurent sous les normales mensuelles ». Les niveaux sont nettement inférieurs à ceux de l'année dernière à la même époque.
Toujours selon ces récentes analyses du BRGM : « les pluies infiltrées durant l’automne sont très insuffisantes pour compenser les déficits accumulés durant l’année 2022 et améliorer durablement l’état des nappes.
En conséquence, plus des trois-quarts des nappes restent sous les normales mensuelles avec de nombreux secteurs affichant des niveaux bas à très bas. Les niveaux sont nettement inférieurs à ceux de décembre de l’année dernière. »
Les mois d'hiver et le début du printemps permettent d'ordinaire de recharger en eau les nappes phréatiques. "Au-delà d'avril, l'eau de pluie est essentiellement absorbée par les plantes, en pleine croissance, ou s'évapore à cause de la chaleur" avant d'atteindre la nappe, rappelle le site Propluvia.
Clés : Environnement Écologie Biodiversité
L'équipe Mathieu Vidard, Production Valérie Ayestaray, Réalisation Chantal Le Montagner, Collaboration Collaboration : Anna Massardier, Lucie Sarfaty, Thierry Dupin Camille Crosnier, Journaliste
« À chaque saison ses victimes… L’été aura été difficile pour les urbains ! L’hiver promet, lui, d’être plus compliqué pour les ruraux », analyse Jean-Marc Esnault, directeur général du campus The Land, ...
Connu / TG le 14/10/22 à 7:18