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Derrière le biorégionalisme se cache une volonté de repenser les territoires en fonction de leur écosystème pour valoriser les interactions naturelles à l'échelle du local. Mathias Rollot a contribué à introduire cette philosophie de l'espace en France et s'exprime au micro d'Elodie Font dans "Chacun sa route".
Peut-être utopique mais surtout engagé, le biorégionalisme cherche à privilégier les frontières naturelles afin de renforcer des liens harmonieux entre nature et culture © Getty / Kirill Rudenko
Un architecte en balade dans les territoires
Mathias Rollot est titulaire d'un doctorat en architecture et exerce comme maître de conférences à l'Ecole Nationale Supérieure d'Architecture de Nancy où il défend l'idée d'une architecture biorégionale.
Son rapport à l'architecture est enrichi de notions philosophiques : habiter et habitabilité sont au cœur de sa pratique et de sa pensée.
Après avoir fait ses gammes dans divers cabinets d'architecture, il débute en parallèle une activité d'essayiste pour diffuser la théorie de "biorégionalisme" dont il recense dans une bibliothèque virtuelle les divers textes ayant trait à ce sujet.
Le biorégionalisme : une utopie architecturale et territoriale ?
Années 1970. Californie. San Francisco. Plutôt que dans un laboratoire, c'est dans la tête de quelques étranges penseur.euse.s qu'émerge la notion de "biorégionalisme". Peter Berg et Judith Goldhaft fondent alors la "Planet Drum Foundation".
Peut-être utopique mais surtout engagé, le biorégionalisme cherche à privilégier les frontières naturelles au détriment des frontières administratives afin de renforcer des liens harmonieux entre nature et culture.
On change ainsi d'échelle : du global au local, l'être humain n'est plus consommateur.rice mais usager de son territoire. Le respect s'insuffle dans les pratiques.
Antispéciste, antinationaliste, antiraciste et anticapitaliste, le biorégionalisme propose de relocaliser les activités économiques, de renforcer l'autonomie en termes d'énergie et d'alimentation et d'instaurer des démocraties participatives.
En somme, pour Mathias Rollot Le biorégionalisme se pense autant de manière locale qu’interlocale. La vie se noue dans un entrelacement d’échelles. La biorégion est définie par des critères à la fois naturels et culturels. Pour l’identifier, on peut se demander quelles relations humains et non-humains ont-ils nouées à cet endroit, de manière durable et saine ? (Nicolas Celnik, « Biorégions, et au milieu coule une frontière », Libération, 26.02.20)
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Les invités
- Mathias Rollot, Architecte, Docteur en architecture et Maître de conférences à l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Nancy
Les références
- La recherche architecturale. Repères, outils, analyses écrit par Mathias Rollot(Editions de l'Espérou)
- Les territoires du vivant. Un manifeste biorégionaliste écrit par Mathias Rollot(Editions François Bourin)
L'équipe Elodie Font, Productrice Clément Nouguier, Réalisateur Céline Dubois, Attachée de production