Article : Comprendre la géothermie et ses limites
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Publié : 29 juillet 2020 à 11 h 02 min
Auteur : Philippe Gauthier
Catégories: Idées et références, Transition énergétique
La géothermie est souvent présentée comme une source d’énergie propre et illimitée. On peut se demander, dans ces conditions, pourquoi elle n’est pas davantage exploitée. Comme souvent, c’est un mélange de contraintes techniques et de limites physiques qui la rendent peu attrayante. Et en pratique, la géothermie n’est pas si propre que cela non plus.
https://energieetenvironnement.files.wordpress.com/2020/07/1920px-nesjavellirpowerplant_edit2.jpg?w=805 Centrale électrique hydrothermale de Nesjavellir, en Islande.
Avant d’aller plus loin, rappelons que le terme « géothermie » recouvre trois réalités distinctes dans le langage courant :
Le stockage d’eau chaude dans de profonds puits, pour des durées allant de quelques heures à quelques semaines. L’eau étant chauffée à la surface (souvent par solaire thermique) avant d’être injectée dans le sol, il ne s’agit pas de chaleur géologique au sens strict.
L’utilisation de sources d’eau chaude qui existent spontanément dans quelques régions du globe, à une profondeur généralement inférieure à 3 000 mètres. Dans ce cas, il est plus précis de parler d’hydrothermie.
L’utilisation de la chaleur diffuse du roc enfoui dans les profondeurs de la terre à des profondeurs allant de 3 000 à 10 000 mètres. Cette source de chaleur se trouve partout sur la planète, mais certaines régions sont naturellement plus chaudes que d’autres.
Ce texte va se pencher sur cette troisième source d’énergie, bien que certains des constats qui suivent s’appliquent aussi à l’hydrothermie. De manière générale, la température augmente d’environ 30 °C chaque fois que l’on s’enfonce de 1 000 mètres dans le sol. Cette chaleur percole lentement des profondeurs de la Terre, mais elle aussi produite sur place par la désintégration des petites quantités de matière radioactive naturellement présentes dans le roc. Cette accumulation de chaleur est assez lente et si les profondeurs sont chaudes, c’est principalement parce la pierre agit comme son propre isolant.
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Limites technique, énergétiques, environnementales
... forer des puits pour rejoindre les couches chaudes du sous-sol, puis à injecter de l’eau pour en récupérer l’énergie. À pression normale, cette eau extrêmement chaude se transforme en vapeur et alimente des turbines électriques. ... des profondeurs de 3 000 à 10 000 mètres ... Les fluides de forage et les matières libérées par le forage sont corrosifs ... vapeur chargée en minéraux tend à obstruer ... tend à fendre la roche ... fissures ... roche doit être brisée par fracturation hydraulique ... petits tremblements de terre ... l’exploitation de la chaleur « sèche » des profondeurs n’est pas rentable
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puissance installée monde 12 TW (térawatts), dont plus de 80 % de carburants fossiles ... potentiel 2 TW de chaleur ... extraite du sous-sol ne se renouvelle pas rapidement ... il faut considérer la géothermie comme l’exploitation d’une chaleur « fossile », accumulée dans le passé.
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La quantité d’eau douce à injecter dans les puits constitue l’une des limites ... émettent aussi du sulfure d’hydrogène (H2S, gaz extrêmement toxique) et du CO2. L’eau peut aussi dissoudre et ramener à la surface divers sels, ainsi que de l’arsenic, du mercure, du soufre, de la silice et divers autres minéraux qu’il n’est pas simple de gérer de manière sécuritaire.
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Source :
Energy Skeptic, Can Geothermal power make up for declining fossil fuels? ( http://energyskeptic.com/2020/geothermal/ )