93 commentaires - Guerre Israël-Hamas : nos reportages Reportage
Ce sont des voix minoritaires mais précieuses. Dans un pays traumatisé par les attaques du Hamas, où l’esprit de revanche, voire de vengeance, anime le sommet de l’État et les profondeurs de la société, les pacifistes tentent encore de se faire entendre.
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« La seule façon d’affaiblir le Hamas, juge ainsi Avner Gvaryahou, c’est de trouver un débouché politique différent de tout ce qui existe aujourd’hui. Nous devons dès maintenant penser au jour d’après. Ce sont les destins du peuple palestinien comme du peuple israélien qui sont aujourd’hui en jeu. »
Nos alliés, s’ils étaient de vrais amis, pourraient obliger Israël à mettre fin à l’occupation.
Guy Hirschfeld, fondateur de Looking Occupation in the Eye
Pour Michel Warchawski, « quand il y a de la volonté politique, tout est possible, même dans le bon sens ». « Mais on sent que la société reste clivée entre celles et ceux qui sont prêts à un compromis et les jusqu’au-boutistes. Même si je partage le sentiment de plus en plus répandu que c’est bientôt la fin du régime Nétanyahou, qui était déjà détesté par toute une partie du pays pour ses attaques contre la démocratie et qui est maintenant critiqué par ceux qui le jugent inapte sur les questions sécuritaires et militaires ».
Guy Hirschfeld voit toutefois deux conditions nécessaires au renversement de la situation actuelle et à l’avènement d’une solution politique. « [D’abord], nos alliés, s’ils étaient de vrais amis, pourraient obliger Israël à mettre fin à l’occupation. Nous ne sommes pas vraiment un pays indépendant. Sans le soutien de l’Occident, qu’il soit militaire, financier ou appuyé sur le veto de l’ONU, Israël n’existerait pas. En tant que citoyen israélien, j’exige désormais que vous nous obligiez à nous mettre autour de la table de négociation et que vous nous empêchiez de commettre de nouveaux massacres à Gaza. »
Ensuite, « il faudra une guerre civile ». Quoi ? La guerre avec le Hamas ne suffit pas ? Il s’agit d’une métaphore pour parler de la mobilisation des forces de gauche pour les prochaines élections ? « Non, je suis sérieux, poursuit Guy Hirschfeld. Nous sommes face à des suprémacistes juifs qui ont fait de la domination raciale leur objectif. Nous devrons nous battre si nous voulons qu’ils quittent les territoires occupés. Pour faire dérailler le processus d’Oslo, qui est le moment où nous étions le plus proche d’une paix, ils n’ont pas hésité à tuer le premier ministre. Aujourd’hui, ces gens sont au pouvoir. Nous devons leur reprendre le pouvoir, et je ne pense pas que cela puisse se faire uniquement par des moyens pacifiques. »