emfccstiPRO - 19 - 0 - 2 - 0
Dans les territoires, des courants d’opinions divers existent sous différentes formes (lieux intellectuels, groupes de pensées, écoles de formation, centre de diffusion, équipements culturels, intellectuels …), de telle sorte que de véritables confrontations intellectuelles peuvent permettre de développer l’esprit critique du citoyen et de favoriser son émancipation au bénéfice de la Créativité des Territoires. C’est précisément le but d’une telle table ronde que de donner une visibilité à ces formes de circulation des idées, en les invitant à confronter leurs points de vue.
Hugues Bazin, chercheur en sciences sociales, animateur du Laboratoire d’innovation Sociale par la recherche-Action, interviendra sur : “Tiers espaces et pratiques d’innovation sociale sur les territoires”.
Pour aller plus loin :
Bibliographie : Bibliographie des intervenants spiritualité, le monde des idées 2019
“Recherche-action et écriture réflexive : la pratique innovante des espaces comme levier de transformation sociale (Cahiers de l’action n°51, injep, 2018) : recherche-action.fr/labo-social/download/LISRA/Cahiers-action_51-52.pdf
Pour tous renseignements :
Jacky Denieul, conseiller Créativité et territoires
Espace Mendès France – Poitiers, CCSTI Nouvelle-Aquitaine – 1 pl. de la Cathédrale – CS80964 – 86038 Poitiers
creativite-et-territoires.org
facebook.com/creativiteterritoires/
twitter.com/EMFterritoires
Créativité et territoires
Tel : 05 49 11 96 81 – Port : 06 81 54 62 24 – jacky.denieul@emf.ccsti.eu
Connu /
https://twitter.com/hbazin/status/1090616330833854468
Transcription :
...j'anime un réseau d'acteurs-chercheurs qui développe des expérimentations sociales dans différentes régions de France, et que nous croisons en réseau. Et dont nous essayons de valoriser la production de savoirs à partir de leurs pratiques.
La notion de tiers-espace, c'est au départ, on a été inspirés par une lecture du tiers-paysage de Gilles Clément qui raconte comment, justement, se crée une biodiversité par des formes de délaissement, d'effets de bordures entre différents territoires. Et que cette emprise sur le territoire était justement ce qui favorisait l'échange et la biodiversité. Et ce qui rejoint notre préoccupation de s'intéresser aux territoires délaissés ou des territoires sans emprises. Ça peut être les territoires ruraux, les friches industrielles, les quartiers populaires. Et en quoi finalement ces territoires qu'on appelle marginaux représentent au contraire une richesse et peut être porteur d'alternatives.
Après, la notion de tiers applique aussi la notion d'intermédiaire entre différentes formes d'organisations sociales, entres autres, la sphère privée, la sphère publique ou l'économie privée, l'économie publique. Et donc, on repose aussi la question très actuelle des Communs et comment s'organise une gestion collective du territoire à partir de ses ressources et comment sont redistribuées ces ressources sur le territoire.
On fonctionne beaucoup en réseau, donc ya une plateforme internet - recherche-action.fr. Ya tous les contacts. On invite d'ailleurs tous les gens qui développent une recherche, on a alloué un petit serveur qui permet d'héberger en fait les démarches, donc pour publiciser les démarches individuelles, professionnelles, collectives. Et donc, mettre en croisement, justement, ces dynamiques de recherche-action.
Je suis aussi associé notamment à la maison des sciences de l'homme Paris-Nord qui est régionale. Qui part des pratiques pour créer une interface avec les pôles universitaires pour essayer de développer des recherches collaboratives. Donc avec les différentes disciplines universitaires, et au croisement de programmes de recherche qui préoccupent les acteurs. Donc c'est une manière aussi de croiser le savoir dit académique avec le savoir pratique et d'autres savoirs socio-professionnels qui sont celui des techniciens qui se croisent rarement ou alors quand ils se croisent, c'est rarement de manière égalitaire.
Des exemples à l'étranger ?
On n'a pas fait vraiment d'études comparatives. Après, c'est clair que la recherche-action est un champ mieux accueilli dans la culture anglo-saxonne qui est plus une culture pragmatique qui va partir justement des pratiques et théoriser et non le contraire, théoriser pour ensuite poser des hypothèses sur les territoires. Donc on part d'une démarche inductive qui part du bas vers le haut et non pas déductive qui part du haut vers le bas. Donc c'est vrai que ya des cultures qui sont plus favorables qui séparent moins le pratique et l'intellectuel, etc, qu'en France.
Les Gilets Jaunes, quel regard ?*
Comme tout le monde à la fois, nous avons été surpris. C'est le principe de toute forme éruptive émergente, et à la fois, on a eu confirmation ... la notion de centralité populaire, c'est-à-dire où des acteurs se retrouvent pour retrouver une cohérence. Donc là, c'est des gens qui sortent qui n'étaient pas obligatoirement des militants, des syndiqués, des chercheurs ou des analyses de la société. Car à un moment donné se regroupent sur des ronds-points ou des points de convergence. Mais s'aurait pu être à une autre époque les maisons du peuple ou des bourses du travail. Des lieux de croisement ou de réflexion à partir de sa pratique, peut-être justement parce qu'ils n'existent plus, là ils les recréent. Et du coup, ils réapprennent avec l'éducation populaire ou les corps intermédiaires, les syndicats. Ils reprochent un savoir pour analyser leur situation. Et je trouve ça très intéressant. ILs ont compris qu'aujourd'hui, l'économie était l'économie des flux. Donc ya une économie qui justement les mettait pas en position de dominés, qui est 'l'économie productiviste, ultralibérale, qui capte en fait tous les éléments de la société pour en faire une production et ramener de l'argent. Et comme ils ont bloqué justement ses flux, le rond-point est le lieu de croisement de ces flux. Donc ça pose quasi une interrogation philosophique de effectivement "comment échapper, être en déprise par rapport à ces formes économiques, et concevoir une manière de le vivre autrement, ce qui aussi renvoi à la question de l'éco-développement, à l'écologie puisque c'est aussi les conséquences de la catastrophe actuelle évidemment qui nous mène tout droit dans le mur.
Donc là aussi, ya pas opposition comme il est des fois mis entre l'exigence sociale, la fin du mois et la fin du monde.