Environnement | Droits | Protection | Nature | Politique - 2711 lectures
Ferhat Taylan, philosophe
Université de Liège Date : 12/09/2017 Lieu : CCIC Cerisy Durée : 26:54
Cette communication a été enregistrée dans le cadre du colloque intitulé "L'alternative du commun" qui s’est tenu au Centre Culturel International de Cerisy du 8 au 15 septembre 2017, sous la direction de Christian LAVAL, Pierre SAUVÊTRE et Ferhat TAYLAN.
Actes du colloque
Publication du CCIC - L'alternative du commun
Christian Laval, Pierre Sauvêtre, Ferhat Taylan (dir.)
Hermann Éditeur — 2019
ISBN : 979-1-0370-0088-0
Présentation du colloque
Ces dernières années, on observe dans les pratiques comme dans les réflexions théoriques une véritable "explosion" du thème du "commun", devenu une référence centrale pour de multiples foyers de luttes et d’expérimentations politiques et économiques (mouvement altermondialistes et écologistes, défense des services publics, résistances paysannes, coopératives, expérimentations numériques collectives). Cette profusion a été accompagnée par un ensemble de travaux d’économie, de sociologie politique et de philosophie. Avec une vitesse rare pour une notion nouvelle, le commun s'est mondialement imposé en tant que grand concept politique de ce début de XXIe siècle. Il admet pourtant des acceptions fort différentes, parfois contradictoires. Si l’installation du concept est désormais bien avancée, l'on traverse une période de problématisation stratégique, au sens d’un ensemble de questionnements, de difficultés et de conceptions diverses quant à la manière de mettre en œuvre, face à l’impasse que représente la domination oligarchique néolibérale, l’alternative politique du commun.
Présentation de l'intervenant
Ferhat Taylan est chercheur postdoctoral à l'Université de Liège, dans le cadre de projet de recherche "Gouverner par l'environnement". Après avoir soutenu sa thèse de philosophie "La rationalité mésologique. Connaissance et gouvernement des milieux de vie (1750-1900)", il s'intéresse à l'épistémologie historique des savoirs environnementaux modernes.
Résumé de la communication
La reconnaissance de la rivière Whanganui comme personne juridique et "entité vivante" par le Parlement de la Nouvelle Zélande au mois de mars 2017 a été souvent interprétée comme un cas de protection de la nature de la part des cultures locales. Or, on tentera de montrer que pour les Maori qui ont mené un long combat pour cette loi, il s'agit surtout de faire reconnaître l'inséparabilité du collectif humain du milieu naturel, de sorte que tout dommage porté sur la rivière soit considéré au même titre qu'un dommage porté sur les personnes humaines. À travers ce cas juridique semble s'esquisser ce qu'on pourrait appeler un "milieu commun", où les composants bio-physiques du milieu fournissent les conditions d'existence aux humains qui se chargent à leur tour de faire vivre l'ensemble. Ainsi, les impasses d’une écologie posant l’humain en face d’une nature à protéger pourraient être évitées si on arrivait à penser ce milieu commun comme une entité où le collectif et son milieu sont juridiquement inséparables. A fortiori, penser en termes de "milieux communs" nous permettrait-il de formuler, comme étant une revendication forte en écologie politique, l’extension des droits des humains aux conditions de leur existence, aux êtres bio-physiques dont la survie est indispensable au maintien du milieu en question ?
Connu / https://twitter.com/aris_officiel/status/1215524235264905216
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Bldine a retweeté Aris~ @aris_officiel · 10 janv.
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