Politique
Suite à la déclaration rectificative de Jean-Paul Delevoye, on découvre qu’il était membre du Conseil d’Administration de deux associations de la Civic Tech, « Démocratie ouverte « et « parlements & Citoyens ».
Ces deux associations sont dirigées par Cyril Lage, dont la start up Cap Collectif a conçu et géré la plateforme du Grand Débat.
Or cette plateforme suscite des inquiétudes chez certains (voir ici https://blogs.mediapart.fr/quitterie-de-villepin/blog/300119/alerte-en-marche-vers-la-privatisation-de-la-democratie), car elle capte quasiment toutes les consultations en France, et n’est pas en open source, contrairement aux promesses initiales de Démocratie Ouverte, et au modèle adopté par d’autres plateformes (Decidim)...par ailleurs le métier initial de Cyril Lage est lobbyiste (source ici. Le gouvernement a déjà payé quatre fois pour utiliser sa plateforme.
Edit: d’après Cyril Lage lui-même, la plateforme a été utilisée dans le cadre de la Réforme des retraites...son interview ici http://www.sciencespo-toulouse.fr/cyril-lage-le-diplome-derriere-la-plateforme-du-grand-debat-national-644406.kjsp.
Edit2: pas mal d’infos ici https://www.april.org/libre-a-vous-radio-cause-commune-transcription-de-l-emission-du-26-mars-2019. Extrait: « Frédéric Couchet : Comment expliquez-vous ce quasi-monopole ? Finalement tout à l’heure Caroline parlait de Decidim, mais il y a aussi des logiciels libres de consultation. Il y a DemocracyOS, vous en faites la promotion et vous en connaissez certains. Est-ce que vous avez une idée qui explique ce monopole de fait ? Emmanuel Raviart a l’air d’être bien au courant.
Emmanuel Raviart : Non, je ne suis pas bien au courant, mais c’est une entreprise qui est très efficace, qui a su créer une association autour de son logiciel, qui a su faire du lobbying, qui est là depuis assez longtemps d’ailleurs ; elle a le mérite d’être un peu antérieure à d’autres initiatives et c’est un très bon lobbyiste, qui connaît le fonctionnement de l’Assemblée, qui connaît le fonctionnement du politique, qui avait ses réseaux. Donc il avait un tapis rouge devant lui et il est suffisamment bon pour s’en servir. Voilà ! C’est aussi une des raisons de son succès. ».
Commentaires
AlbinosRa 12 points · 1 day ago
En examinant les divers think tank où Delevoye a posé ses fesses, il m'apparaît assez clair qu'il y a un democracywashing (comparable au greenwashing, parfois les deux sont combinés cf plus loin) dont je n'étais pas du tout conscient.
Un truc qui idéalement devrait être un mouvement grassroot est complètement pris en charge par le business, chapeauté par le haut-fonctionnariat français, tout ça par le medium de think tank et fondations. C'est aussi frappant avec l'IRG (Delevoye au conseil de l'orientation). L'objectif (sûrement sincère) de transition écologique, développement durable, agroécologie, et démocratie citoyenne de la maison mère la Fondation Charles Léopold Mayer pour le progrès de l'Homme côtoie des projets de fédéralisme européen, lobby institutionnel, gouvernance mondiale. On parle de dizaine de millions d'euros pour cette fondation suisse qui a le gros de ses activités en France.
Voilà ça a pas forcément rapport avec un quelconque conflit d'intérêts, mais c'est un truc qu'il faut avoir en tête.
level 1
SageThisAndSageThat 2 points · 1 day ago Intéressant. Quel recours a t-on?
Ndlr : voir aussi https://www.linfo.re/france/politique/decouvrez-la-nouvelle-declaration-de-jean-paul-delevoye
La communauté d’Unión Hidalgo, dans l’Etat d’Oaxaca au Mexique, reproche à EDF de n’avoir pas respecté « ses droits humains et ses libertés fondamentales » dans la mise en œuvre d’un nouveau projet d’une centaine d’éoliennes à construire sur ses terres. Une demi-douzaine d’ONG, dont Sherpa, CCFD-Terre solidaire et la Ligue des droits de l’Homme, la soutienne dans une tribune que « l’Obs » publie.
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Soutenus par l’association mexicaine de défense des droits humains ProDESC (Proyecto de Derechos Económicos, Sociales y Culturales), des représentants de la communauté d’Unión Hidalgo et défenseurs des droits humains se sont tournés vers la France, lieu du siège de la multinationale, et ont saisi en février 2018 le Point de contact national (PCN) français dans l’espoir d’obtenir une protection de leurs droits fondamentaux.
Ce mécanisme tripartite, constitué de représentants du gouvernement français, du Medef et des syndicats, opère sous l’égide de la Direction générale du Trésor. Il a entre autres pour mission de participer à la résolution des questions soulevées par la violation, par une multinationale française, des « Principes directeurs de l’OCDE à l’intention des entreprises multinationales », en mettant en place une procédure de médiation entre les plaignants et les multinationales concernées.
En juillet dernier, les parties mexicaines ont claqué la porte du PCN, mettant fin à leur saisine. Elles dénoncent les graves défaillances de cette procédure, y compris son opacité, l’absence de décision claire sur les conflits d’intérêts liés à l’actionnariat d’EDF, contrôlé par l’Etat, ou encore l’interprétation extensive du principe de confidentialité exigée par le Secrétariat général du PCN, limitant la possibilité pour les parties mexicaines de communiquer sur la procédure de médiation en cours.
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Signataires :
Sandra Cossart, directrice de Sherpa
Sylvie Bukhari de Pontual, présidente du CCFD-Terre Solidaire
Malik Salemkour, président de la Ligue des droits de l’Homme (LDH)
Guillaume Duval, président du Collectif Ethique sur l’étiquette
Miriam Saage-Maass, directrice juridique du Centre européen pour les droits constitutionnels et humains (ECCHR)
Alejandra Ancheita, fondatrice et directrice de Proyecto de Derechos Económicos, Sociales y Culturales (ProDESC)