1 heure 47 minutes
Édition spéciale de GBVF, exceptionnellement à neuf heures, en lieu et place de Boomerang et de l’Instant M de nos camarades Augustin Trapenard et Sonia Devillers que je salue, pour répondre à la question : Comment vivre cette période étrange ?
Comment vivre le quotidien au temps du coronavirus ?
Comment vivre le quotidien au temps du coronavirus ? © Getty
Jusqu’à 10 heures nous répondons à vos questions sur le Covid 19 qui bouleverse en profondeur nos modes de vie, nos relations sociales, amicales, familiales…
Tout au long de l’émission le médecin généraliste Baptiste Beaulieu et la biologiste Tania Louis répondront à vos questions, à vos témoignages, à vos inquiétudes.
Nos experts vous rappelleront pourquoi la distanciation sociale est fondamentale pour freiner le coronavirus
Nous verrons comment un virus fonctionne quand il pénètre dans notre organisme.
"Le #coronavirus n'a rien à voir avec la grippe. Les comparer revient à comparer un chat et un poisson : ce sont deux animaux, mais c'est tout"
Aline Perraudin explique pour les plus jeunes ce qu'est un virus -> https://t.co/QnIskpSJB5pic.twitter.com/FHS6TQmgdQ— France Inter (@franceinter) March 16, 2020
- Aline Perraudin, de Santé Magazine nous alertera sur les infox, les fake news qui pullulent autour du coronavirus.
- Le Dr Catherine Lacrosnière nous dira si l’alimentation peut vraiment aider à renforcer nos défenses immunitaires.
En fin d’émission, un conseil de lecture pour garder le moral alors que se profile peut-être un confinement général du pays
Et puis tous les matins nous accueillerons une personnalité qui partagera sa vision de la crise.
Aujourd'hui, notre conseil de lecture, c'est Trois hommes dans un bateau, un triomphe de l'humour anglais, publié en 1889, et écrit par Jerome K. Jerome.
Ce matin, le neuropsychiatre Boris Cyrulnik nous dira comment nos sociétés peuvent résister à cette crise et devenir résiliente.
Le standard de France inter vous est ouvert. Nous attendons toutes vos questions, ainsi que celles de vos enfants.
Si vous êtes atteint du coronavirus, racontez-nous votre quotidien confiné. Racontez-nous comment vous vivez cette France fermée sans commerce, sans bar, sans restaurant, théâtre et cinéma.
Craignez-vous ou souhaitez-vous le confinement général ?
avec Aline Perraudin, Rédactrice en chef de Santé mag Baptiste Beaulieu, médecin généraliste Tania Louis, Virologue, médiatrice scientifique Catherine Lacrosnière, médecin nutritionniste Christilla Pellé-Douël, Psychologie mag Boris Cyrulnik, neuropsychiatre
Aller loin :
-
La page facebook d'Idées Détournées, fondée par Nadine, qui était au micro d'Ali Rebeihi https://www.facebook.com/idees.detournees
-
(RÉ)ÉCOUTER | Suite de l'épidémie de coronavirus : toutes vos questions https://www.franceinter.fr/emissions/le-telephone-sonne/le-telephone-sonne-15-mars-2020
-
LIRE | Coronavirus, écoles fermées : notre sélection de choses intelligentes à montrer à vos enfants sur des écrans https://www.franceinter.fr/coronavirus-ecoles-fermees-notre-selection-de-choses-intelligentes-a-montrer-a-vos-enfants-sur-des-ecrans
-
LIRE | Coronavirus : décès, contaminations, notre carte interactive pour connaître la situation en France https://www.franceinter.fr/societe/coronavirus-deces-guerisons-notre-carte-interactive-pour-connaitre-la-situation-en-france
-
LIRE | Coronavirus : si vous voulez vraiment résister, restez chez vous https://www.franceinter.fr/societe/coronavirus-si-vous-voulez-vraiment-resister-restez-chez-vous
-
Notre dossier Coronavirus https://www.franceinter.fr/theme/coronavirus
-
L'équipe : Ali Rebeihi, Producteur - Stéphanie Texier, Réalisatrice
Thèmes associés :* Vie quotidienne coronavirus épidémie santé
Transcription ~>8mn ACT
"
...
COVID-19 nom de la maladie, pas du virus
...
confinement général obligatoire car on n'a pas le temps de faire passer la pédagogie
...
taux de mortalité plus élevé, plus contagieux, plus grave, porteurs sains contaminent les autres
...
/FAUX CONSEILS à ~38:00 ... /faux régimes alimentaires fakenews ... choisir aliments pour bien manger ... vitamine A beurre etc vitamine C persil, poivron, etc ... atteinte du coronavirus depuis 15 jours trop tôt pour aider les autres /confinement a peint, créé, toussé, cuisine, a gardé moral ...
47:47 Boris Cyrulnick? crises sanitaires fréquentes galciation, réchauffement, épidémies, => révolution culturelle now rech interne cuisine, lecture, radio, musique valeurs de nos grands-parents. /protections sinon s'inquiéter nouvelle manière de vivre ensemble ; changements sociétaux sont la règle ; des morts comme la peste de 1348 50% avaient disparu après on a découvert les arts de la maison, nouvelles valeurs familiales, avant cerfs, après il fallait les payer pour qu'ils veuillent bien travailler.
...
Mohamed éducateur exposé /jeunes qui refusent l'autorité s'inquiète /nos familles expliquer, les toucher au coeur /personnes qu'il aime respecter règle de confinement, de distanciation sociale, porter une écharpe, exemplarité ... /séquelles trop peu de recul /maladie autoimmunes /médicaments personnes fragiles et à risque ... /animaux virus de chauvesouris passée à l'homme par le pangolin (hypothèse) /chien ras sauf de potentielles surfaces contaminantes pas faciles à laver ... /femmes enceintes père accompagne sa femme pas plus de risques qu'une autre personne /bébé fragile mais très peu contaminés et n'ont jamais développé de symptôme grave rassurant /confinement disséminer le moins possible le virus seul, surfaces objets toucher le moins possible ... /psychologie /solitude liens /tél renouer ; lire ressource s'ouvrir au monde ex livres audio (avoir une voix = présence) ... /fruits et légumes
/cartes de paiement, tél portables eau savonneuse ou alcool à 70% mettre un mouchoir ... /sdf, migrants, maraudes, paniers à donner /gouv a prévu ? /solidarité rester froid pour être efficaces ... /proches m'on ri au nez a gueulé -> mauvais climat comment faire ? avoir un temps familial, déconstruire idées reçues
Boris C /conflits s'adapter à ennemi invisible -> fantasmes épidémies de croyances, cadeaux aux délirants, bouc émissaires, /tribune cristina comencini réaliste lien italie - fr pbt redécouvrir liens, nouvelles relations nous inventer une nouvelle vie ;revenir à l'essentiel, prendre le temps de s'ennuyer ; régler nos comptes
Boris C l'évol ne se fait que par crises. Quand l'amélioration des conditions climatiques, des conditions sociales se développe, on a moins besoin de couple, de famille. Quand on vivait dans une culture où la violence balisait la vie quotidienne, le couple était le seul facteur de protection. Né avant la 2è guerre mondiale, yavait pas de sécurité sociale, pas de caisse de retraite, La seule protection sociale, c'était le couple. Quand les hommes travaillaient 15 heures par jour, 6 jours par semaine, ils ne pouvaient pas vivre sans femme. Et les femmes avaient du mal à descendre trvailler dans les mines et piocher 15 h/j. Donc le couple était un mécanisme de défense. QUand les conditions techniques se sont améliorées, quand les conditions sociales se sont améliorées, le couple n'a plus été contraint à la solidarité. La famille a commencé à se diluer. Le couple a été invité à l'entente affective, sexuelle, sociale. Mais si l'un des deux se développait, l'autre devenait une entrave et à ce moment là le divorce, la séparation devenait très simple. Hors si les conditions redeviennent difficiles, après la crise, il va y avoir des ruines. L'expansion qui avait commencé cette année sera arrêtée l'an prochain. Il va y avoir des ruines donc il faudra redécouvrir de nouveaux métiers, une nouvelle aide sociale. À ce moment là probablement, le coupe reprendra sa fonction de solidarité affective et sociale et probablement la famille reprendra sa fonction de havre. Aujourd'hui, les enfants ne viennent plus voir leurs parents ou leurs grands-parents parce qu'il n'en ont plus besoin. Ils peuvent courir le monde et l'on voit que si les enfants se développent facilement, l'individu va devenir une valeur de notre culture. Mais si l'individu a du mal à se développer probablement va se replier, redécouvrir, redépoussiérer d'anciennes valeurs qui étaient une ancienne manière de faire la culture : l'entraide familiale, la richesse du monde intime, on ne pourra plus se contenter de se distraire devant des écrans ou devant des jeux vidéos ou avec la drogue. On ne pourra plus, il faudra redécouvrir des valeurs. ÇA c'est déjà fait plusieurs fois dans l'histoire humaine après chaque épidémie de peste sont apparues une nouvelle culture où le foyer et les valeurs de la famille redevenaient une protection individuelle et sociale.
...
/déficience immunitaire faire attention ; virus se dépose sur les surfaces donc réduire au maxi la taille de la cellule familiale sinon transmission ... /confinement virus contagieux aux gens qu'on voit, d'abord la cellule familiale donc rester séparés. /virus pas si dangereux mais hôpitaux en tension donc pas malades tous en même temps. Moins de décès si étalé. /vigilance ne pas se contaminer la distance protège ; même à la maison = épreuve ; distopie /confinement total /chien sortir ; /aires de jeu surfaces contaminées ; /boulangeries servir avec des précautions ; /symptômes fièvre /livre jérôme k jérôme triomphe de l'humour anglais ++
...
"
ndlr : la médiatrice scientifique est une experte de son domaine. Est-elle la mieux placée pour être médiatrice ? ACT
Elles s'appellent la patience, la discrétion, l'affabilité, la bonhomie, la placidité, le silence... Le philologue Carlo Ossola et le philosophe Roger-Pol Droit expliquent combien elles sont essentielles pour atteindre en société une sagesse à la fois individuelle et collective.
Invités de l'émission "Grand Bien Vous Fasse", Carlo Ossola, philologue et historien au Collège de France et Roger-Pol Droit, philosophe, écrivain, chercheur et chroniqueur au Monde expliquent, au micro d'Ali Rebeihi, en quoi ces vertus qui nous sont communes sont plus que jamais nécessaires dans une société et ce quelles sont exactement.
Pourquoi la vertu rend-elle meilleur ?
Pour l'expliquer, Roger-Pol Droit fait un petit détour historique pour expliquer que la mise en place de l'idée de vertu morale provient directement des Grecs : "Le mot que nous traduisons par vertu, et à tort, c'est le mot grec "Arété" qui peut être traduit par l'adaptation parfaite, l'excellence.
Pour les Grecs, c'est la plénitude de la fonction d'un être ou d'un objet.
Et la mise en place des vertus, d'après notre sens moral, c'est à partir de Socrate, puis de Platon et d'Aristote qu'il prend le sens qu'on lui prête aujourd'hui, tout un catalogue de l'éthique qui pose la question : 'quand est-ce qu'un être humain atteint sa plénitude et quand est-ce qu'une société humaine fonctionne comme il faut ?'"
Carlos Sola explique, lui, que "l'homme est un animal fait pour la société, un animal sociable. C'est pourquoi il lui faut commencer par négocier d'abord avec lui-même, pour créer l'espace propice à une vie tranquille qui va permettre de ne pas gêner les autres".
La vertu, c'est avoir le plus d'amour possible dans le moins d'espace possible.
Roger-Pol Droit cite alors ce qu'il considère comme "la maxime fondatrice de l'éthique" : Le "Après vous, je vous en prie", qu'il emprunte à Emmanuel Lévinas et dans laquelle réside, selon lui le principe du "c'est l'autre qui compte d'abord", bien plus qu'une simple affaire de politesse qui consiste à simplement laisser passer.
'L'autre d'abord' est l'attitude la plus fondamentalement humaine.
Le philosophe insiste sur l'idée que "la vertu est vitale aux sociétés humaines. Si elle néglige ces vertus, une société risque d'être uniquement basée sur la compétition et se condamne à court terme".
Parmi les douze vertus que le philologue au Collège de France, Carlos Solas, traite dans son dernier ouvrage, Les Vertus communes (édition des Belles Lettres) voici celles sur lesquelles il s'est arrêté, au micro d'Ali Rebeihi, et qui constituent, selon lui, les plus essentielles pour faire preuve d'un minimum d'éthique dans nos comportements de tous les jours :
La patience
CS : "On ne peut pas exercer les autres sans la patience. La patience signifie en latin la capacité d'assumer et de savoir subir aussi.
Sans elle, on ne peut pas pratiquer les autres.
L'affabilité
Si la patience est la vertu de base, le philologue considère l'affabilité comme celle qui contribue le plus grandement à toutes les autres vertus :
"Parce que si on n'est pas capable de parler avec autrui, explique-t-il, il y a plus de contexte humain, il n'y a plus de société. L'affabilité, c'est la capacité de mesurer notre parole et l'attention de l'interlocuteur est absolument fondamentale. Autrement, on parlerait dans le désert, dans le vide... Mais je vois mal cela dans nos sociétés de millions et millions d'habitants qui nous croisent dans une vie".
La discrétion
Ensuite, si l'affabilité est selon lui "la première des vertus sociales", il considère la discrétion, comme "la première des vertus personnelles" :
Si elles sont si difficiles à pratiquer au quotidien c'est justement parce que, d'après lui, "ces petites vertus sont toujours invisibles". Et l'être humain fonctionne beaucoup par mimétisme. Nous imitons plus volontiers ce que nous voyons. D'où, effectivement, le rôle de prêter attention aux choses discrètes. D'où aussi le rôle des sociétés de mettre en avant ces vertus discrètes plutôt que de récompenser finalement les plus bruyantes, les plus extraverties, les plus agitées, les plus aptes à l'autopromotion.
Par facilité, nous imitons ce que nous voyons et ce que nous négligeons ce que nous ne voyons pas.
C'est un ancien principe du monde stoïcien classique : savoir distinguer pour faire un choix honnête.
C'est un exercice constant que nous devons faire sur nous-mêmes.
Si pendant des siècles, la discrétion a pu s'apparenter au fait de se dissimuler, de se cacher, de se déguiser, il s'agit en réalité de savoir distinguer les choses pour faire un bon choix, pour mieux exercer notre liberté.
On devient plus discret dans notre vie quotidienne quand on renonce à ce qui n'est pas essentiel dans la vie
La bonhomie
Alors qu'elle sert à qualifier la simplicité dans les manières, la bonté du cœur, la douceur, la simplicité, la bienveillance, c'est peut-être la plus fragile des vertus communes car elle permet de faire abstraction aux gestes de ceux qui savent en jouer :
"Dans les langues latines, c'est une vertu particulièrement difficile parce qu'on sait très bien qu'on peut aussi se moquer de vous mais c'est aussi le meilleur moyen de se défendre si on ne veut pas forcément entrer dans le mauvais jeu d'autrui, dans une compétition qui serait finalement inutile".
Il faut agir en sachant qu'on est méprisé mais c'est aussi une revanche directe. C'est assumer d'ignorer le vice d'autrui tout en passant outre.
La placidité
"Le placide se place au-dessus des ambitions, des rivalités, des emportements, comme une mer calme. Cela ne signifie pas qu'il n'y ait pas de vagues mais il faut toujours essayer de retrouver l'équilibre. La placidité va avec la mesure, c'est une espèce de résultat final.
On revient toujours à la question de la formation, de la civilisation, du contrôle de soi pour un résultat collectif".
L'urbanité
Cette vertu est trompeuse car elle ne se restreint pas uniquement, contrairement à ce qu'on pourrait croire, à l'urbain, au fait d'habiter dans la ville. C'est une vertu beaucoup plus large : Le philologue explique que "c'est la vertu qui consiste à habiter la même ville, le même lieu et d'avoir des obligations communes qui viennent du fait qu'on partage le lieu comme l'espace".
Être urbain, c'est savoir partager cet espace commun, comment donner la priorité aux autres, aux carrefours de la vie.
Le silence
Au même niveau que la discrétion, c'est, selon lui, "la vertu qui est la plus nécessaire de s'approprier" :
Le silence permet de mieux écouter et celui qui a le plus de pouvoir, c'est celui qui s'exprime le dernier et avec peu de mot.
Aller plus loin 🎧 RÉÉCOUTER - Ces vertus quotidiennes qui rendent heureux https://www.franceinter.fr/emissions/grand-bien-vous-fasse/grand-bien-vous-fasse-04-fevrier-2020
Thèmes associés Vie quotidienne philosophie psychologie