Interview de Yagmur Arica par Francine Sporenda
Farouche abolitionniste, Yağmur est officiellement étudiante en sciences politiques, officieusement en sciences féministes. Elle a traduit, recherché et écrit sur le thème de la prostitution depuis plusieurs années maintenant : ses textes paraîtront au printemps dans Les Cahiers de la Fondation Scelles et dans le prochain rapport mondial de la Fondation. Plus généralement, ce sont les pratiques misogynes qui ne sont pas toujours perçues comme telles et les discours indulgents qui les accompagnent qui l’intéressent, comme c’est le cas par exemple avec la question du voilement.
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Mes questions en lien avec mes pratiques dans le cadre d'une
association humanitaire :
la notion d'espace de liberté et de médiation ne serait-elle pas bien adaptée à l'étude de ces questions qui croisent intimité, famille et société dont droit ?
Quels pourraient être les autres apports d'un espace de liberté et de médiation garanti par un accompagnateur-médiateur sociétal chevronné et supervisé ?
La Maison des Humanités (lieu d'accueil de micro-proximité, apolitique et non confessionnel, lieu de vie et espace de liberté et de médiation) ne serait-il pas un des outils utiles pour traiter au bon niveau et sans institutionnalisation excessive, notamment les problèmes de sexualité, en lien avec l'ensemble des spécialistes, associations et travailleurs
sociaux ?
Ne pourraient-ils pas contribuer à co-construire des solutions consensuelles qui feraient la synthèse entre tous ces conflits qui concernent tous les citoyens malgré leurs valeurs parfois très différentes et leur état de santé ?