Grand débat : "L'Etat impose son langage" Publié le 20/01/2019 à 13:00 / Emmanuel Lemieux | Marianne
Société
Le "grand débat" ? C'est mal parti. Selon le philosophe Philippe-Joseph Salazar, la difficulté de débattre est une spécificité française. Ce pays doué d'éloquence politique durant des siècles est malade d'une langue technicienne et managériale des élites.
Il est l'un des meilleurs spécialistes mondiaux de la rhétorique, cet art de l'éloquence. Le philosophe Philippe-Joseph Salazar connaît le poids des mots quand la politique est au bord des catastrophes : occupant la chaire de rhétorique à la faculté de droit du Cap et résidant en Afrique du Sud, il a été l'un des observateurs privilégiés de la spectaculaire commission Vérité et réconciliation présidée par Mgr Tutu au lendemain de la fin de l'apartheid. Dans ses nombreux essais (notamment l'Hyperpolitique et Paroles de leaders), l'ancien assistant de Roland Barthes et de Georges Balandier, volontiers incisif et provocateur, n'a de cesse depuis des années de réclamer un réapprentissage civique et massif de l'éloquence digne de ce nom, dès l'école.
Pour se désembourber de la rébellion des « gilets jaunes », le président de la République lance un « grand débat ». Qu'en pensez-vous ?
Philippe-Joseph Salazar : Grand débat… En France, quand on affuble un geste ou un événement de l'épithète « grand », il faut immédiatement y entendre la voix de l'Etat. Seul l'Etat a le droit de qualifier ce qui est « grand » et ce qui ne l'est pas. Les « gilets jaunes » ne sont pas officiellement considérés comme un « grand » mouvement. Pourtant il l'est. Mais sans l'imprimatur de l'Etat qui donne ou refuse le label « grand », ils ne peuvent être que des « petits », des « pauvres », « ces gens-là », le « petit peuple ». Le débat dit à la française est en réalité un sous-produit du dialogue social qui lui-même est une technique de management et de résolution interne des conflits. C'est une langue technicienne à visée managériale de l'opinion.
Les « gilets jaunes » doivent-ils participer à ces réunions ?*
Non,...
Cet article est reservé aux abonnés
Il vous reste 86% à lire.
87 618 vues - 1,4 k - 395
« Cette fois, il n’y a plus de doute possible, les scientifiques sont unanimes : l’être humain dérègle le climat. »
Combien de fois ces dix dernières années avons-nous entendu dire qu’un « consensus scientifique » vient enfin d’être établi sur cette question ? D’ailleurs le très officiel GIEC (Groupe d’expert intergouvernemental sur l’évolution du climat) ne vient-il pas de publier un rapport nous laissant le choix entre une catastrophe planétaire si l’humanité agit tout de suite pour sauver le climat, et la fin du monde, dans le cas contraire ?
Pourtant, François Gervais, professeur émérite de l’université François Rabelais de Tours, et examinateur du rapport AR5 du GIEC entre 2011 et 2012, vient de publier un livre intitulé, « L’urgence climatique est un leurre » et montre que s’il y a consensus, c’est plutôt médiatique et politique que scientifique.
Depuis sa dernière intervention dans nos locaux de Clichy en 2015, beaucoup d’arguments nouveaux ont été avancés pour justifier le climat de panique entretenu par le GIEC.
Nous l’avons donc invité à revenir donner une conférence suivie d’un débat, pour lui permettre d’y répondre.
Catégorie
Actualités et politique
1 141 commentaires
ndlr :
- selon https://www.lemonde.fr/sciences/article/2013/10/28/les-contre-verites-du-dernier-pamphlet-climatosceptique_3504317_1650684.html Mr Gervais est un imposteur
- Solidarité et progrès est le parti politique d'un candidat controversé à l'élection présidentielle française, Jacques Cheminade.
ndlr :
- sur la forme, site non accessible aux mal-voyants ? => vérifier ACT
- transcription disponible ? chercher ACT
- SUR LE FOND, va dans le même sens que le reportage d'envoyé spécial d'hier (20/9/18) en étant encore plus complet et précis, mais en "jetant le bébé éoliennes avec l'eau du bain de la compromission économique" => DÉNONCER ACT
- résumé (à compléter et valider) : le scandale n'est ni la génératrice éolienne ni le parc éolien ni le projet éolien en général par nature PUISQUE DE NOMBREUX TÉMOINS ÉTAIENT AU DÉPART DES ÉCOLOGISTES CONVAINCUS, mais bien :
. le contexte macroéconomique français et mondial qui "déroule le tapis rouge" à tous les requins de la finance internationale tout en s'en défendant (ex. S.Royal, Yves Cochet, etc) donc les gouvernements français successifs ministre de l'écologie en tête qui n'ont rien assumé. Avec le mécanisme de financement au nom opaque de "contribution au service public de l'énergie-CSPE" ;
. les porteurs de projet non éthiques qui tirent parti de cette situation TRÈS AISÉMENT puisqu'aucun dispositif de régulation n'est prévu ;
. de même pour le greenwashing des multinationales comme ikea ou total qui de bonne guerre, tirent la couverture à elles (en ayant probablement fait pression en amont pour l'avènement du droit, mais ce n'est pas dit sauf erreur de ma part). - d'où plein de questions :
. quel aura été le rôle de la pression de l'industrie nucléaire ?
. comment sauver les projets éoliens (on aura noté qu'aucun exemple de parc citoyen n'aura pas été donné à voir) ?
. l'écologie est-elle INCOMPATIBLE avec le capitalisme en général ou suffit-il de le réguler ? Si oui, comment ? - expression "ripolinage vert" validée par https://fr.wiktionary.org/wiki/ripoliner (sens figuré) POUR MIEUX DÉNONCER
ACT
22 juin 2018 Par cartographe encarté Blog : Chroniques d'un cartographe encarté
Petite contribution cartographique (en vidéo) au débat sur la loi Asile-Immigration. Il est question des réfugiés syriens.
...
Si les chiffres retenus datent de mi 2015 et ont pu évoluer, ce qui compte ici c’est avant tout la démonstration. Notre propos est avant tout pédagogique. Il focalise en premier lieu l’attention sur le rôle des cartes dans notre perception de la crise migratoire syrienne. Que nous disent-elles ? Quel est l’effet de différents choix (graphiques, textuels, etc.) sur les cartes. Nous dessinent-elles objectivement la réalité de ce phénomène migratoire ? N’y a-t-il pas là un risque de manipulation ? Bref, peut-on vraiment faire confiance aux cartes...