Société
Né après, du côté de La Place de la Nation, sur la Ligne 9 du métro parisien, sensible Au chic ouvrier, ce qui n’interdit pas l’Eloge de la fourrure et moins encore celui de La France du Tiercé, Guy Konopnicki redoute Le silence de la ville, s’inquiète de La gauche en folie, assume La faute des juifs et avoue avoir un peu évolué depuis Le jour où De Gaulle est parti… Ces titres et quelques autres le définissent, romancier et journaliste, Konop dans la Série Noire et chroniqueur à Marianne
Un serpent de mer montre sa tête chaque fois que l'on nomme un nouveau ministre de l'Intérieur : comment organiser l'islam de France, lui permettre de construire des mosquées et de former ses imams sans dépendre des théocraties orientales ? Confronté à cette embarrassante question, Christophe Castaner envisage tranquillement de « modifier » la loi de 1905, qui n'est pas, à ses yeux, un « tabou ». L'emploi de ce terme n'est pas innocent : l'attachement des républicains à la loi séparant les Eglises de l'Etat relève donc, pour le ministre de l'Intérieur, d'un interdit assimilé à ceux des croyances primitives. Un tabou ! Or, la loi de 1905 résulte de deux siècles de combat de la raison contre l'obscurantisme, elle sépare ce qui relève de l'Etat, rien de moins que l'organisation de la société, et ce qui relève des Eglises, c'est-à-dire les cultes dont la République garantit le libre exercice, tout en refusant d'en adopter un et, bien sûr, de le financer.
Les inventaires qui ont suivi la séparation avaient pour objectif de rendre au peuple les biens qu'il avait financés, de force, au long des siècles, par l'impôt. Sans toucher à la loi de 1905, et donc sans financer les cultes, l'Etat et les communes versent des subventions à des associations caritatives, culturelles et sociales, ainsi qu'aux établissements d'enseignement sous contrat. Les associations musulmanes sont traitées de la même manière et soumises aux mêmes règles que celles qui relèvent de l'Eglise, du Temple ou de la Synagogue. Pourquoi faudrait-il modifier cette loi, si ce n'est pour financer directement un culte et construire des mosquées ? L'argument, repris par Castaner, n'a jamais varié : il faudrait, nous dit-on, construire un islam de France, à l'abri des influences néfastes. Autant dire que les musulmans ne pourraient respecter les lois de la République qu'à la condition de modifier celle qui concerne les cultes ! Après plus d'un siècle de pratique laïque, il faudrait donc reconnaître une catégorie de citoyens, définis par leur religion, et retailler une loi à leur convenance. On ne saurait mieux céder aux revendications communautaristes.
Une fois de plus, le ministre de l'Intérieur...
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