16 Commentaires
La baisse du taux de chômage que vient d’annoncer l’Insee résulte davantage de la sortie du marché du travail d’une partie de la population que d’une amélioration sur le front de l’emploi.
L’Insee a rendu public le 14 aout l’enquête Emploi du second trimestre 2019 https://insee.fr/fr/statistiques/4201123. Ce sont ces chiffres qui font foi pour suivre l’évolution du chômage en France. Bonne surprise : celui-ci a continué de reculer de 0,2 point ce trimestre, malgré le ralentissement de l’économie, pour s’établir à 8,5 % en France (8,2 % en France métropolitaine). Un niveau qu’on a constamment dépassé depuis le début de 2009, au moment où la crise financière a commencé à toucher vraiment le pays.
Les défenseurs du pouvoir actuel, comme les économistes Gilbert Cette et Stéphane Carcillo invités ensemble à France Inter le 14 août au matin https://www.franceinter.fr/emissions/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien-14-aout-2019, n’ont pas manqué de mettre ce bon résultat sur le compte de la flexibilisation du marché du travail, mise en œuvre à grande échelle depuis 2017 avec la loi Travail puis les ordonnances Macron.
...
ce que nous disent les chiffres publiés par l’Insee, c’est que la baisse du chômage intervenue depuis six mois n’est pas le fruit d’une amélioration de la situation de l’emploi. Au contraire, le taux d’emploi des 15-64 ans a diminué au second trimestre 2019. La baisse du chômage est due au recul du taux d’activité : la part de ceux qui ont un emploi ou qui en cherchent un a diminué en effet de 0,2 point depuis fin 2018 parmi les 15-64 ans. Dit autrement, la part de ceux en âge de travailler qui sont totalement sortis du marché du travail (ils n’ont pas d’emploi et n’en cherchent pas) a augmenté cette année, ce qui interrompt une tendance à la baisse quasi continue depuis dix ans malgré la crise.