ÉCOLE NORMALE SUPÉRIEURE - 135 vues - 1 - 0
L’existence indéniable d’une famille de langue dite « indo-européenne », nettement différente, par exemple, des langues sémitiques ou sino-tibétaines, a été invariablement pensée depuis trois siècles en termes de migrations, sinon d’invasions violentes. Appliquant le modèle « romain » des langues romanes, toutes issues de l’expansion de l’empire romain, les chercheurs ont posé la question dans les termes d’un peuple originel, dans un foyer originel, parlant une langue originelle, et parti à la conquête d’une partie de l’Eurasie. Sur ces bases, d’innombrables solutions migratoires ont été proposées, les plus citées aujourd’hui étant celles d’un foyer anatolien, ou steppique, ou scandinave. Tout récemment, une application sans nuance de la génétique est venue renforcer l’hypothèse steppique. En réalité, la combinaison complexe des données de l’archéologie, de la mythologie comparée, de l’anthropologie sociale, de la génétique et de la linguistique peut offrir une image beaucoup plus riche et intéressante.
Jean-Paul Demoule (https://www.jeanpauldemoule.com/) est professeur émérite de protohistoire européenne à l’université de Paris I (Panthéon-Sorbonne) et membre honoraire de l’Institut Universitaire de France. Spécialiste du Néolithique et de l'Âge du Fer, il a dirigé entre 2001 et 2008 l’Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP), à la création duquel il a participé.
Le séminaire de Géographie historique et géoarchéologie est organisé à l'Ecole Normale Supérieure de Paris: http://www.archeo.ens.fr/geohistorique_geoarcheologie.html
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