SOMMAIRE DU N° 4 Éditorial (Marie Rousseau) P 2
Questions autour de l'évaluation de la médiations familiale (Claire BONNELLE) P3
Autour de ce texte nos réflexions P6
Synthèse concernant l’évaluation de la médiation familiale proposée par la CNAF (O. Hayreaud) P9
Textes venus d'ailleurs P15
Notamment "évaluation de la médiation" avec remarque de JLP page 8 et avant.
Neutralité au pluriel nous invite à une réflexion constructive sur les pratiques, les concepts, les règles et les codes de la médiation. Une douzaine de membres du COllectif de REcherche sur les pratiques de Médiation (COREM) s’interrogent sur la manière dont la neutralité traverse l'espace de médiation, et la posture devant garantir leur éthique professionnelle.
En publiant leurs travaux, ils choisissent de partager plus largement leur questionnement, leurs expériences et leurs échanges. Et relancent un débat toujours vif chez tous les professionnels.
« Cette expérience de recherche collective s’appuyant sur des aspects théoriques et conceptuels de la médiation s’est révélée très impliquante personnellement et émotionnellement. La tâche a parfois été rude, exigeante, longue, fastidieuse et aussi enthousiasmante. »
Extrait du préambule
Coordination : Hélène Lesser - Préface : Dominique Lecoq
Auteurs : Kadhidja Amiti, Claire Bonnelle, Alix Bouche, Bernard Cortot, Claire Denis, Danièle Garin, Maïté Lassime, Hélène Lesser, Anne-Laure Petitjean, Hélène Schwartz, Laura Cardia Vonèche, Emile Ricard
à 8 mn 44 :
Une expérience est en route dans 11 juridictions afin de mesurer les bénéfices de la future médiation familiale obligatoire. Dans la Manche, cette expérience est largement soutenue par l'UDAF, union départementale des associations familiales dirigée par Ugo Paris, second invité de ces Carnets.
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Transcription :
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...Le médiateur, un tiers qui va nous aider à se séparer sans trop de conflits. L'objectif de l'expérimentation commencée en 2017, c'est que quand un couple veut se séparer, il va voir un juge. Mais après, il peut y avoir d'autres décisions à prendre une fois que la séparation est actée : quand les enfants grandissent, lorsque les couples refont leur vie, lorsqu'ils déménagent. Et donc ya peut-être des décisions nouvelles à prendre, d'autres organisations, l'autorité parentale, le lieu de résidence de l'enfant, la pension alimentaire. Et lorsqu'il faut revenir sur des décisions initiales, eh bien là, on expérimente le fait que on oblige les personnes à tenter la médiation familiale et à trouver en elles-mêmes les solutions plutôt que de demander à un magistrat de trancher.
Et la MF s'impose à partir du moment où ya un apaisement entre les deux membres du couple...
Effectivement, le MF est là pour essayer que chacun mette de côté l'agressivité éventuelle ou le ressentiment, et essayer de trouver des solutions dans l'intérêt de l'enfant et dans l'intérêt d'une vie de famille qui soit équilibrée parce que le couple amoureux s'est défait - c'est un fait - mais le couple parental continue d'exister.
Et Cherbourg est le seul tribunal normand à faire cette expérimentation ?
Non, ya dix tribunaux de grande instance qui l'expérimentent (Rennes, Nantes, Montpelliers, Versailles) des territoires avec des gros tribunaux. Donc à Cherbourg, les magistrats ont vraiment voulu que cette expérimentation se joue sur un territoire d'une ville entourée d'un territoire rural. Et le président du TGI avec la magistrate, ont voulu voir quelles types de particularités il pouvait y avoir pour nourrir une future réforme rendant peut-être obligatoire et généralisée la MF au 1/1/20. Même si on évaluera dans quelques mois.
Je vois poindre des critiques comme vous rendez le divorce si facile que ça en devient un produit consommable.
Une politique publique doit accompagner la vie des familles. Après, est-ce qu'on fait le pari de la responsabilisation des citoyens ou est-ce qu'on demande aux magistrats de tout trancher ? Cette réforme, même si on peut voir la volonté de l'État de rendre l'accès au juge plus difficile par ces moyens de MF, et donc peut-être de mettre moins d'argent sur la justice, c'est aussi un moyen de rendre responsables les citoyens de leur propre avenir. Après, si ça ne marche pas, ils peuvent tout à faire revenir devant le juge et continuer avec le magistrat. Donc ya pas de difficultés de ce point de vue.
Et ya deux avantages : on libère les couloirs des tribunaux et puis on amoindrit le coût de la séparation parce qu'il ya des frais qui sont très souvent importants.
Oui exactement ! Et en plus, en cas de violence par exemple de violence conjugale, ya pas de MF. D'ailleurs on exclue un certain nombre de choses. Et en plus le projet de loi prévoie la présence des avocats par exemple au début de la séance de médiation familiale ou à la fin, une fois qu'on a rédigé un accord qu'il faut traduire en mots juridiques pour qu'il soit conforme au droit. Donc ça se passe en toute transparence avec les magistrats et avec les avocats. udaf50.fr
...
ndlr :
- le but de la MF est-il d'apaiser les conflits ? Le juge génère-t-il plus de conflits que le MF ?
- la médiation responsabilise-t-elle plus que le juge ? NON, ça reste un tiers ! Se responsabilité, ne serait-ce pas se passer complètement de tiers ?
- le MF est-il là pour essayer que chacun mette de côté l'agressivité éventuelle ou le ressentiment ? NON, n'est-il pas là plutôt pour aider les parents à maintenir un dialogue pour maintenir la codécision MALGRÉ la séparation, les ressentiments, etc ?
- le MF est-il là pour essayer de trouver des solutions dans l'intérêt de l'enfant et dans l'intérêt d'une vie de famille qui soit équilibrée ? Pour l'enfant, c'est certain, mais en le faisant, il faut noter que le MF est non neutre. Et pour "une vie de famille ÉQUILIBRÉE", c'est une notion subjective et normative que l'on peut comprendre. Si le MF le reprend à son compte, il opère un projet pour la famille, est-ce bien son rôle ou doit-il amener les parents à se questionner sur leurs valeurs, ce que pourrait-être POUR EUX une vie de famille équilibrée ?
- Proposer au COREM de publier ce texte et le questionnement associé ACT
Journal n°23 du COREM - avril 2017
P 2 EDITO de Anne-Laure PETIT-JEAN
P 3 « L’autre irréductible »
Hélène LESSER
P 6 Désir de neutre
Claire DENIS
P 12 Le médiateur à l’épreuve de sa non neutralité
Emile RICARD
Mots-clés de la brève
Désir(ant)(é)(e)(s)
Distance
Ecrit(ure)(s)
Journa(l)(ux)
Médiat(eu)r(ice)(s)
Neutr(ali)(s)(a)(t)(é)(eu)(r)(i)(c)(on)(e)(s)
Soi (travail sur soi)
La place de la médiation dans la cité est devenue un enjeu démocratique et politique au sens noble du terme. Par ses recherches issues des expériences pratiques significatives de ses membres, le COREM entend notamment peser pour que les pratiques éthiques de la médiation soient reconnues et prépondérantes.
Texte intégral du discours de la Ministre pour présenter le Réseau
Axelle LEMAIRE
Secrétaire d'état chargée du Numérique
...
Une plateforme de concertation va travailler à définir des conditions d'appartenance qui soient souples et qui soient flexibles, à ce large réseau et au moyen de lui donner le maximum de visibilité. Il serait un comble que les médiateurs numériques ne fassent pas de médiation entre eux.
...
ndlr : mérite une réponse :
"non, Madame la ministre, tout médiateur est d'abord un être humain. Quand il aborde un sujet qui le touche au plus près de lui-même comme son métier, il ne faut pas demander à cette personne de s'appliquer à elle-même ce qu'elle prodigue aux autres dans une médiation. Un des présupposés de la médiation est que, justement, pour "faire médiation", il faut un tiers. Dans le langage courant on parle de "juge et partie", c'est la même idée. Et c'est ce tiers extérieur, impartial, bienveillant... qui est qualifié de médiateur.
En pratique, le groupe (ici l'assemblée des médiateurs) pourrait s'organiser pour confier ce rôle à un médiateur extérieur idéalement, voire, plusieurs membres qui accepteraient de s'exclure du rôle de participant, pour se concentrer sur celui de tiers. Convenons qu'en pratique, c'est un peu "frustrant" de s'exclure mais, au prix d'un travail sur soi, ce n'est pas impossible. C'est juste non idéal et cela demande de l'expérience...
Donc, Madame la Ministre, je me tiens à votre disposition pour vous sensibiliser, voire vous former à la médiation quand il vous en plaira car un médiateur - quand bien même qualifié de "numérique", reste un médiateur. Et, comme par ailleurs le "numérique" devient aussi banal que l'eau et le feu, est-il bien nécessaire d'ajouter un qualificatif à médiateur ? Je prétends que non et c'est la thèse que je développe au COREM." => valoriser cette réponse ACT