L'inclusion low cost... et maintenant selon le carnet de chèques ! - 22 janv. 2022 / FRANÇOIS RUFFIN
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Vous faisiez déjà de "l'école inclusive low cost". Mais maintenant, c'est selon le porte-monnaie. Car la voilà, votre dernière trouvaille : pour leur enfant en situation de handicap, les parents peuvent maintenant se payer un accompagnant. Eux-mêmes. Avec leur chéquier ! C'est ça, l'inclusion selon le compte en banque ?
Tr: ... mise en cause de la mutualisation, ce taylorisme ... où est l'égalité ?
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Ce 17 mars, passe Gilles Reynaud au Prud’homme, pour déloyauté contre son employeur Orano (ancien nom : Areva). Gilles Reynaud est un lanceur d’alerte, il travaille dans la sureté nucléaire
Selon une dépêche de l’AFP (Agence France Presse), des scientifiques ont mis au point une technique pour extraire à grande échelle et à bas coût de l’hydrogène à partir de sables bitumeux et des champs pétrolifères. C’est ce qu’affirme Proton Technologies, une société canadienne qui développe ce processus et qui vient de le présenter à Barcelone, à l’occasion de la conférence Goldschmidt qui réunit 4.000 scientifiques. L’entreprise aurait mis au point une méthode économique et à grande échelle pour extraire de l’hydrogène à partir de sables bitumeux et de champs pétrolifères.
« Les champs pétrolifères, même ceux n’étant plus exploités, contiennent toujours des quantités significatives de pétrole », explique Grant Strem, PDG de Proton Technologies. « Les chercheurs ont trouvé qu’injecter de l’oxygène dans ces champs augmente la température et libère l’hydrogène, qui peut être séparé d’autres gaz à travers des filtres spécifiques », affirme-t-il.
Si cette technologie était mise en place à une échelle industrielle, les coûts de production se situeraient entre 10 et 15 cents par kilo, contre deux dollars le kilo actuellement. Elle permettrait d' »extraire d’importantes quantités d’hydrogène en laissant le carbone sous terre », assure Proton Technologies.
Auteur Laurent Meillaud : Journaliste automobile depuis plus de 30 ans, suivant les évolutions technologiques, je m'intéresse aussi aux énergies alternatives. Sur l'hydrogène, j'ai co-écrit un ouvrage en 2007 avec Pierre Beuzit, ancien patron de la R&D chez Renault. Je collabore également à la newsletter de l'AFHYPAC.
Dans The New Yorker, Tom Vanderbilt (@tomvanderbilt) expose https://www.newyorker.com/science/elements/reverse-innovation-could-save-lives-why-isnt-western-medicine-embracing-it un problème éthique intéressant à propos d’innovation dans le domaine de la santé. Il raconte comment certains dispositifs médicaux faits de bric et de broc et utilisés dans des pays en voie de développement pourraient sauver des vies aux Etats-Unis mais ne trouvent pas leur marché pour des raisons culturelles.
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Thomas Burke raconte comment un appareil simple et customisé, le « ballon de tamponnement intra utérin » peut sauver énormément de vies pour « moins cher qu’un café ». L’appareil est composé d’une seringue, de quelques tubes et d’un préservatif lubrifié qui, gonflé à l’eau, peut stopper les saignements. La méthode de conception est frugale : on utilise le matériel à disposition, on bricole « façon McGyver », pour reprendre l’image qu’emploie Burke. La véritable innovation est d’avoir rassemblé le tout sous forme de kit dont les pièces se changent facilement. Autre innovation aussi importante qu’essentielle : le guide d’utilisation est adapté à une personne analphabète. Ce procédé a été déployé dans des dizaines de pays, du Pérou à la Zambie, et sauve la vie les patientes dans plus de neuf cas sur dix.
Ce ballon ne fait pas figure d’exception. Tom Vanderbilt nous donne plusieurs autres exemples, comme un appareil d’aide respiratoire pour les nourrissons « low-cost » conçu avec une canette de Coca, ou encore l’utilisation de kétamine (plutôt connue comme pour être une drogue récréative) afin d’anesthésier un patient à moindre coûts (en Ethopie, on compte dix-neuf anesthésistes pour dix-huit millions d’habitants). Et, fait intéressant : il se trouve que certaines de ces solutions peuvent être utilisées dans des pays développés. C’est le cas de l’ORT (Oral rehydration therapy), une solution inventée en 1968 par des chercheurs au Bangladesh pour traiter les diarrhée mortelles chez les nourrissons. Grâce à ce procédé, le nombre de morts chuta drastiquement. Pourtant, la technique ne commence à être employée qu’en 1992 aux Etats-Unis, on lui préférait jusqu’alors des solutions plus « scientifiques », impliquant l’administration d’un fluide par intraveineuse et une hospitalisation. L’ORT est un cas typique de ce qu’on appelle une « reverse innovation » : une technologie ou une solution née dans un contexte de ressources restreintes dans un pays en voie de développement qui est ensuite adopté dans des pays plus développés en matière de santé. Si les Etats-Unis ont mis du temps à adopter cette technique plus simple et moins coûteuse, c’est qu’ils étaient victime d’un biais culturel : « comment pourrions-nous apprendre quelque chose d’un pays où nous exportons notre savoir ? »
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L’innovation de Burke montre que des solutions existent pourtant, et pourraient se diffuser plus facilement, en suivant des schémas d’innovation plus proches du terrain (et en cela, plus proches de ce mouvement qu’on appelle les « technologies appropriées » http://www.ekopedia.fr/wiki/Technologie_appropri%C3%A9e en phase avec le contexte social dans lequel elles émergent, et peu coûteuses en terme matériel et énergétique.
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occasion de réapprendre à considérer les technique, inventions, innovations, comme suivant des voies sociotechniques multiples qui ne vont pas nécessairement dans le sens de plus de centralisation et de technologies de pointe. Qui les utilise, comment et selon quel degré d’urgence sont des facteurs qui ne sont pas moins importants que la performance, surtout si celle-ci est associée à un coût élevé qui limite l’usage à une élite. Enfin, l’article raconte comment un scientifique occidental est venu apporter son savoir-faire pour aider un pays africain, rappelons que le continent n’a pas attendu l’homme blanc pour innover et se saisir des technologies selon d’autres schèmes culturels. http://maisouvaleweb.fr/video-comment-lafrique-questionne-t-elle-notre-innovation/