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Le mercredi 21 juillet 2021, Jean-Luc Mélenchon donnait une conférence à l’université Ki-Zerbo de Ouagadougou, au Burkina-Faso, autour de la question : « Y a-t-il un avenir en commun pour la francophonie » devant une salle bondée.
Le député insoumis a d’abord détaillé le point de vue depuis lequel il parlait : celui de la France qui s’est toujours opposée au colonialisme, à l’impérialisme, au paternalisme et aux rapports de domination entre les peuples. Il a donné son point de vue sur la question brûlante de la sécurité au Sahel et a rappelé la question qu’il avait posée à la tribune de l’Assemblée nationale française : qui finance les terroristes ? Il a dit de nouveau qu’il ne pouvait y avoir de solution militaire à des problèmes politiques.
Jean-Luc Mélenchon a ensuite dénoncé les « usages politiciens et les pratiques prébandières » de la Francophonie officielle actuelle. Il a expliqué ce que l’on pourrait faire de cette « langue commune », dans une période où le monde entier fait face aux enjeux posés par le néolibéralisme et le changement climatique. Il a ainsi proposé de faire une francophonie d’opinion et de projets autour de plusieurs grands enjeux : la levée des brevets sur les vaccins, la lutte contre les élevages intensifs, la reconquête de la souveraineté alimentaire, la riposte à mener face au changement climatique ou encore l’exploration en commun des nouvelles frontières de l’humanité.
Jean-Luc Mélenchon a en particulier détaillé la question de la souveraineté alimentaire, expliquant qu’elle posait des sujets transversaux allant de la production au protectionnisme solidaire en passant par la relocalisation des industries de transformation. Il a expliqué qu’à l’heure où le climat français se « tropicalisait », les échanges dans la langue commune pourraient être renforcés afin que les Français puissent apprendre de l’expérience des pays comme le Burkina-Faso, qui connaissent déjà ce type de climat et ont appris à y faire face, notamment pour ce qui concerne la préservation de l’eau.
À propos des nouvelles frontières de l’humanité, le président du groupe « La France insoumise » a développé trois dimensions : la mer, l’espace et le numérique, donnant des exemples précis de ce qui pouvait être accompli en commun. Concernant la mer, il a évoqué la dépollution des océans des plastiques que l’humanité y a répandus, ou encore la question des grands fonds marins, biens communs mondiaux. Sur l’espace, Jean-Luc Mélenchon a rappelé que les États-Unis avaient décidé qu’il était désormais possible d’y créer de la propriété privée là où les traités internationaux l’interdisaient jusqu’à il y a peu. Il a en particulier proposé la création d’une « Université de la langue commune de l’espace » pour partager les savoirs sur le sujet entre francophones. Il a fait le lien, également, entre cette question et la question des réseaux numériques qui pourraient être mis en place depuis l’espace à l’heure où les GAFAM installent leurs propres réseaux privés en Afrique.
Jean-Luc Mélenchon a repris, pour conclure, les mots de Thomas Sankara qui affirmait que « la francophonie peut-être un instrument de notre libération ». Il a expliqué que c’était précisément parce que Sankara parlait français qu’il était plus facile pour les francophones en général, et pour les insoumis en particulier, de « devenir sankaristes ».
Après sa conférence, le député insoumis a ensuite répondu à une dizaine de questions des étudiants portant notamment sur la souveraineté, la décolonisation, la monnaie et le Franc CFA, la présence militaire française au Sahel, ou encore la réalité numérique de la francophonie.
SOMMAIRE
00:00 : Début de la conférence
01:08:04 : Fin de la conférence et réponse aux questions
505 commentaires
Paisible Renard il y a 13 heures (modifié)
Au-delà des idéologies, des camps politiques ou des opinions, j'admire la parole de cet homme. Bravo Monsieur JLM
Le 18 juillet 2021, Jean-Luc Mélenchon était présent au mémorial Thomas Sankara, à Ouagadougou, au Burkina Faso. Accompagné des députés insoumis Mathilde Panot et Bastien Lachaud, il est venu rendre hommage à l’ancien Président burkinabé, de 1983 jusqu’à son assassinat en 1987.
À cette occasion, il a prononcé une allocution au cours de laquelle il a mis l’accent sur les réalisations de la première révolution burkinabé. Il a notamment cité les domaines pour lesquels les discours et les actes de Thomas Sankara doivent nous inspirer des leçons pour l’avenir. C’est ainsi qu’il a rappelé son action en matière d’égalité entre les femmes et les hommes et de lutte contre le patriarcat. Jean-Luc Mélenchon a déclaré qu’à ses yeux, Thomas Sankara était un précurseur de l’écologie politique.
Concernant les questions agricoles, il a fait sien l’objectif de souveraineté alimentaire, atteint à l’époque en 4 années par le Burkina Faso, et que la France d’aujourd’hui n’a plus. Il s’est aussi déclaré en accord avec la vision de Thomas Sankara concernant la francophonie. De manière générale, Thomas Sankara est pour lui une figure de l’insoumission.
Le Président du groupe La France insoumise a également parlé de sa rencontre avec le Balai Citoyen, une organisation burkinabé qui a joué un rôle clé dans la révolution de 2014. Il a dit être venu dans ce pays avant tout pour « apprendre et pas pour donner des leçons ».
TA | 24 février 2020 | Communiqués, Politiques, stratégies & diplomaties économiques
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Ce travail de recherche est le fruit d’une thèse soutenue le 27 juin 2019 à l’Université de Rouen Normandie sous la direction de madame Carine BRIÈRE, portant sur les « politiques fiscales et douanières en matière d’investissements étrangers en Afrique francophone : le cas du secteur des ressources naturelles extractives ». Il s’agit d’un travail théorique et pratique pionnier dans ce champ d’études qui embrasse le droit fiscal, le droit douanier, le droit fiscal, le droit extractif, le droit de l’investissement, en plus d’analyses économiques, sociologiques et politiques.
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Elle s’illustre dès avant la période coloniale et durant celle-ci. Toutefois, depuis les indépendances, les États africains font face à la question de la mise en œuvre efficiente de l’intérêt général par l’utilisation de leurs ressources et l’ouverture de leurs secteurs miniers aux investissements privés. En effet, les sous-sols des pays de l’Afrique francophone sont riches avec une croissance économique dynamique qui ne se matérialise pas au niveau des populations vivant dans une extrême pauvreté.
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Dans un premier temps, Mamoudou Barry revient sur les enjeux juridiques et stratégiques ... Les clauses de stabilité et les clauses d’intangibilité font également partie des garanties juridiques en faveur des investisseurs étrangers. L’efficacité de ces approches est remise en cause dans la pratique au regard de l’instabilité du droit minier ou encore de la corruption.
Ainsi, dans un deuxième temps, l’auteur analyse la nécessité d’une meilleure gouvernance des politiques fiscales et douanières des États de l’Afrique francophone. Cette gouvernance recoupe l’exigence d’un contrôle fiscal et douanier de qualité, la lutte contre les transferts indirects de bénéfices ou encore un encadrement plus équitable des questions de règlement amiable et arbitrale des litiges fiscaux et douaniers.
Mamoudou Barry tire la conclusion de ses travaux en proposant des recommandations pour remédier aux défaillances des États de l’Afrique francophone dans leurs relations avec les investisseurs privés. Elles sont d’ordre juridique, technique et institutionnel.
Cette thèse innovatrice est sans nul doute une boussole incontournable pour revaloriser l’apport des ressources extractives dans le développement des États africains, aussi bien pour les acteurs étatiques que non étatiques.
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