Mis à jour le : 13 mai 2024, 16:45 CEST
auteurs Aude Vialatte, Directrice de recherche en agroécologie, Inrae
Anaïs Tibi, Coordinatrice d'Expertises scientifiques collectives, Inrae
Vincent Martinet, Directeur de Recherche en économie des ressources naturelles, Inrae
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Chaque territoire est particulier : il n’y a pas de solution générique mais des solutions locales à co-construire avec les agriculteurs, les filières, les coopératives, les institutions locales comme les chambres d’agriculture et les communautés de communes, les syndicats de rivière, les associations d’environnement, etc.
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Notre expertise scientifique collective suggère ainsi que les recherches doivent intégrer des démonstrateurs territoriaux pour documenter les cas de transition agroécologique, en retirer les enseignements génériques ainsi que les facteurs spécifiques locaux. C’est ce qu’engagent des laboratoires de recherche INRAE et CNRS
Clés : agriculture agroforesterie pesticides agro-écologie « Ici la Terre »
Connu / https://oneplanete.com/actualite-en-continu/comment-la-diversite-vegetale-peut-nous-aider-a-reduire-les-pesticides/
Les incendies qui ravagent l’Amazonie sont en grande partie causés par la déforestation destinée à cultiver du soja. Cette légumineuse hypernutritive est massivement importée en France et en Europe pour nourrir volailles, cochons et ruminants. Peut-on se défaire de cette addiction au soja brésilien ?
La France a « une part de complicité » dans les incendies qui ravagent l’Amazonie. Ce n’est pas un militant écolo qui le dit, mais bien Emmanuel Macron, lors d’un entretien accordé à France 2 lundi 26 août. Et le président de préciser : « Sur le soja, on a une part de responsabilité. »
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« À la question : sommes-nous dépendants du soja brésilien, la réponse est clairement oui, résume l’agronome Marc Dufumier. Les deux tiers de nos animaux dépendent du soja américain pour se nourrir en protéines. Et l’Europe en dépend aux trois quarts. » La légumineuse séduit ainsi nombre d’éleveurs français, notamment sous sa forme triturée et broyée de tourteau, car « elle est un super-aliment, constate Suzanne Dalle. Hyper nutritif et facile à digérer pour les animaux ». « Si on veut faire produire beaucoup de lait aux vaches, ou si l’on veut des animaux qui grossissent plus vite, effectivement, on va complémenter la ration alimentaire avec beaucoup de soja, précise Nicolas Girod, porte-parole de la Confédération paysanne et éleveur laitier dans le Jura. Le soja, et particulièrement celui importé, est intrinsèquement lié au productivisme. Ce n’est pas tant l’agriculture qui est dépendante du soja brésilien que le modèle industriel. »
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il n’y a pas de fatalité, à en croire Nicolas Girod : « Sur notre ferme, on se fournit localement en Bourgogne en soja et colza bio ...
Pour Marc Dufumier aussi, « il est temps de dénoncer les accords de Blair House » : « Devant l’Organisation mondiale du commerce, nous pouvons faire valoir un accord supérieur, le traité de Paris sur le climat, souligne-t-il. Car, en important moins de soja et en soutenant la production européenne de protéagineux, nous réduirions le transport maritime, polluant, et surtout, puisque les légumineuses fertilisent naturellement le sol en azote, nous éviterions de mettre trop d’engrais azotés de synthèse, qui sont coûteux en énergies fossiles et émetteurs de protoxyde d’azote, un important gaz à effet de serre. » Quant aux surfaces nécessaires pour cultiver l’équivalent de 3,5 millions de tonnes de soja, l’agronome a déjà fait ses calculs : « Il nous faudrait mettre des cultures de légumineuses – soja, luzerne, trèfle, féverole, lupin — sur 1,4 million d’hectares en France, affirme-t-il. Nous pourrions les prendre sur 700.000 ha de maïs ensilage et sur 700.000 ha de blé, seigle et autres céréales, que nous exportons aujourd’hui vers des pays comme l’Égypte, qui se fournissent déjà auprès de l’Ukraine. »
Suzanne Dalle, de Greenpeace, espère que le gouvernement, inspiré par le nouveau positionnement du président Macron, « va enfin rendre plus concrète et contraignante la stratégie nationale contre la déforestation importée », adoptée l’an dernier mais restée pour le moment une coquille vide. Autre levier d’action entre les mains de l’exécutif, le plan protéines végétales pour la période 2020-2026, actuellement en discussion : « On pousse pour qu’il fixe un objectif de réduction des importations de soja, explique-t-elle. Mais aussi pour qu’il développe les protéines végétales pour l’alimentation humaine. » Car à Greenpeace, on en est convaincu : pour se passer de soja brésilien, il faudra réduire notre consommation de viande d’au moins 80 % d’ici 2050, donc manger plus de légumineuses.
Sciences > Médecine et santé - 53 min
Disponible du 13/04/2019 au 11/06/2019
Nourrissante, bon marché et facile à cultiver, la lentille fait figure d’aliment providentiel. Cultivée aussi bien en Inde qu'en Éthiopie ou en Amérique du Nord, cette plante pourrait être un remède possible à la malnutrition.
Cette modeste légumineuse, cultivée aussi bien en Inde qu'en Éthiopie ou en Amérique du Nord, suscite d'immenses espoirs. Non seulement elle s’acclimate à merveille aux régions arides, mais elle a également la particularité de capter l’azote de l’air pour le stocker dans ses tubercules – ce qui en fait un fertilisant naturel. La lentille regorge par ailleurs de protéines – autour de 25 %, plus que certaines viandes ! –, de minéraux et d'oligoéléments. Il suffit de la compléter d’une céréale, comme du riz complet, pour composer un repas équilibré.
Variétés plus robustes
Misant sur les nombreux atouts de la plante, des chercheurs du monde entier travaillent à mettre au point des variétés plus robustes, plus productives et plus riches en éléments essentiels, mais aussi à maturité rapide, adaptées à l’alternance des cultures pratiquée par les petits paysans des pays pauvres. Enrichies par croisements en fer ou en zinc, les lentilles pourraient apporter une solution à la "faim invisible" que représentent les carences alimentaires. Détrônant l’Inde, le Canada en est le plus grand producteur mondial. Face à la double urgence du réchauffement climatique et de la croissance démographique, les résultats des recherches en la matière combleront-ils les attentes ?
Réalisation : Frigge Mehring
Pays : Allemagne
Année : 2017