Un peu plus d’un an après la publication du rapport spécial du GIEC sur l’objectif de 1.5°C, les Shifters (les bénévoles du think tank The Shift Project) proposent une série d’articles faisant un état des lieux de la situation et des perspectives de la production d’électricité nucléaire, pays par pays et dans cinq zones géographiques : une cartographie politique de l’électricité nucléaire dans le monde. Dans le présent article, vous trouverez un état des lieux de la situation européenne.
- Téléchargez les Fiches pays de la zone Europe http://theshiftproject.org/wp-content/uploads/2020/02/2020-02_Zone-Europe_Dossier-%C3%A9lectricit%C3%A9-nucl%C3%A9aire-dans-le-Monde_V1.pdf
- Tout le Dossier : « L’électricité nucléaire dans le monde »
- Contact (commentaires et relecture bienvenus) : carto-pol-nucleaire-shifters@theshiftproject.org
...
L’Europe est l’une des régions les plus nucléarisées au monde, ce depuis la construction des premiers réacteurs de production d’électricité dans les années 70. En Europe de l’Ouest, cependant, les orientations politiques en matière de nucléaire civil, compétences des États, sont aujourd’hui très diverses, voire opposées. Au contraire, la posture des pays d’Europe de l’Est vis-à-vis du nucléaire civil est assez homogène : la sphère politique et la population civile sont dans l’ensemble favorables à cette énergie. Partageant pourtant une histoire nucléaire ancienne, les pays d’Europe ont réagi très différemment aux catastrophes de Tchernobyl et Fukushima, et appliquent une multitude de stratégies, ce qui n’est pas sans conséquence sur la géopolitique du nucléaire.
Le Royaume-Uni et la Finlande développent leur production d’électricité nucléaire
...
Et la place de l’industrie européenne dans le monde ?
... Alors que l’Europe reste dans un entre-deux, la capacité nucléaire installée augmente dans le reste du monde, même si la proportion d’énergie nucléaire dans le mix électrique mondial reste stable voire baisse légèrement étant donnée la montée en puissance des autres sources – charbon en tête, renouvelables ensuite.
...
Le savoir-faire en exploitation a été conservé avec l’entretien du parc européen existant, mais en construction neuve, l’expérience a été perdue et se reconstitue progressivement sur les EPR (Flamanville en France, Olkiluoto en Finlande ou encore les deux EPR de Taishan en Chine). L’industrie nucléaire en Europe reste aujourd’hui fragile, faute d’avoir maintenu ce savoir-faire, et en raison de politiques nationales divergentes quant à la poursuite ou non de programme nucléaire pour se fournir en électricité décarbonée.
Dossier composé de cinq articles, chacun concernant une grande zone du monde et accompagné de « Fiches pays » détaillées :
- Électricité nucléaire en Europe : des politiques identiques à l’Est et à l’Ouest ? (V1 publiée en février 2020)
- Et à venir :
. Électricité nucléaire en Afrique et en Océanie : quelles sont les politiques des pays ?
. Électricité nucléaire dans les pays de l’ex-URSS et de l’Est de l’Asie : quelles sont les politiques de la Chine, de la Russie, du Japon, et de la Corée du sud ?
. Électricité nucléaire aux Amériques : quelles sont les politiques des pays ?
. Électricité nucléaire : quelles sont les politiques au Moyen-Orient, dans le sous-continent indien et au Sud-Est de l’Asie ?
...
Une source d’énergie controversée, et aux perspectives différenciées selon les pays
...
*Les Français, mal informés sur l’impact climatique réduit du nucléaire… mais soucieux du risque climatique
Pourtant en France et dans une approche d’analyse de cycle de vie, un kWh d’électricité nucléaire génère 6 g de CO2équivalent (« CO2eq »), contre 12,7 g pour l’éolien terrestre, 56 g pour le photovoltaïque, contre 406 g pour le gaz, 1038 g pour le charbon selon l’ADEME[5]. Pire, les 18-24 ans sont moins bien informés que le reste de la population.
Enfin, 46 % des Français se disent opposés au nucléaire et 42% s’y disent favorables. Paradoxalement, ce sont les Français les plus soucieux de lutter contre le réchauffement climatique qui sont aussi les plus opposés au nucléaire ; et les Français les plus favorables nucléaire qui sont les moins soucieux de lutter contre le réchauffement climatique[6].
C’est à l’information des Français que cette Cartographie politique du de l’électricité nucléaire dans le monde souhaite contribuer, à travers une série d’articles sur les politiques électronucléaires du reste du monde.
A propos du groupe de travail
Le think tank The Shift Project est soutenu par une association de bénévoles : The Shifters. Ce réseau de bénévoles partage un intérêt commun pour la transition bas-carbone de l’économie. Cette cartographie politique du nucléaire dans le monde est conduite par un groupe de plusieurs Shifters. Tous les contributeurs ont participé au projet bénévolement et sur leur temps libre, à partir de données publiques. L’étude produite pour Les Shifters n’engage en rien leurs employeurs respectifs.
- Sylvaine Dhion a piloté le groupe de travail. Elle est ingénieure diplômée de l’École nationale supérieure d’électricité et de mécanique (Nancy). Elle a travaillé toute sa carrière dans le secteur de l’énergie, nucléaire et solaire (CEA, Areva) avec une approche souvent internationale et est aujourd’hui cheffe du service ingénierie export de la base installée Framatome.
- Vincent Dubu est diplômé en finance de l’École supérieure de gestion et en économie de l’Université de Versailles Saint-Quentin en Yvelines. Il travaille dans le conseil (Capco, Asset Talan, SunGard) et se spécialise dans les questions financières et numériques.
- Julian Mathevet est ingénieur diplômé de l’ECE Paris. Consultant dans une ESN (Devoteam), il a également travaillé dans une entreprise d’insertion sociale (Acces, Inclusive Tech) afin d’accompagner des personnes éloignées de l’emploi (migrant, jeune déscolarisé …) à s’insérer via les métiers de l’informatique.
- Nan Nan est diplômée de l’Ecole normale supérieure de la rue d’Ulm et de l’Université Paris-Dauphine. Elle était sociologue avant de se reconvertir en consultant de la RSE (responsabilité sociale des entreprises). Elle écrit pour les journaux chinois The Paper (thepaper.cn) et The Initium (theinitium.com) sur des sujets sociaux comme ceux du développement durable.
- Romain Tricon-Duez est un ingénieur diplômé de l’ECAM et d’un master 2 en Entrepreneuriat de l’IAE. Il travaille aujourd’hui en tant que consultant chez In Extenso Innovation Croissance où il aide des entreprises à financer leurs innovations technologiques et trouver les bons marchés pour ces innovations.
- Damien Ambroise est ingénieur diplômé de l’École Centrale de Lyon et de l’Université de Tsinghua (Chine). Il travaille dans le conseil (Wavestone) et est spécialiste des réseaux, du transport et de l’énergie.
- Alan Burlot est docteur en mécanique des fluides de l’École Centrale de Lyon et ingénieur diplômé de Grenoble INP. Il est chercheur dans le domaine de l’énergie (CEA).
- Alexandre Tomski-Crapart est ingénieur diplômé de l’École Centrale de Paris. Il a travaillé dans le conseil en management (BearingPoint) puis sur un grand projet dans le nucléaire (Framatome), dans les domaines de la qualité et de l’excellence opérationnelle.
- Pascal Esposito ingénieur diplômé de l’École Centrale de Paris. Il a travaillé pour de nombreux projets de Recherche et Développement, pour des études de sûreté nucléaire et des projets de grands chantiers de construction, au sein d’EDF.
Contact (commentaires et relecture bienvenus) : carto-pol-nucleaire-shifters@theshiftproject.org
=>
*Ndlr : gazou
"
"